Nouvelle séance de l’enquête judiciaire en Cour de district de Curepipe, hier, pour faire la lumière sur les circonstances dans lesquelles sont morts douze dialysés au New Souillac Hospital durant la pandémie de Covid-19 sius le Ministerial Stewardshio de Kailesh Jagutpal. Témoignage éprouvant d’un dénommé Kishore Hanzary, qui a expliqué comment les infirmières de cet hôpital auraient refusé de mettre son beau-père, Mahadoo Jeebun, sous oxygène, malgré qu’il n’arrivait plus à respirer. C’était en 2021. Son témoignage fait suite à celui de sa belle-mère, Jyoti Jeebun.
Le 26 mars 2021, une ambulance était venue chercher Mahadoo Jeebun chez lui à Souillac. Il était sur la liste des dialysés qui devaient être placé en quarantaine à l’hôtel Tamassa, suite au cas d’un infirmier du New Souillac Hospital testé positif au Covid-19.
Kishore Hanzary – répondant aux questions de Me Jean-Michael Ah-Sen, le représentant du Directeur des Poursuites Publiques (DPP) – a indiqué en Cour que ce n’était pas à vrai dire une ambulance qui était venue chercher son beau-père, mais une fourgonnette privée de 25 places. Et à l’intérieur, plusieurs personnes, sans aucune distanciation, ne portaient pas de masques.
Kishore Hanzary a continué à communiquer via WhatsApp avec son beau-père. Malgré que ce dernier devait faire une séance de dialyse le 27 mars 2021, ce ne fut que le 29 mars qu’il avait pu bénéficier d’une séance incomplète, de deux heuresau lieu de quatre heures.
Le 30 mars, Kishore Hanzary avait pu parler à son beau-père. Le moral de ce dernier était au plus bas, vu que les personnes, qui partaient en isolation après avoir été testées positives au Covid-19, ne revenaient jamais. Il se plaignait de la qualité de la nourriture. es proches étaient interdits d’apporter des repas pour les malades.
Me Ah-Sen (MA) : Qui vous a dit cela ?
Kishore Hanzary (KH) : J’avais pris contact avec la réception du New Souillac Hospital.
Le 2 avril 2021, Mahadoo Jeebun avait été testé positif au Covid-19. Le même jour, il avait été transféré à la salle d’isolation du New Souillac Hospital.
MA : Recevait-il un traitement contre le Covid-19 ?
HK : Oui. Deux comprimés de Panadol, matin, midi et soir.
MA : Le 6 avril, vous lui avez parlé ?
HK : Oui. Il m’avait demandé de lui apporter un peu d’eau chaude.
MA : On ne lui donnait pas d’eau ?
HK : Non.
MA : Le 7 avril, son état s’était détérioré ?
HK : Il ne pouvait respirer et en avait parlé à un médecin. Ce dernier avait ordonné qu’il devait être placé sous oxygène.
MA : Avait-il été mis sous oxygène ?
HK : Non.
MA : Comment le savez-vous ?
HK : Il m’avait dit cela sur WhatsApp. Le 7 avril, j’avais appelé mon beau-père. Il m’avait dit que les infirmières lui avaient dit que taler pou get sa, quand il avait demandé de le mettre sous oxygène.
MA : Vous avez pris contact avec le New Souillac Hospital ?
HK : Oui. J’ai expliqué à un préposé que mon beau-père ne pouvait plus respirer. Cette personne m’avait dit qu’il envoyait immédiatement un médecin à son chevet. Or, quand j’avais appelé mon beau-père par la suite, il m’avait dit qu’il attendait toujours. J’avais rappelé le New Souillac Hospital. On m’avait dit que les médecins étaient dans une réunion, et que quand cette réunion prendrait fin, un médecin irait le voir. J’avais rappelé mon beau-père. Il m’avait alors dit de prendre contact avec le médecin qui le suivait régulièrement, en dehors du New Souillac Hospital.
MA : Vous avez appelé un cadre supérieur du ministère de la Santé ?
HK : J’ai appelé le Dr Gaya, qui était responsable du service de dialyse de l’hôpital de Rose-Belle. Il m’avait dit qu’il allait faire le nécessaire. J’avais rappelé mon beau-père un peu plus tard. Il m’avait dit que c’était tout un panel de médecins qui s’occupaient de lui, après l’intervention du Dr Gaya.
MA : Si vous n’aviez pas appelé l’hôpital, personne ne vous aurait tenu au courant de son état de santé ?
HK : Non.
Après un scan à l’hôpital ENT, qui avait révélé que ses poumons avaient été infectés par le Covid-19, Mahadoo Jeebun avait été reconduit au New Souillac Hospital. On l’avait placé seul dans une chambre d’isolation, mais cette fois-ci sous oxygène.
MA : Qu’en est-il de ses séances de dialyse ?
HK : Il recevait des séances incomplètes, de 1 ou de 2 heures.
Selon Kishore Hanzary, son beau-père avait été mis sous ventilateur le 8 avril, cela sans que l’hôpital ne lui en informe de quoi que ce soit. Il n’y a eu plus aucun contact entre lui et son beau-père. Il appelait frénétiquement le New Souillac Hospital, mais devait faire de multiples tentatives avant que quelqu’un n’acceptât de prendre son appel. On lui avait alors dit lors d’un de ces appels de cesser d’appeler l’hôpital, et on lui avertirait en cas de besoin. Lors d’un autre appel, un préposé lui aurait dit : « pans Bondie, tou korek la ».
Le 11 avril, il avait reçu la triste nouvelle du New Souillac Hospital: son beau-père était décédé.
Me Ah-Sen lui a alors demandé s’il avait quelque chose à ajouter. Kishore Hanzary a expliqué qu’avant d’être placé en quarantaine, son beau-père n’avait pas été encore contaminé au Covid-19. Il maintient qu’on a traité les dialysés « comme des animaux ». Ce n’est que l’intervention du Dr Gaya qui a permis de garder son beau-père en vie un peu plus longtemps. Son beau-père n’a reçu aucun traitement contre le Covid-19, sauf du Panadol. Il maintient que lui-même disposait de remèdes contre le Covid-19 et s’étonne que le New Souillac Hospital n’avait pas ces médicaments. Il se demande même s’il y avait des personnes qualifiées pour opérer les ventilateurs, et s’il y avait des ventilateurs en état de fonctionner.
Il n’a vu qu’un bwat an dibwa hermétiquement clos, cela bien qu’il avait offert de donner un cercueil pour l’inhumation de son beau-père. Il se pose toujours des questions si c’est son beau-père qui est inhumé dans cette caisse. Il ajoute que la montre, le portable et le portefeuille de son beau-père n’ont jamais été retournés à la famille. Lui et sa famille n’ont pu faire le deuil comme il se doit.
Il a ensuite remis en VCour plusieurs photos que son beau-père avait prises des plats qu’on leur servait, souvent des fois immangeables pour un être humain.
Cette affaire reprendra le 1er juillet.