Covid-19 : Des ouvriers bangladais forcés à cohabiter avec des cas positifs

— Appels au CP Dip de retracer ces tapeurs, visibles sur un enregistrement vidéo, et au ministre Jagutpal d’uniformiser le protocole concernant le Covid-19 pour les usines

- Publicité -

Les choses ont dégénéré, mardi , à Goodlands, dans la cour du dortoir des ouvriers bangladais de cette usine qui s’y trouve. Plus tôt, dans l’après-midi, deux ouvriers ont été testés positifs au Covid-19. Cependant, aucune consigne de séparation des deux positifs d’avec les autres ouvriers qui sont négatifs, n’a été émise par l’administration de l’usine. Ce qui fait que les travailleurs ne voulaient pas entrer dans leur dortoir et occuper dans le même espace que les deux ouvriers positifs.

« They told us we must share same rooms, same toilets, same kitchen as the sick ones… That is not good ! We cannot accept that ! Nous sommes conscients des risques de contamination », expliquent des employés de cette usine. Alors qu’ils se trouvaient justement à l’extérieur à discuter de la situation, une voiture s’est arrêtée et une demi-douzaine de Bouncers en sont sortis. Ils étaient munis de gourdins, bâtons, sabres et couteaux.

Sans crier gare, ces individus se sont mis à agresser physiquement et violemment les travailleurs étrangers en question. La conséquence est que plusieurs d’entre eux ont été blessés à la tête, aux pieds et sur le corps. Suite à ces incidents, ces ouvriers ont sollicité l’intervention du syndicaliste Fayzal Ally Beegun de la Textile Manufacturing and Allied Industries Workers Union.

Quelques-uns parmi eux ont consigné des dépositions au poste de police de Goodlands. Le syndicaliste déplore cette agression brutale et barbare sur des travailleurs étrangers en ajoutant que ces ouvriers ne refusaient pas d’intégrer leurs dortoirs. Ills étaient remontés contre la décision de les faire dormir dans le même espace que leurs compatriotes et collègues testés positifs au Covid-19. Il se demande : « qui a donné les directives d’envoyer des tapeurs s’en prendre à ces ouvriers bangladais ? »

Des employés de l’usine ont filmé les altercations et ont des images dans leurs téléphones. Le syndicaliste Beegun ajoute que l’on y voit très clairement les visages des agresseurs. « Je demande au CP Dip d’enquêter sur ces agissements et d’arrêter ces bandits ! Nous sommes dans un pays de droit. Depi kan taper nek debark dan dortwar, bat dimounn aster ? » dit-il.

Il poursuit : « les autorités savent qu’une cour d’usine et de dortoir ne sont pas un espace public. Même moi, en tant que syndicaliste, et les médias n’avons pas droit d’y entrer, sauf permission. Alors comment est-ce que ces tapeurs ont réussi à pénétrer en cet endroit et s’en prendre aux travailleurs ?»

Dans le même souffle, le syndicaliste en appelle au ministre de la Santé :
« Kailesh Jagutpal doit absolument uniformiser un protocole sanitaire pour les usines et dortoirs. Chaque usine, chaque direction ne peut traiter ses employés comme bon lui semble. Si certains, effectivement, ont une approche humaine envers leurs travailleurs, d’autres, comme ici, à Goodlands, on le constate, malheureusement, n’ont aucun égard, aucun souci de la santé de ces personnes. »

Fayzal Ally Beegun dit avoir déjà alerté le ministre du Travail, Soodesh Callichurn, au sujet de ces événements très graves; ainsi que la Special Migrants Workers Unit. « Cette affaire me rappelle une agression similaire survenue dans la cour de Star Knitwear à Piton, il y a quelques années, où j’avais moi-même été blessé par des gros bras », soutient-il.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -