Le déficit commercial maintient sa détérioration en juin dernier, confirmant une tendance préoccupante pour l’économie. Selon les statistiques provisoires publiées par Statistics Mauritius, le déséquilibre de la balance des biens a atteint Rs 19,1 milliards, contre Rs 16,8 milliards en mai et Rs 16,0 milliards en juin 2024. Cela représente une aggravation de 13,5 % sur un mois et de près de 20 % sur un an.
En juin 2025, la valeur totale des exportations s’est chiffrée à Rs 9,3 milliards, soit une baisse de 6 % par rapport à mai et de 10,4 % en comparaison avec juin 2024. Les importations (c.i.f) se sont, elles, envolées à Rs 28,4 milliards, en hausse de 6,3 % sur un mois et de 7,8 % sur un an. L’augmentation provient essentiellement de la facture des produits alimentaires et animaux vivants, qui a atteint Rs 5,7 milliards contre Rs 4,3 milliards en juin 2024, mais aussi des produits pétroliers et énergétiques, estimés à Rs 7,2 milliards contre Rs 7,3 milliards un an plus tôt, après un niveau plus bas en mai. Les achats de machines et équipements de transport ont totalisé Rs 6,5 milliards, un montant légèrement inférieur à celui de mai mais toujours important dans la structure des importations.
Les principaux marchés pour les exportations en juin 2025 ont été les États-Unis, l’Afrique du Sud, l’Espagne, la France, le Royaume-Uni et Madagascar. Du côté des importations, Maurice dépend surtout des Émirats arabes unis, de la Chine, de l’Inde, de l’Afrique du Sud, de la France et du Japon. Cette structure confirme la forte dépendance du pays vis-à-vis des importations énergétiques en provenance du Golfe et des produits manufacturés chinois et indiens.
Le déficit commercial est une caractéristique structurelle de l’économie locale, qui importe bien plus qu’elle n’exporte, notamment en raison de sa dépendance énergétique et alimentaire. Cependant, l’ampleur du déséquilibre enregistré en juin 2025 interpelle, dans un contexte où le pays cherche à renforcer sa résilience économique. Il s’agit d’intensifier les efforts de diversification des exportations et de substitution aux importations, tout en surveillant de près l’évolution des cours internationaux de l’énergie et des denrées alimentaires. En attendant, le déficit commercial qui s’élargit représente un signal d’alerte pour les décideurs économiques des secteurs public et privé, dans un contexte où la soutenabilité de la balance des paiements est essentielle pour maintenir la stabilité macroéconomique.
Échanges commerciaux : Nouvelle aggravation en juin (+19,6%)
- Publicité -
EN CONTINU ↻