DÉMOCRATIE – Afrobarometer Dispatch : « Fairness » en chute libre aux législatives de 2019

32%, soit un électeur sur trois, contre 5% (1 sur 20) pour le scrutin de 2014, soutiennent que les élections du 7 novembre 2019 étaient « not free and fair » et avaient de « Major Problems »

- Publicité -

Un électeur sur sept (14%) confirme des cas de Bribery sous forme d’argent ou autres Incentives contre leur vote le jour du scrutin

Trois électeurs sur cinq (68%) accordent à la Commission électorale une note favorable au titre de « Accuracy of Announced Results »

Dix-huit mois après les dernières élections législatives, le volet du sondage d’Afrobarometer, mené sur le terrain par Straconsult vient jeter un pavé dans la mare en faisant état du fait que « Mauritians’ assessment of election quality took a hit in 2019 ». Un premier constat demeure qu’entre 2010 et 2019, « negative assessments of election quality more than tripled ». Et ce, même si une majorité de 68%, soit trois électeurs sur cinq, accordent une note favorable à la Commission électorale pour l’Accuracy des résultats annoncés. N’empêchent que des zones d’ombre prévalent par rapport au nombre conséquent d’électeurs qui ont été “Disenfranchised”, et de ce fait n’ont pas été en mesure de déposer leurs bulletins de vote dans les urnes.
Un autre élément qui émerge de l’analyse des données est que 14% des électeurs, soit un sur sept, confirment des cas de “Bribery” sous forme d’argent et autres “Incentives” contre leur vote. Ainsi, Straconsult, dirigée par Amédée Darga, ne peut s’empêcher de faire état de « worrying allegations and unanswered questions still lingering in citizens’ minds due to perceived irregularities in the electoral process ». En conclusion, la Note of Caution est que « these survey findings highlight concerns about quality that election management bodies should take seriously if they wish to preserve public trust in Mauritius’ leading status among the continent’s democracies ».
La question phare porte sur le “Freeness and Fairness” des élections générales du 7 novembre 2019. Le constat est accablant dans la mesure où : « The proportion offering this positive assessment of national elections has dropped by about a third over the past six years. Meanwhile, the share of citizens who say that the most recent national election was “not free and fair” or had “major problems” has more than tripled, from 9% in 2017 to 32% in 2020. » Ainsi, la tendance baissière indiquent que les avis favorables sont passés de 90% en 2011, avec une pointe de 91% en 2014, une année d’élections générales, pour descendre à 63% en 2019. Les facteurs ayant contribué à la nette détérioration de cet indice sont que :
– quatre électeurs sur dix (44%) mettent en avant le fait que les noms des électeurs avaient été éliminés de la liste de la Commission électorale;
– un sur quatre (27%) est d’avis que des électeurs ont pu voter plus d’une fois;
– un autre 27% des électeurs avance que le dépouillement des bulletins de vote ne s’était pas déroulé dans des conditions appropriées;
– un électeur sur sept affirme que « they were offered money or other incentives in return for their votes »; ou encore
– 40% des électeurs mettent en doute la couverture accordée par la presse, même si le sondage note : « More than half (52%) of Mauritians believe that the media “often” or “always” provided fair coverage of all candidates during the 2019 election campaign. »
Avec un score de 68% accrédité pour l’authenticité des résultats proclamés, la Commission électorale peut se féliciter, en dépit des « concerns about election quality ». Cette note est quasi homogène, quelles que soient les tranches d’âge, avec une moyenne de 68% pour les électeurs âgés entre 18 et 35 ans et une pointe de 73 pour ceux de plus de 55 ans;
– pour les électeurs des régions urbaines avec 66% et 69% pour les régions rurales;
– entre hommes (66%) et femmes (70%); et
– pour le niveau d’éducation, soit 63% pour ceux ayant étudié jusqu’à la 6e et 71% pour des études post-secondary.
Mais le contraste est flagrant pour les « citizens experiencing moderate or high lived poverty », avec 44% d’avis favorable, contre 77% pour ceux dans la catégorie de « No Lived Poverty ».
Par ailleurs, un électeur sur dix se présente comme étant témoin des « attempts by security forces or a political party to intimidate voters during the 2019 election ».
D’autre part, les Mauriciens sont partagés quant à la « Representation and accountability » des élus alors que 54% des électeurs sont d’avis que « communities “sometimes,” “often” or “always” suffer negative consequences, such as lack of government support for local services or development projects, if they don’t vote for the ruling party ».
Des détails, devant intéresser l’état-major des partis politiques, font état que 30% des électeurs se déplacent pour assister à des rassemblements pendant la campagne électorale et qu’au moins un électeur sur quatre (27%) est contacté par des représentants des partis politiques. La forte présence masculine est par ailleurs incontestable, car « men are considerably more likely than women to report having attended a campaign rally (44% vs. 17%), a form of participation that was also somewhat more common among rural, less educated, and poorer citizens ».

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -