Échanges commerciaux – Maurice/Etats Unis : Le pire évité avec les tarifs Trump

-Les droits de douane américains plafonnés à 15% au lieu de 40%

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– Le ministre Ameer Meea : « Maurice dans une position relativement avantageuse par rapport à plusieurs de nos concurrents »

– Cette décision contribue à préserver la compétitivité des exportations

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Le secteur de l’exportation pousse un ouf de soulagement. Redoutée par les industriels locaux, la décision des États-Unis d’imposer de nouveaux droits de douane dans le cadre d’une offensive protectionniste ne sera finalement pas aussi sévère qu’annoncé, du moins pour Maurice. La Maison-Blanche a publié, jeudi, une liste révisée de tarifs douaniers, et le pays s’en tire avec une hausse plafonnée à 15%, contre les 40% initialement redoutés.

Ce taux de 15% place Maurice dans une position plus avantageuse par rapport à certains de ses concurrents directs dans le textile, tels que l’Inde (25%) et le Bangladesh (20%), même si Madagascar reste alignée à hauteur de 15%. Le Lesotho tire également son épingle du jeu avec un taux similaire, bien meilleur que les 50% redoutés auparavant, ce qui lui confère un avantage face à l’Afrique du Sud, confrontée à un tarif de 30%. Certes, Maurice n’a pas décroché le taux de 10%, mais cette réduction constitue malgré tout un soulagement par rapport aux perspectives alarmantes d’avril dernier.
Les autorités affichent une certaine satisfaction. « La décision de l’administration américaine de ramener le tarif à 15% ,contre 40% initialement envisagés, constitue indéniablement une avancée significative. Elle est le fruit d’un dialogue bilatéral franc et constructif, fondé sur le respect mutuel et la convergence de nos intérêts économiques », explique Aadil Ameer Meea, ministre de l’Industrie. « Ce résultat reflète également le leadership résolu du Premier ministre, Navin Ramgoolam, qui est intervenu personnellement auprès du président des États-Unis, ainsi que le soutien constant du ministère des Affaires étrangères, du Premier ministre adjoint, äul Bérenger, et les efforts soutenus de mon ministère et de nos équipes techniques », ajoute-t-il.
Lors du 17ᵉe sommet États-Unis–Afrique à Luanda, Aadil Ameer Meea a engagé des entretiens décisifs avec Constance Hamilton, représentante adjointe au Commerce pour l’Afrique, et l’ambassadeur Troy Fitrell, chef adjoint de la délégation américaine et ami de longue date de Maurice. Cette intervention directe a été cruciale pour réaffirmer avec force la posture constructive de Maurice, son engagement en faveur de l’ouverture économique et son objectif essentiel de préserver l’accès aux marchés américains.
Ces efforts ont grandement contribué au résultat obtenu. « Il convient de souligner que ce taux de 15% place Maurice dans une position relativement avantageuse par rapport à plusieurs de nos concurrents. Cette décision contribuera à préserver la compétitivité de nos exportations et à protéger plus de 21 000 emplois, dont 10 000 occupés par des citoyens mauriciens. Toutefois, notre objectif demeure clair : poursuivre les discussions bilatérales afin de ramener ce taux à un niveau plus bas, ce qui constituerait une avancée encore plus significative pour notre industrie », soutient le ministre.
A ce stade, Maurice réaffirme sa volonté de conclure avec les États-Unis un accord commercial global couvrant les biens, les services, les investissements, le numérique et la coopération stratégique. « Parallèlement, nous continuerons à renforcer nos partenariats régionaux afin de bâtir une économie plus résiliente et positionner Maurice comme une plateforme clé de l’engagement américain dans l’océan Indien », conclut Aadil Ameer Meea.
La décision américaine s’inscrit dans une nouvelle série de mesures commerciales annoncées par le président Donald Trump, invoquant une situation d’« urgence nationale » pour justifier des ajustements tarifaires. « After considering the information and recommendations that I have recently received, among other things, I have determined that it is necessary and appropriate to deal with the national emergency declared in Executive Order 14257 by imposing additional ad valorem duties on goods of certain trading partners », peut-on lire dans l’Executive Order publié jeudi.La MEXA plaide pour
le renouvellement de l’AGOA
La Mauritius Export Association (MEXA) se réjouit de la décision de Washington de ramener les droits de douane sur les produits mauriciens à 15% contre les 40% annoncés. Pour la présidente de la MEXA, Heba Capdevila-Jangeerkhan, cette décision marque une avancée significative .
« This adjustment is a significant step forward and demonstrates the value of constructive engagement between our two nations. We are satisfied with this important progress », dit-elle.
Toutefois, Maurice ne peut, ni ne doit s’arrêter là. « We remain committed to pursuing further dialogue with the US government to advocate for additional improvements to the tariff structure that will benefit our producers and strengthen bilateral trade relations », fait-elle ressortir.  La MEXA revient sur l’importance du renouvellement de l’AGOA pour maintenir la compétitivité du pays. « AGOA has played a transformative role in fostering job creation, economic diversification, and export growth for Mauritius and our regional partners. It is now time for Mauritius to assume a leading role in building consensus and driving strategic action to secure the timely renewal of AGOA, ensuring continuity and stability for our businesses and workers », affirme-t-elle.
La MEXA salue le leadership diplomatique  « déterminant » du Premier ministre, qui a joué un rôle clé dans l’intégration de Maurice à l’ AGOA en 2015. « As we move forward, it is clear that negotiations for the future of our trade relations—including AGOA renewal—must take place at the highest level of government. Mauritius stands ready to work with US officials and our regional allies to achieve a fair, enduring, and mutually beneficial outcome. We call upon all stakeholders to join us in this critical effort to secure our nation’s economic future and reaffirm our longstanding partnership with the United States », ajoute-t-elle.

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