Ça y est ! La National Agency on Drug Control (NADC) est enfin lancée ! Son président, l’ancien ministre Sam Lauthan, et son CEO, le Dr Fayzal Sulliman, ont eu une première rencontre, officielle, avec les membres qui constituent le Board. Et ont disséminé via les médias, leurs objectifs immédiats. Ouf de soulagement dans l’ensemble, car les choses sérieuses devraient enfin démarrer.
Car il n’est un secret pour aucun citoyen mauricien que les drogues sont, à l’heure actuelle, le problème numéro 1 de notre pays. Certainement, la cherté de la vie, de pair avec la mesure gouvernementale récente touchant la Basic Retirement Pension (BRP), sont tout aussi prioritaires. Cependant, la beaucoup trop grande disponibilité des drogues, surtout les “simik” qui se vendent à moins de Rs 50 (!), et le nombre croissant de nos jeunes – même des enfants d’une douzaine d’années tombent dans le panneau ! – sont des signes clairs d’un déclin inévitable de notre société. Si rien n’est mis, rapidement, en chantier, d’ici quelques années, notre force ouvrière sera composée d’une population malade, psychologiquement et physiquement. Et quand l’on sait que nous avons une population vieillissante, ce qui a généré la fameuse réforme gouvernementale sur la pension, peut-on rester les bras croisés ?
Heureusement, tant Lauthan que le Dr Sulliman, soutenus par le comité qui constitue la NADC, ont bien fait comprendre qu’ils sont conscients de l’urgence de la situation et qu’ils comptent prendre le taureau par les cornes. D’ailleurs, un travail de réseautage est déjà en pratique à plusieurs niveaux, tant pour ce qui est d’établir un état des lieux de la situation réelle de consommation des drogues que pour ce qui est de la répression, portant spécifiquement sur le trafic.
Depuis que la composition du Board de la NADC a été rendue publique, il y a une semaine, de nombreux citoyens ont, certes, applaudi la concrétisation, après plus de cinq mois de gestation, de cette instance sur laquelle repose d’énormes attentes. De même, plusieurs observateurs du sujet ont exprimé leur incompréhension et tristesse que quelques “resource persons” très connus et ayant une réverbération très importante, ne soient pas “on board”. En l’occurrence, Nicolas Ritter et Cadress Rungen.
M. Ritter est le premier Mauricien à avoir admis publiquement vivre avec le SIDA, cela fait déjà une trentaine d’années. Il est le fondateur de PILS (Prévention, Information & Lutte contre le Sida). Activiste avant-gardiste, il fait partie d’une série d’organisations nationales, régionales et internationales. Son objectif : œuvrer pour une meilleure représentation et participation des Personnes vivant avec le VIH (PVVIH) dans le quotidien de leurs pays. Son engagement et son parcours se passent de présentation.
Cadress Rungen fait partie des pionniers des travailleurs sociaux engagés dans la lutte contre les drogues dans le pays. Dès l’aube des années 80, il a participé à la mise en place et à la consolidation de plusieurs associations et centres dont le Centre de Solidarité pour une Nouvelle Vie (CDS) et le Centre d’Accueil de Terre-Rouge (CATR). Son ONG, le Groupe A de Cassis/Lakaz A, comporte, en outre, une série de regroupements de parents de toxicomanes, de leurs enfants et des adolescents vivant dans des régions les plus vulnérables. Des citoyens en détresse qui vivent la peur au ventre et ne peuvent dormir tranquilles. Ces deux patriotes ne font pas partie du comité de la NADC, dans sa formulation actuelle. Souhaitons qu’ils soient appelés à y participer, car leur contribution dans ce combat qui s’annonce âpre et éprouvant, est tout sauf négligeable.
Sur le plan international, les horreurs auxquelles sont continuellement soumis les Gazaouis, surtout les femmes et les enfants, n’en finissent pas. Les trois membres du parti de gauche Lalit, qui s’étaient déplacés à leurs propres frais, pour participer au mouvement mondial “Global March to Gaza”, sont rentrés. Ils partageront bientôt leurs vécus avec les citoyens.
Pendant ce temps-là, le milliardaire qui s’est hissé sur la plus haute marche de la première puissance mondiale, Donald Trump, multiplie ses caprices. Le monde entier retient son souffle quant à un cessez-le-feu “long overdue”. Que cessent enfin ces atrocités commises d’une rare barbarie au nom d’une pseudo chasse au terrorisme.
Husna Ramjanally