Décédé du Covid-19 en Angleterre : Govinden emporte avec lui des secrets d’Angus Road

  • L’homme de la saga des propriétés immobilières du PM de Bel Air Sugar Estate, avait « signed off » du plateau de tournage de son film à Maurice le 12 octobre

Loganaden Govinden, aussi connu comme Alan, est décédé mercredi en Angleterre. Il avait contracté le Covid-19 il y a trois semaines, selon des informations de son entourage proche. Ainsi, il emporte avec lui des secrets de l’Angus Road Saga. L’homme d’affaires, surgissant de l’ombre, qui a payé pour les terres de Bel Air Sugar Estate, appartenant aujourd’hui à la famille du Premier ministre et leader du Mouvement Socialiste Militant (MSM), Pravind Jugnauth, s’est éteint après « une courte maladie ». Le propriétaire et le fondateur d’AMG International Films et AMG Film Ltd s’en est allé entouré des membres de sa famille, laissent entendre des proches.

- Publicité -

Des informations disponibles sur sa page Facebook indiquent que le sexagénaire avait « signed off » du film qu’il produisait à Maurice, Prisoners of Paradise le 12 octobre dernier, soit il y a trois semaines de cela. Il avait été présent sur plusieurs sites à travers le pays pendant de longues périodes du tournage de ce film, dont une première mondiale était annoncée pour la fin de ce mois de novembre.

D’ailleurs, durant sa présence à Maurice, sa compagnie avait bénéficié d’une Floating Charge de Rs 90 millions de la State Bank of Mauritius, provoquant ainsi des interrogations si l’Independent Commission Against Corruption s’était intéressée à lui à la lumière des informations entourant l’Angus Road Saga dont la somme de Rs 20 millions que Pravind Jugnauth affirme lui avoir remboursée pour le dépôt fait à Bel Air Sugar Estate autour de ce Deal immobilier.

Comme quoi le hasard a voulu qu’Alan Govinden soit emporté par la maladie alors que le Premier ministre se trouve au Royaume-Uni pour le sommet de COP26. Des interrogations ont surgi l’année dernière au sujet du traitement VIP que bénéficiait Govinden auprès de certaines institutions du pays notamment l’Economic Development Board avec le Film Rebate Scheme ou encore des services aéroportuaires. En août 2020, une de ses équipes était en tournage à Maurice – venue en avion privé – alors que les frontières étaient fermées.

Les projecteurs se sont braqués sur lui après la désormais fameuse question lancée par le leader du Reform Party, Roshi Bhadain : « Kifer enn dimounn dan Langleter pou pey 20 milyon a enn lot dimounn dan Langleter pou de zanfan miner enn politisien vinn proprieter enn terin dan Moris? »

À ce stade, l’on ne sait pas si l’ICAC avait déjà procédé à l’audition de ce témoin vedette de l’Angus Road Saga sur ce paiement de Rs 20 millions dans le cadre de cette High Profile Probe kept in abeyance depuis 2013. Certains se demandent déjà ce qu’adviendra de cette enquête, dont la Mutual Legal Assistance entre Maurice et le Royaume-Uni pour en savoir davantage sur les transactions d’Alan Govinden.

Cette demande de collaboration entre les autorités mauriciennes et britanniques avait été volontairement stoppée par l’Attorney General du MSM d’alors, Ravi Yerrigadoo, an lendemain des élections générales, soit en janvier 2015. N’empêche qu’avec le procès de réclamation des dommages de Rs 50 millions qu’intente Pravind Jugnauth à Roshi Bhadain avec en toile de fond l’Angus Road Saga, les Demands of Particulars seront aussi axées sur cette relation entre le leader du MSM et le défunt Alan Govinden.

Rs 90 millions de la SBM

D’autre part, dans le cadre de ce tournage du film Prisoners of Paradise, Alan Govinden avait bénéficié de leviers occultes à la State Bank of Mauritius (SBM) pour accélérer sa demande d’emprunt. Des documents officiels attestent d’ailleurs qu’une Floating Charge de Rs 90 millions a été accordée à la compagnie AMG Film Ltd le 20 octobre 2020 par la SBM pour les besoins de la production de ce film ayant comme directeur Mitch Jenkins et les acteurs Ellie Bamber, Mehdi Dehbi et Rupert Penny-Jones.

Le patron d’AMG Film Ltd aurait expliqué à un intermédiaire haut placé qu’il aurait encouru des frais additionnels, soit de plus de £1,5 million, pour terminer le tournage du film Prisoners of Paradise et qu’il aurait essayé vainement d’obtenir des fonds d’un de « ses amis » afin de le rembourser.

Il avait aussi laissé entendre notamment à ceux à qu’il devait de l’argent qu’il devait en obtenir sous le Film Rebate Scheme de l’Economic Development Board à Maurice dans le cadre du tournage du film.
Affaire à suivre…

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -