COVID-19 — Variant Delta ou troisième vague : le casse-tête du protocole à l’aéroport pour le 1er octobre

  • Avec la réouverture des frontières et le libre accès des passagers doublement vaccinés au débarquement, les dispositions d’accueil encore en discussions
  • Deux quasi-certitudes : l’accès du public au Terminal Building devra rester interdit et la carte de vaccination obligatoire
  • À la Prison, craintes de propagation du virus en l’absence de facilités de tests rapides
  • Bientôt 1% de la population infectée au Covid-19 avec 285 cas, dont neuf hospitalisations, en sus d’un décès à l’hôpital ENT hier

A quatre semaines, jour pour jour, de la réouverture des frontières en vue de créer les conditions pour la relance de l’industrie touristique, le protocole d’accueil au Sir Seewoosagur Ramgoolam International Airport se révèle être un casse-tête. Car les passagers doublement vaccinés ne seront soumis à aucune contrainte au débarquement après les formalités d’usage. En tout cas à l’Hôtel du Gouvernement, et surtout au niveau du Covid-19 High Level Committee se réunissant sous la présidence du Premier ministre, Pravind Jugnauth, l’on se dit conscient de l’enjeu des dispositions nécessaires à être mises en place tout en prenant en compte les impératifs sécuritaires en matière de santé publique et la marge de manœuvre aux visiteurs, qui ont payé gros pour leur séjour à Maurice. Entre-temps, dans un secteur presque aux antipodes, notamment à la Prison, l’on craint des risques latents d’une reprise de la propagation parmi la population pénitentiaire faute de moyens de tests de dépistage pour la ségrégation des cas positifs des autres détenus.

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À ce jour, les indications sont que très bientôt, Maurice devrait se retrouver avec 1% de la population infectée au Covid-19. Ce pourcentage ne devrait pas être le bienvenu pour le Deputy Prime Minister et ministre du Tourisme, Steven Obeegadoo, devenu un spécialiste de pourcentage pour éviter les chiffres ronds faisant peur en termes d’évolution de la pandémie sur le terrain. Ainsi, la tendance des Three-Digit Figures se maintient avec le nombre de nouveaux cas enregistrés en 24 heures hier étant de 285, y compris les neuf admissions au Covid-19 Treatment Centre de l’hôpital ENT sans oublier un nouveau décès à la liste déjà longue. Le nombre de cas accumulés depuis mars de l’année dernière se monte déjà à 11 458.

Au cours des délibérations du conseil des ministres du jour, se basant sur le constat du ministère de la Santé, le gouvernement sera appelé à préciser sa position par rapport à l’étape intermédiaire du 15 septembre en route vers la réouverture totale du 1er octobre. Ainsi, avec l’obligation vaccinale à compter du 15 septembre imposée aux membres du personnel des restaurants et des sociétés engagées dans des activités de détente et de loisirs ou encore les boîtes de nuit et salles de cinéma, l’on devra s’attendre à un nouveau régime davantage plus assoupli en termes de jauge maximale de rassemblement, susceptible de passer de 50 à une maximale de 200.

Toutefois, dans la conjoncture, la préoccupation demeure le protocole à être arrêté pour davantage d’arrivées que de départs au Sir Seewoosagur Ramgoolam International Airport à partir du 1er octobre. Jusqu’ici, à chaque arrivée de vols intercontinentaux avec des passagers, la police émet un communiqué pour rappeler que l’enceinte de l’aéroport demeure interdite au public.

« Avec une augmentation de la fréquence des atterrissages à l’aéroport et un nombre plus conséquent de passagers, il sera totalement ridicule pour la police d’émettre des communiqués comme elle le fait depuis le mois de septembre. Un protocole plus adapté à la relance de l’industrie touristique demande à être adopté. Mais, à ce jour, nous n’en savons pas plus et nous attendons les directives du High Level Committee », fait-on comprendre dans les milieux bien informés.

Approchées par Le Mauricien en cette fin de semaine, des sources autorisées au ministère du Tourisme confirment que la question de ces dispositions est actuellement à l’étude en collaboration avec le ministère de la Santé. « Tout ce que nous pouvons dire c’est que la question est actuellement à l’étude et qu’un Package réconciliant l’urgence sanitaire pour limiter les risques d’introduction des variants du Covid-19 et la relance du tourisme sera élaboré et mis en place au moment opportun », indique-t-on.

Tour semble indiquer que cette reprise des opérations à grande échelle au Sir Seewoosagur Ramgoolam International Airport n’échappera pas à deux considérations, soit
ce n’est pas de sitôt que les membres du public pourront retrouver l’Airport Terminal Building pour accueillir des parents rentrant au pays ou encore les saluer au départ comme il avait été le cas avant la pandémie et
aussi la présentation de la carte vaccinale obligatoire dans le périmètre de l’aéroport, probablement dès l’accès aux facilités de Parking.

Dans un autre ordre d’idées, notamment du côté de la Prison, la baisse dans le nombre de cas positifs parmi les détenus n’a pas autant atténué les appréhensions. Ainsi, à hier, le centre de quarantaine de Petit-Verger se retrouvait avec 33 cas positifs, avec une dizaine ayant complété leur traitement et n’étant plus positifs au virus, après leur dernier test, transférés vers les prisons respectives. Et à la SPW de Barkly, elles ne sont désormais que cinq. Parmi, il y a une détenue qui était dans le batch des nouvelles entrées de cette semaine, et une qui se trouvait à la prison des femmes de Beau-Bassin.

Néanmoins, dans les rangs des Prison Officers, l’on fait ressortir que les risques de résurgence sont latents. « Ce qui nous inquiète surtout, c’est le manque de tests antigéniques. On ne peut pas jauger sérieusement la situation dans ces circonstances. Quand il s’agit de nouvelles admissions, cela peut encore aller… Mais nous sommes convaincus qu’il y a beaucoup de détenus, qui se trouvent dans les prisons, et qui sont déjà positifs au Covid-19,» font-ils ressortir en ajoutant que « pena tes pou tchek zot. La Sante pa donn an plis. Ena zis pou zis pou fer tes. »

D’ailleurs, en fin de semaine, le commissaire des Prisons (CP) par intérim, Juganaden Rengadoo a tenté un nouveau Forcing avec une requête officielle au ministère de la Santé, pour obtenir de kits et de tests rapides. Des gardes-chiourmes demeurent convaincus : « Parey kouma finn gayn ka pozitif andan prizon madam, parey dan prizon Beau-Bassin, Melrose, Richelieu, GRNO, sir ena ka pozitif. »

« Nous comprenons que c’est une situation inévitable. Mais c’est seulement avec des tests rapides que l’on parviendra à avoir une idée plus claire de la situation. Sinon, nous sommes dans le flou total ! Et quand les détenus commençent à râler et à grogner, ce n’est pas du tout rassurant », ajoutent en soulignant que la tentative d’évasion déjouée à l’Open Prison de Richelieu le week-end n’est qu’un Reminder de ce qui pourrait surgir en une seconde d’absence de vigilance.

D’un point de vue général, cette semaine, les officiers des prisons disent avoir enfin pu recommencer à respirer ! Cela fait un mois que nous avons démarré l’expérience de la prison transformée en centre de traitement, à Petit Verger, et maintenant, même avec l’épisode de la tentative d’évasion déjouée de justesse, le weekend dernier, nous comprenons mieux la situation. Pourtant, ce n’est nullement un répit ! En prison, la donne peut évoluer brutalement à n’importe quel moment. La tentative d’évasion en est la démonstration !» confient-ils en gardant leurs Fingers Crossed.


COVID-19 — Campagne de vaccination — Spoutnik V : 30 000 doses du composant 2 reçues

Le ministère de la Santé a accusé réception d’un total de 30 000 doses du composant 2 du vaccin Spoutnik V mercredi. Le vaccin russe anti-Covid-19 nécessite en effet l’administration de deux doses de natures différentes, contrairement aux autres vaccins. Ce vaccin est actuellement disponible du lundi au samedi entre 9h15 et 15h15 dans cinq centres de vaccination du pays, soit à l’entrepôt central du ministère de la Santé, à Castel, au centre Swami Vivekananda, à Pailles, au gymnase Pandit Sahadeo, à Vacoas, au stade Anjalay, à Belle-Vue, ainsi qu’à Aquarelle Ltd, Surinam.

Ceux ayant déjà reçu leur première dose et qui étaient dans l’attente de la deuxième pourront ainsi bientôt compléter l’administration de ce vaccin. Concernant la campagne de vaccination en cours dans le pays, 819 323 personnes ont déjà reçu leur première dose et 754 323 Mauriciens au total ont été vaccinés avec leurs deux doses.

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