Ses propos ont été très acerbes contre la ministre de l’Égalité des Genres, Kalpana Koonjoo-Shah. La députée du parti Travailliste Stéphanie Anquetil, a en effet saisi l’occasion pour régler ses comptes ouvertement avec la ministre.
Voulant révéler la « face cachée » du ministère de l’Égalité des Genres et du Bien-être de la famille, elle avance que le « constat est amer et déplorable » s’agissant du genre à Maurice. Pour appuyer ses dires, elle cite le rapport du Global Gender Gap Index du World Economic Forum, qui classe Maurice 110e sur 156 pays. Elle souligne également que l’inégalité salariale et l’absence de femmes en politique en sont les causes principales. « A ce rythme, il faudra plus de siècles pour obtenir la parité », dit-elle d’un ton sarcastique.
Elle est d’avis que « la culture du Statu Quo» est restée au ministère de l’Égalité des genres. Concernant le Gender Equality Bill, tout en accusant Kalpana Koonjoo-Shah « dans sa tentative d’impressionner la galerie », elle estime qu’après un an, « le projet de loi a été un Total Flop ». en ajoutant que le ministère est « en panne de leadership », menant ainsi « au détriment du genre ».
Stéphanie Anquetil est revenue sur le problème de la violence domestique, qui « dépasse le cadre politique ». Elle soutient que l’opposition est prête à apporter sa contribution afin de trouver des solutions à ce problème. Dans le but d’aider les femmes victimes de violences domestiques, la députée a cité l’application Lespwar du gouvernement. Cependant, « il est regrettable que les femmes ayant un téléphone basique ne peuvent accéder à cette application ».
« Qu’a fait le ministère pour conscientiser chaque femme et chaque jeune qui possède un téléphone sophistiqué à télécharger cette application ? » se demande-t-elle. Quant au plan stratégique du ministère de l’Égalité des genres, elle dit douter de la capacité de Kalpana Koonjoo-Shah de mener à bon port ce projet. De ce fait, elle demande au Premier ministre, Pravind Jugnauth, d’effectuer « une surveillance rapprochée » car, pour elle, « compter sur la ministre pourrait coûter beaucoup de temps ».
Stéphanie Anquetil déclare que le budget est « irresponsable, inconscient et incomplet ». Et de dire constater que « la femme a été sacrifiée dans l’exercice ». Elle reprend : « Ce deuxième budget n’est pas sensible au genre et ne contient pas d’approche féminine. » Et de poursuivre que le document a été préparé « dans une indifférence totale » envers les femmes victimes et les enfants maltraités.
De ce fait, elle est d’avis que le ministère de l’Égalité des Genres est « l’enfant pauvre » de ce budget. Elle a tenu à mettre en évidence les différences entre le PTr et les autres partis, rappelant que les Rouges, selon elle, ont oeuvré pour l’émancipation des femmes, tout en citant sir Seewoosagur Ramgoolam et Navin Ramgoolam s’agissant de leur travail pour que la femme soit reconnue « à sa juste valeur ».