Conférence économique 2022 – Padayachy demande aux pays développés de faire preuve de solidarité avec l’Afrique

La conférence économique africaine 2022 organisée conjointement par la Banque Africaine de Développement (BAD), le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) a pris fin hier après trois jours d’échanges entre des décideurs, des chercheurs et des membres de la société civile. Les débats étaient articulés sur les opportunités découlant du développement intelligent face au climat en Afrique.

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Clôturant les délibérations, le ministre des Finances, Renganaden Padayachy a demandé aux pays les plus développés et des instances internationales pouvant débloquer d’importants fonds pour l’Afrique de faire preuve de solidarité vis-à-vis des pays pauvres. Il a aussi exhorté les agences de notation de se défaire de leurs modèles punitifs afin de permettre aux pays souverains africains d’avoir les moyens de leurs ambitions.

« L’Afrique est de loin la région la plus vulnérable face au changement climatique » a dit le ministre. Il rappelé qu’un réchauffement au-delà de 1,5 degré entraînera la mort supplémentaire de 15 africains pour 100 000 habitants. « En limitant le réchauffement climatique, nous préserverons des vies » , dit-il.

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« Avec 65% des terres arables disponibles dans le monde, un bilan carbone faible, soit seulement 1,5% des émissions de CO2 globales et des ressources naturelles abondantes et variées, l’Afrique s’impose comme le continent de l’avenir », fait-il comprendre en considérant que « le concept d’une économie africaine verte, inclusive et robuste est un idéal atteignable à plusieurs conditions. »

Renganaden Padayachy a cité entre autres la volonté des gouvernement des Etats africains, le fait que le continent rassemblera 2,5 milliards d’habitants d’ici à 2050, dont la moitié aura moins de 25 ans à cette date.  Pour lui, la lutte contre le dérèglement climatique constitue une priorité, en l’intégrant à chacune de prises de décisions. Il a rappelé la décision de Maurice d’augmenter la part d’énergies renouvelables à 60% d’ici à 2030, tout en éliminant progressivement et totalement l’utilisation du charbon à cette date buttoir.

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Il s’est appesanti sur la nécessité d’exiger davantage de solidarité de la part des pays les plus développés et des instances internationales pouvant débloquer d’importants fonds pour l’Afrique. « Le climat ne pas être l’apanage d’un club de riches », a-t-il dit en estimant que l’accord conclu à la COP27 va à cet égard dans la bonne direction.  « La création du fonds de pertes et dommages et sa mise en opération d’ici à la COP28 ouvre la voie à une plus grande justice climatique, notamment pour l’Afrique. « Au travers de ce fonds, les pays les plus vulnérables face au changement climatique recevront des compensations au regard des événements climatiques extrêmes qu’ils subissent.C’est une grande avancée », a -t-il relevé.

Renganaden Padayachy a aussi abordé l’enjeu crucial du financement de l’Agenda climat en Afrique et le rôle des agences de notation.  « Trop de pays africains ont vu leur note se dégrader depuis le déclenchement de la pandémie de la Covid-19. Nous ne pouvons pas continuer à demander plus de financements en faveur de la cause climatique et se les voir refuser en raison d’un jeu de notations qui sème le doute dans la tête des investisseurs et préteurs quant au le futur du continent africain », ajoute-t-il. Il a demandé aux agences de notation de sortir de leur modèle punitif afin de permettre aux souverains africains d’avoir les moyens de leurs ambitions.  » Sans cela, les états africains seront  voués à se butter contre le mur d’un financement au cout exorbitant entrainant surendettement et risque de faillite.  C’est cette spirale contre laquelle nous, africains, nous devons nous insurger », regrette-t-il.

Parmi les autres intervenants, l’on retrouve Kevin Aruma,  qui a estimé que la conférence de Maurice a insufflé la confiance dans la réussite du développement intelligent face au climat en Afrique. Il faut pour cela travailler ensemble.

Haman Morsy, principale économiste de la Commission économique africaine des Nations Unies, a estimé pour sa part que la lutte contre le changement climatique n’est pas un choix mais un impératif. Elle a affirmé que la CEA s’engage à travailler avec ses partenaires pour amener le développement intelligent face au climat en Afrique à travers l’innovation et la recherche. Elle a fait part de son optimisme face à l’esprit d’entreprise en Afrique.

Raymond Gilpin  du PNUD  a souligné l’importance du dialogue entre les partenaires publics et privés. A ce propos, il a rappelé le lancement de la carte d’investissement pour Maurice et des projets initiés en Afrique du Sud et au Ghana et souligné l’importance d’obtenir des résultats pour la paix et l’équilibre mondial.

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