Échiquier politique : L’ARR en ébullition avec le spectre de la dissolution

Après plusieurs déclarations du Deputy Prime Minister, Paul Bérenger, au sujet de la situation politique de l’Assemblée régionale de Rodrigues (ARR), cette instance autonome est en ébullition. La question de la dissolution et la tenue d’élections régionales anticipées demeurent d’actualité que ce soit à Port-Louis ou à Port-Mathurin. Du coup, des dirigeants politiques à Rodrigues sont montés au créneau. Certains avec diplomatie et d’autres avec hargne, et même avec des insultes et des menaces. Mais au final, la balle est renvoyée dans le camp du gouvernement central. Dissolution anticipée ou pas, cela fera couler beaucoup d’encre de part et d’autre.
Avec les premiers échanges incendiaires entre le chef commissaire adjoint, Johnson Roussety aux propos du Deputy Prime Minister, Paul Bérenger, l’ancien commissaire Christian Agathe a dit clairement sur une radio privée qu’il soutient la dissolution de l’Assemblée Régionale de Rodrigues pour des élections anticipées. Et il a été fortement critiqué. Nicolas Von Mally et Reddy Augustin du Mouvement Rodriguais (MR) ont également pris position dans ce sens. D’autres estiment que les déclarations de Paul Bérenger constituent une menace directe pour l’autonomie même de Rodrigues.
Pour sa part, le chef commissaire de l’Assemblée Régionale de Rodrigues, Franceau Grandcourt a mis en exergue sur la toile que « nous sentons que l’autonomie de Rodrigues est menacée par les propos rapportés ». Il aurait cherché, semble-t-il, à obtenir une rencontre avec le Deputy Prime Minister à Port-Louis au cours de la semaine écoulée. Mais entretemps, son adjoint tient, lui, des propos lapidaires à l’intention de Paul Bérenger. Tout indique que le chef commissaire n’arrive pas à contrôler son adjoint. Lors d’une conférence de presse en fin de semaine, la Minority Leader au sein du Parlement de Rodrigues, Franchette Gaspard Pierre Louis, cheffe de file de l’Organisation du Peuple de Rodrigues (OPR), a elle aussi réclamé la dissolution de l’Assemblée régionale. Et ce, tout comme l’avait fait son leader Francisco François lors d’une déclaration au Parlement national à Maurice lors des débats sur le budget.

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Selon certaines informations, un affidavit a déjà été préparé par des dirigeants locaux pour être présenté en Cour suprême en vue d’empêcher la dissolution de l’Assemblée Régionale de Rodriguies avant la fin de son mandat qui se termine en 2027.
Au cœur même de la polémique actuelle, le développement de l’ile qui en pâtit, le « petit peuple » payant le prix fort. Une chose est sûre, la population à Rodrigues n’a jamais été aussi divisée que depuis l’avènement de l’autonomie. Car avant cela, toute la population vivait en harmonie et ne faisait qu’un seul corps. Mais avec l’autonomie, des clans se sont organisés, des partis politiques ont poussé comme des champignons. Chacun cherchant ses propres intérêts. Aujourd’hui, des familles entières sont divisées, déchirées, à cause de la politique de l’autonomie.

Affaire à suivre.

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