L’assistant commissaire de police (ACP,) Lilram Deal, ancien responsable de la Counter Terrorism Unit (CTU), demeure en détention policière. La motion pour la demande de remise en liberté conditionnelle a été rejetée, hier, par la magistrate Naazish Sakaulloo, siégeant au tribunal de district de Port-Louis. Cette décision intervient alors que l’enquête de la Financial Crimes Commission (FCC) s’intensifie dans la bombe à retardement de Reward Money, d’un montant susceptible d’atteindre Rs 250 millions et impliquant potentiellement une série de hauts gradés de la force policière.
Dans son Ruling, la magistrate a retenu les arguments de la Financial Crimes Commission (FCC), représentée par l’enquêteur principal Robert Seeruttun, et elle a a évoqué un risque élevé d’interférences avec des témoins et suspects si Lilram Deal était remis en liberté provisoire à ce stade de l’enquête. Le représentant de la Financial Crimes Commission avait également souligné la possibilité de fuite du suspect, rappelant que des membres de sa famille sont installés au Canada et qu’il avait déjà obtenu un visa en ce sens.
La Cour a aussi pris en compte le risque que certains documents clés, toujours manquants, puissent être falsifiés. Compte tenu de ces éléments, la magistrate Sakaulloo a estimé que les conditions pour une remise en liberté conditionnelle ne sont pas réunies à ce stade de l’enquête. Dans les attendus de son Ruling, elle a mentionné les arguments présentés par les deux parties et cité des extraits de ruling/jugement antérieur pour appuyer sa décision. Lilram Deal devra ainsi patienter en cellule jusqu’à sa prochaine comparution prévue jeudi, où la Financial Crimes Commission sera appelée à Report Progress dans l’enquête.
Parallèlement, l’interrogatoire de l’ACP Deal se poursuit. Lors des dernières séances, il a été confronté aux déclarations de trois anciens officiers de l’Anti Drug and Smuggling Unit (ADSU). Ces derniers affirment que leurs propres informateurs sont à l’origine de renseignements ayant mené à une saisie majeure d’héroïne dans le Nord en 2022. Selon eux, aucun paiement n’a été effectué à ces informateurs. Lilram Deal, de son côté, maintient disposer d’un réseau distinct et affirme ne pouvoir ni révéler l’identité de ses sources ni les montants versés en guise de Reward Money.
Lors d’une audition précédente, Lilram Deal a révélé que deux hauts gradés de la police auraient reçu d’importantes sommes à travers le système de Reward Money, allant jusqu’à Rs 500 000 remis à l’un d’eux. La Financial Crimes Commission poursuit actuellement un exercice de Money Trail visant à retracer les flux financiers liés aux paiements de récompenses effectués entre 2022 et 2024. Des banques seront également sollicités pour examiner les transactions bancaires de certains protagonistes impliqués dans ce scandale, qui secoue les Police Headquarters des Casernces centrales avec d’autres protagonistes de premier plan, soit des ténors sous le précédent gouvernement Jugnuath, devant être convoqués pour des séances d’interrogatoire Under Warning.