Le leader du MMM, Paul Bérenger, est d’avis que les risques d’une grave crise financière sont grands, suivant le budget 2024-25. Selon lui, les mesures présentées « sont trompeuses » et ne permettront pas de résoudre les problèmes auxquels le pays fait face actuellement. Il a également dénoncé une manipulation des chiffres.
Il indique que les différentes mesures présentées par le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, veulent faire croire qu’elles vont soulager la population, que les prix vont baisser. « Mais en réalité, c’est un mirage », dit-il.
Il cite en exemples la dépréciation de la roupie, l’inflation et l’augmentation continue de la dette. « La vérité est que le gouvernement mise sur l’inflation pour sauver son budget. L’inflation, c’est une taxe sur les pauvres. C’est la pire des taxes. Tout ce qui a été donné d’une main sera repris dix fois de l’autre main », s’insurge-t-il.
Le leader du MMM estime que la priorité aurait dû être le combat contre l’inflation et l’augmentation des prix. « À part un changement indispensable dans la politique monétaire, ce gouvernement on aurait dû baisser les prix de l’essence et du diesel. Et pas seulement le gaz ménager. Ainsi que les prix des médicaments. »
Il a donné la garantie que lorsque l’alliance de l’opposition sera au pouvoir, la pension de vieillesse et les autres allocations sociales seront augmentées autant que possible. « Et nous demandons que le gouvernement, après avoir tellement tardé à tenir sa promesse de porter la pension de vieillesse à Rs 13 500, la fasse passer à Rs 15 000 sans que les pensionnés aient à attendre juillet 2024 et janvier 2025. Par ailleurs, la population aura déjà noté que plusieurs des mesures annoncées sont celles de notre alliance, présentées le 1er mai. Même si certaines ont été dénaturées », fait-il comprendre.
Paul Bérenger trouve également qu’il est dangereux que les chiffres de la GDP Growth, de la dette et du déficit budgétaire aient été « manipulés plus que jamais » pour cacher la vérité. « Alors que les devises étrangères manquent déjà cruellement sur le marché local, le risque d’une grande détérioration financière et économique est grand. Malheureusement, le GDP Growth de 6,4% annoncé dans ce budget est une dangereuse exagération et manipulation. En réalité, il sera de moins de 5%. La dette a dépassé les 80% du GDP à ce jour. Le déficit budgétaire, en incluant les Special Funds, comme le fait le FMI, a dépassé les 6% du GDP. L’inflation dépassera les 6% en 2024-2025. »
Pour lui, ces chiffres démontrent qu’il y a des risques d’une grave détérioration de la situation financière et économique dans les mois à venir. « C’est inacceptable. La dette du pays va hypothéquer l’avenir des jeunes. »
Pour le leader du MMM, le budget n’apporte pas de solutions aux dangers et problèmes du pays. « Le changement climatique fait des ravages et le budget propose des mesures dérisoires. Il en est de même pour la sécurité alimentaire. »
L’atteinte à la démocratie, la drogue et la dégradation du Law and Order sont autant de problèmes que le budget n’a pas abordé. Il déplore l’absence de mesures concrètes pour régler les problèmes concernant la crise dans l’éducation privée, l’accord « mal négocié » avec l’Inde sur l’Offshore, la construction de drains, la « choquante » situation dans le port et à Air Mauritius, ainsi que « le pillage de thons » dans l’océan Indien.
De même, il s’est demandé si ce budget rapproche ou éloigne les prochaines élections générales. Toujours est-il que la Constitution prévoit une dissolution de l’Assemblée nationale le 21 novembre, a-t-il fait ressortir. Il dresse ainsi un constat : « Il n’y a pas eu de Feel Good Factor. Labous dou a vite cédé la place à l’amertume et à l’inquiétude pour l’avenir. Plus tôt les élections se tiendront, et mieux ce sera pour le pays et son économie », a-t-il conclu.

