Disparition de données chez MT : Sherry Singh évoque des « représailles politiques »

L’ex-Chief Executive Officer (CEO) de Mauritius Telecom (MT), Sherry Singh, qualifie de « représailles politiques » son arrestation, hier, par la Major Crime Investigation Team (MCIT). Ce développement intervient dans le cadre de l’enquête menée au sujet des données effacées sur ses outils informatiques dans son ancien bureau à la Telecom Tower.
Assisté de Me Urmila Boolell, Senior Counsel, Sherry Singh a nié les accusations portées contre lui lors de son interrogatoire Under Warning.

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Il fait comprendre que, depuis sa démission de MT, fin juin de l’année dernière, il n’a cessé de répondre aux convocations qui lui ont été adressées, notamment par la Mauritius Revenue Authority (MRA), la Financial Intelligence Unit (FIU), la PHQ Special Striking Team (SST) et, maintenant, la MCIT.
« Lalwa prevwar mo bizin ena ase letan ek resours pou mo kapav defann mwa ! » a-t-il lancé. Il se demande « ki sanla pe donn lintriksion MCIT ? ».

Sherry Singh rejette l’accusation provisoire de Giving Instruction to commit a Crime logée contre lui en Cour de Port-Louis hier. Le magistrat Prashant Bissoon lui a ordonné de s’acquitter d’une caution de Rs 200 000 et de signer une reconnaissance de dette de Rs 500 000. De plus, il ne devra pas entrer en contact, de près ou de loin, avec les témoins.
La caisse devant fermer et le principal concerné n’ayant pas assez d’argent sur lui, il a pris l’engagement de se présenter en justice ce matin pour régler sa caution, et ce, à la suite d’une motion présentée en ce sens par Me Urmila Boolell. La MCIT n’a émis aucune objection qu’il soit relâché sur parole hier.

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L’ancien CEO de MT a nié les accusations portées contre lui et rappelle qu’il a soumis une Notice of Resignation  le 30 juin 2022, avec préavis de trois mois. Il avait ensuite demandé une semaine de congé, qu’il avait obtenue. À dater du 1er juillet 2022, dit-il, il n’a plus accès au courriel de son bureau.

« Tou mo akse ti fini koupe. Kouma mo kapav delete data ? » se demande-t-il. Il s’interroge sur le  Timing de la plainte logée par un haut cadre de MT. « Apre 1 an ki al trouve done inn efase ? » questionne-t-il. Il avance ainsi qu’il ne peut être tenu responsable de ce que « certains, chez MT, ont fait de ces données depuis le 1er juillet. »
La MCIT est en présence d’une plainte émanant d’un haut cadre de MT, et faisant état que plusieurs données ont été effacées des outils informatiques de Sherry Singh. Il évoque ainsi notamment des renseignements sur l’octroi de certains contrats. À la sortie du tribunal hier, Me Urmila Boolell s’est interrogée sur la protection des données au sein d’une compagnie majeure comme MT. « MT li ena tou proteksyon de gouvernan. Eski pe rod fer kwar ki MT pa konn sovgard so bann done ek so bann backup ? Eski M. Singh kom User li kapav efas kitsoz li ? » La MCIT semble être sur la même longueur d’onde quant à cette dernière interrogation, car elle accuse Sherry Singh d’avoir demandé à des subordonnés de commettre un délit.
Les enquêteurs ont déjà procédé à l’arrestation du Senior Officer Information System de MT Salim Raja et de l’ancienne responsable des ressources humaines Nirmala Ramjhuria. La police les accuse d’avoir comploté pour effacer les données sur les outils informatiques de Sherry Singh.
Lors de sa sortie du tribunal hier, ce dernier a dénoncé l’arrestation de ses anciens subordonnés. « Mo konpran reprezay kont mwa, me kifer pe al target bann anplwaye ki travay MT depi 23 an ? ». Il a conclu : « larou tourne. Mo konn MT bien. Tou akisasyon baseless, enn zour pou bizin vinn reponn ! »

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