CSG-SOLIDARITÉ : « Compensation, 2e test décisif pour le GM du Changement »

Proposition : compensation de Rs 1 200 jusqu’à Rs 50 000, et Rs 1 000 au-delà de Rs 50 000, y compris les retraités

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Le prochain quantum de la compensation salariale constituera le « deuxième test décisif » pour l’Alliance du Changement. C’est la position défendue par la Confédération syndicale de gauche (CSG) – Solidarité dans son mémoire consacré à la compensation salariale annuelle.
« Le souvenir de décembre 2024 reste amer pour une large partie de la population. Malgré un vote massif en faveur de l’Alliance du Changement, aucun dialogue tripartite n’avait été organisé – une première dans l’histoire des relations industrielles à Maurice. À la place, une modeste compensation de Rs 610 n’avait été accordée qu’aux salariés gagnant moins de Rs 50 000, laissant de côté la majorité des travailleurs mauriciens », indiquent les dirigeants du syndicat.
La CSG-Solidarité fait ressortir que le gouvernement a été élu sur la base d’engagements clairs. Dans son manifeste, au chapitre “Les axes prioritaires de notre programme”, il est notamment écrit : « Relancer l’économie pour lutter contre la hausse des prix et réduire le coût de la vie. »
Or, dans les faits, le coût de la vie n’a cessé d’augmenter, fragilisant davantage les ménages qui peinent à joindre les deux bouts. Le plafond de la compensation salariale demeure fixé à Rs 50 000, alors que le salaire minimum s’établit à Rs 17 100 et que le salaire minimum garanti atteint Rs 20 000. « Il est aujourd’hui indispensable de procéder à une évaluation objective de la perte réelle du pouvoir d’achat de la classe ouvrière, de la répartition de la richesse nationale entre le travail et le capital, ainsi que du bien-être des travailleurs dans un contexte de crises sociales, environnementales et économiques croissantes », insiste la CSG-Solidarité.
Le syndicat met en avant qu’en 2024, une anomalie majeure avait été constatée. « Malgré l’augmentation de Rs 610, les bénéficiaires du salaire minimum garanti n’avaient connu, dans les faits, aucune amélioration, la MRA ayant ajusté le Salary Income pour le maintenir à Rs 20 000. Une situation jugée injuste et inacceptable », note le document syndical.
La perte du pouvoir d’achat ne se reflète pas uniquement dans les salaires, mais aussi dans la baisse de la part de la richesse nationale revenant aux travailleurs. Parallèlement, la part du capital reste quasi inchangée. Les réductions continues de l’imposition directe sur les sociétés, favorisées par une politique économique néolibérale, ne font qu’accentuer ces inégalités.
« Maurice assiste ainsi à la mise en place d’un véritable apartheid social : au sommet, une oligarchie locale alliée à de nouveaux riches étrangers et aux élites dirigeant les institutions étatiques et parapubliques, au centre, une classe moyenne et ouvrière de plus en plus affaiblie, à la base, une main-d’œuvre migrante bon marché en constante expansion », fait remarquer le syndicat.
« Ce mémorandum se veut un signal d’alarme adressé au gouvernement et à l’oligarchie économique. Les travailleurs ne doivent plus être pris pour acquis. L’érosion continue du pouvoir d’achat et la privatisation progressive des biens communs pourraient, à terme, déboucher sur une explosion sociale », insiste la CSG-Solidarité.
Face à cette réalité, le syndicat formule les propositions suivantes : une compensation de Rs 1 200 pour tous les travailleurs gagnant jusqu’à Rs 50 000, une compensation de Rs 1 000 pour ceux percevant un salaire supérieur à Rs 50 000, y compris les retraités, qui n’ont bénéficié d’aucune compensation en 2024, un ajustement du salaire minimum garanti à Rs 20 610. « Aujourd’hui, le travailleur est réduit au rôle de simple consommateur, tandis que son bien-être est traité comme une marchandise », conclut la CSG-Solidarité.

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