La magistrate Shavina Jugnauth, siégeant en Cour de district de Port-Louis, a ordonné dans un jugement rendu, hier, que Jérémy Decide, alias Nono, soit extradé vers La-Réunion. La magistrate a conclu qu’il y avait bien un traité d’extradition valide entre la France et Maurice. Elle explique : « It is clear that there is a valid and binding extradition Treaty between Mauritius and France, which enables persons to be extradited from Mauritius to France, as far as the present case is concerned. » Elle a aussi conclu que le délit dont Jérémy Decide est accusé est une « extraditable offence ». Qui plus est, il n’y a aucun élément légal qui empêcherait cette extradition.
Ce skipper de 37 ans avait, tout comme son acolyte Jean-Hubert Célérine, alias Franklin, été condamné par contumace par le tribunal de Saint-Denis, à La Réunion, le 2 juillet 2021, à sept ans de prison pour trafic de zamal entre les îles sœurs. Maneesh Gobin, Attorney General, avait enclenché contre les deux prévenus une procédure d’extradition le 31 mars dernier, qui est actuellement entendue devant la division Sud de la Cour de district de Port-Louis.
Jérémy Decide était présent en cour ce vendredi, sous forte escorte de la SSU. La magistrate lui a notifié les grandes lignes du jugement, et l’a également informé de ses droits à demander une Judicial Review du jugement. Il a toutefois un délai de 21 jours pour loger toute demande en ce sens. Jérémy Decide a ensuite été reconduit en détention policière. À sa sortie de cour, son avocat, Me Sanjeey Moloye, a confirmé aux journalistes présents qu’il comptait bien loger une demande de Judicial Review en Cour suprême.
Si jamais Jérémy Decide est effectivement extradé vers La Réunion, il pourra accepter la peine initiale de sept ans, et purgera cette peine dans une prison réunionnaise. Ou il pourra faire appel dans un délai de dix jours, auquel cas il sera rejugé, selon une « note verbale » des autorités françaises.
Juste après la comparution de Jérémy Decide en cour ce 7 juillet, c’est Jean Hubert Célérine, alias Franklin, qui avait comparu devant la magistrate Shavina Jugnauth, lui aussi sous forte escorte policière. Suite à une requête de son avocat, Me Yatin Varma, la magistrate, qui avait dans un précédent ruling fait état que cette procédure d’extradition était un « quasi judicial proceedings », et non un procès criminel, a ordonné que dorénavant l’accusé ne prenne plus place dans le box des accusés. Un fauteuil lui a été réservé près de la barre des témoins. Le procès reprendra le 7 août.