Dhaneshwar Damry, Junior Minister aux Finances : « L’esprit dit oui à la réforme, mais… »

Le ministre délégué aux Finances, Dhaneshwar Damry, est intervenu avec une forte dose d’émotions qu’il s’exprime sur le budget 2025-26, particulièrement en ce qu’il s’agit de la décision du gouvernement sur la Basic Retirement Pension. Il a affirmé avoir dans son entourage, des personnes directement concernées par cette situation et qui sont très affectées. En même temps, a-t-il poursuivi, étant au ministère des Finances, il est tous les jours confronté aux chiffres.

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« Le gouvernement, étant bienveillant et responsable, n’est pas insensible à la situation. L’esprit dit oui à la réforme, mais le moi intérieur ressent un manque de préparation », dit-il. Dans cette bataille d’émotions, il s’est lancé dans une pédagogie du pourquoi et du comment. Le pourquoi, a-t-il poursuivi, concerne la protection des générations à venir et le comment engage les réformes structurelles. Il a fait comprendre que le gouvernement se penche sur une refonte complète du système de retraite, avec une commission d’experts mise sur pied pou élaborer un nouveau modèle NPF 2.0. Il est revenu sur le rapport State of the Economy, permettant de dénoncer l’illusion monétaire brisée.

Le ministre délégué aux Finances a dénoncé le fait que le MSM avait mis l’accent sur le social, dans le but délibéré de consolider le pouvoir, de créer la dépendance et de manipuler l’opinion publique. « There is no such thing as a free lunch », a-t-il indiqué, en précisant que les Mauriciens ne sont pas bêtes. « Un foyer qui dépense au-dessus de ses moyens finit par s’endetter », a-t-il repris en faisant référence aux Rs 180 milliards de billets imprimés, à la dette par tête d’habitant et au démantèlement du National Pensions Fund, remplacé par une taxe, la CSG, avec un déficit de Rs 9,8 milliards. « Le MSM a mis en danger l’existence même de la pension, dont la soutenabilité était déjà remise en question. Ils se fichaient des dégradations successives du pays pendant leur mandat. Réfléchissons. Quelle organisation distribue de l’argent, tout en créant un réseau de dépendance contrôlée ? Le mot est mafia, même si ce n’est pas assez fort », estime-t-il.

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Il est d’avis que le budget 2025-26 accélère la transition. Il prend en considération, l’écologie, la souveraineté alimentaire, l’éducation, l’économie circulaire, réforme la santé. « Le gouvernement doit donner aux jeunes les raisons de rester et aux plus âgés celles d’avoir confiance. Le gouvernement construit un pont vers l’avenir grâce à un cadre financier pluriannuel. Celui-ci repose sur trois axes : un plan de consolidation macroéconomique sur trois ans ; un pacte de compassion sociale ; et une feuille de route pour une croissance productive », affirme-t-il.

Il s’est attardé sur le plan de consolidation macroéconomique comprend cinq composantes.  « Savez-vous quel a été le taux de fiscalité des hôtels, banques et assurances, notamment, ces dix dernières années ? Cela débute à 5%, car ils avaient introduit tellement d’abattements fiscaux. De l’autre côté, la population payait la TVA, la CSG, les taxes de la dévaluation et de l’inflation. C’est cette équité que nous devons rétablir avec la Fair Share Contribution », s’est-il évertué d’expliquer.

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Poursuivant sur les autres axes du budget, il a mentionné l’efficience des institutions gouvernementales, Rs 15 millions investis pour gérer les ESGs, soit Environment, Social and Government Risks. Sur le plan social, il a cité la lutte contre la drogue. Finalement, le gouvernement s’attèlera à gérer les risques financiers, dus aux chocs internes et externes. Il a fait ressortir que le gouvernement a choisi de ne pas augmenter la TVA, car « notre plan de consolidation sociale est ancré dans la justice sociale. » Dans deux ou trois ans, le gouvernement allègera sa politique fiscale, a-t-il précisé.

Commentant les budgets de l’éducation, de la santé et du social, le ministre délégué aux Finances dira « nous allons protéger l’État-Providence pour les futures générations. Un comité d’experts travaille sur un nouveau système du NPF, plus viable. » Parlant de la croissance, il a annoncé des réformes structurelles, notamment en matière de Ease of Doing Business, ainsi qu’une réforme du marché du travail, la connectivité sera améliorée et les secteurs résilients seront consolidés. La production locale sera aussi boostée, tandis que de nouveaux piliers, dont l’économie bleue et l’intelligence artificielle, viendront s’ajouter aux nouvelles opportunités.

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