Un énième renvoi a eu lieu hier dans le procès qu’intente de Directeur des Poursuites Publiques à Chandra Dip, le fils du commissaire de police Anil Kumar Dip, dans le cadre de l’affaire de détournement de Rs 80 millions de l’ex-Bramer Banking Corporation devant la Financial Crimes Division. Le principal suspect, qui a déjà bénéficié de la grâce présidentielle pour un délit similaire, figure avec Saif Ullah Maulaboksh, Darmendra Mulloo, Sheik Mohammed Khadafi Jany et Muhammad Irfaan Hausmuddy au banc des accusés, pour le délit de Money Laundering en violation aux articles 3(1)(a), 6 et 8 de la Financial Intelligence and Anti-Money Laundering Act (FIAMLA) ou encore pour Electronic Fraud, en violation à l’article 10(a) de la Computer Misuse and Cybercrime Act. L’affaire, qui était appelée Pro-Forma une nouvelle fois hier devant la magistrate Darshini Gayan et l’un des accusés a fait part qu’il n’avait pas été en mesure de retenir les services d’un homme de loi pour le représenter à ce stade.
En effet, le fils du commissaire de police fait face à une accusation de blanchiment de Rs25 millions dans ce procès avec les faits remontant à 2011. Il se trouve que Chandra Dip et ses complices avaient une passion commune, à savoir l’amour des voitures de sport. Afin d’assouvir leur passion, ils avaient détourné plus de Rs 80 millions aux dépens de l’ex-Bramer Banking Corporation.
A l’issue de l’enquête initiale menée, 22 personnes avaient été interpellées et neuf grosses cylindrées saisies, mettant en relief un mécanisme bien établi. Selon les premiers éléments versés au dossier, pendant plus de six mois, ce groupe d’amis avait détourné des millions de roupies de la Bramer Banking Corporation, ayant bénéficié de complicité interne, à savoir celle de Younousse Kotoaroo, un officier de la banque, opérant des comptes offshores et de son collègue, Irfaan Hausmuddy.
Le cerveau présumé n’était nul autre que Chandra Dip. 26 ans, qui s’était déjà fait signalé en 2008 pour ses déboires avec la police notamment dans l’affaire d’entente délictueuse et de détournement de Rs3 millions au préjudice de l’ex-Barclays Bank, pour laquelle il avait été condamné en 2018 à 12 mois de prison avant qu’il ne soit gracié en 2022 par le président de la république sur recommandation de la Commission de pourvoi en grâce.
Chandra Dip est présenté comme étant le cerveau qui aurait téléguidé ce détournement de fonds. Younousse Kotoaroo est soupçonné d’être l’auteur de la fraude sous les instructions de Chandra Dip. Il avait été arrêté par le Central CID à l’aéroport à son retour de Malaisie en 2011. Le banquier avait reconnu avoir détourné la somme de Rs80 millions et avait déclaré avoir effectué des transferts de fonds à des sociétés fictives et avait désigné le fils du CP comme étant l’instigateur de la fraude.
Pour les besoins de ce nouveau procès, une liste de 40 témoins a été dressée sur laquelle figurent des policiers, banquiers et autres directeurs de compagnie d’automobile. Dans le sillage de cette enquête, Chandini Dip, l’épouse du commissaire de police, avait aussi été appréhendée à la suite d’une accusation préliminaire de complot portée contre elle.
La police soupçonne Saif Ullah Maulaboksh, Taleb Maulaboksh, Dharmendra Mullooo, sa femme Parmeshwaree Mulloo, Sanjay Kumar Mulloo, Trilockinad Fowdur, d’avoir empoché l’argent de ce détournement de fonds par le biais de sociétés fictives.
L’affaire a été renvoyée au 26 juin.