Alors que le climat économique semble s’améliorer, le Fonds monétaire international (FMI), dans sa dernière évaluation de Maurice en février parlant de rebond, que disent les poches des consommateurs ? Quelle est la tendance d’évolution de la situation économique au fil des prochains mois ?
Mubarak Sooltangos, ancien banquier et observateur économique, fait ressortir que si beaucoup de ménages ont perçu une augmentation de revenus, force est de constater que de l’euphorie, ils sont passés à l’angoisse. « Nous nous retrouvons appauvris, sans même tenir compte de l’augmentation des prix des denrées, en particulier, ceux des légumes, qui constitue un scandale sans précédent », s’offusque-t-il. Quant à la tendance pour les prochains mois, il prévoit des licenciements dans les PME « faute de pouvoir payer des charges salariales plus élevées. Dans les grandes entreprises, il y aura un frein au recrutement. La consommation des ménages va probablement baisser en volume. » Il estime en outre que les PME produisant pour le marché local le feront moins par baisse de la demande. Idem pour celles qui exportent, « parce que leur coût de production sera plombé par une charge salariale trop importante et brusque .»
Pour l’économiste Takesh Luckho, si « notre PIB est actuellement un peu plus élevé que d’habitude c’est parce que la méthodologie a changé mais aussi à cause de l’inflation. Cette augmentation est davantage nominale que réelle. Je ne dirais pas que cela a été gonflé artificiellement mais si nous avons un PIB élevé, en réalité, dans la vie quotidienne, nous ne ressentons pas un mieux car la dépréciation de la roupie ne s’est pas arrêtée.»
Ce qui explique, dit-il, que sur le papier, les indicateurs sont au vert : « croissance, chômage et inflation en baisse, dette publique en baisse. Mais, si nous examinons les choses dans le détail, nous verrons que ces indicateurs au vert ne sont plus aussi verts ». Il ne prévoit pas un mieux en termes de pouvoir d’achat et met en garde contre le Feel Good Factor dans le cadre des élections.
Radakrishna Sadien, ex-président du NESC (National Economic and Social Council), concède qu’il y a une reprise sur le plan financier. Néanmoins, ajuste-t-il, le succès d’un pays ne se mesure pas au seul rebond économique. « Encore faut-il que les fruits de cette croissance puissent être partagés parmi les travailleurs dans la société , dit-il. Il note que les prix qui continuent de monter en flèche et les troubles géopolitiques dans le monde n’arrangent pas les choses ni le changement climatique affectant notre production agricole. Parallèlement à la situation économique, il recommande qu’on se penche sur les problèmes sociaux. « S’il est vrai qu’il y a une reprise économique, il faut un dialogue social avec tous les partenaires sociaux. Ce n’est pas seulement une question d’augmentation de salaire mais aussi de qualité de vie », dit-il.
MUBARAK SOOLTANGOS (observateur économique) : « Compensation salariale : de l’euphorie à l’angoisse »
Fin janvier, le Fonds monétaire international (FMI) se réjouissait de voir que le monde avait pu apaiser les craintes d’une récession mondiale dans le sillage d’une pandémie, de guerres, d’une inflation et de taux d’intérêt en constante hausse dans le monde. Il révisait ainsi ses perspectives de croissance de l’économie mondiale à 3,1 % prévoyant même que les banques centrales puissent réduire les taux d’intérêt et anticipant une baisse d’inflation pour 80% des économies. Où se situe Maurice par rapport à ces prévisions ?
Les taux d’intérêt n’auraient jamais dû être ajustés à la hausse mondialement, parce que cela n’a aidé en rien le combat contre l’inflation. Si le taux d’inflation baisse effectivement en 2024, ceci ne veut pas dire que les prix baisseront. Une inflation en baisse signifie que les prix continueront à augmenter en 2024, mais d’une ampleur moindre que dans les années précédentes.
Le taux d’inflation baisse automatiquement parce qu’il y a un plafond de prix au-delà duquel la demande en volume se rétrécit faute de pouvoir d’achat. La hausse des taux d’intérêt n’y est pour rien lorsque l’inflation n’est pas induite par une demande en hausse, ce qui est le cas.
Baisser maintenant les taux est facile à dire, mais difficile à réaliser si la baisse n’est pas mondiale et simultanée. Le pays qui baisse ses taux d’intérêt en isolation de son environnement verra un exode de capitaux vers d’autres devises et une éventuelle dépréciation de sa monnaie. C’est notre cas, parce que nous avons une monnaie faible, qui n’est pas susceptible de s’apprécier et qui doit être soutenue par un taux d’intérêt au moins égal à celui des devises fortes.
Maurice a suivi aveuglément la FED, la BCE et la Bank of England dans la frénésie de la hausse des taux et nous sommes maintenant condamnés à être un suiveur. La Banque de Maurice n’est pas maîtresse de sa décision dans le présent contexte. Et pourtant, nous avons besoin de taux d’intérêt faibles pour promouvoir la croissance. Nous constatons tout de suite le paradoxe et la difficulté d’agir efficacement.
Sur la carte météorologique de notre économie locale actuelle, le temps ne semble pas plus clément pour les consommateurs qui continuent malgré les diverses mesures d’aide gouvernementales à assister à une montée en flèche des prix de produits de consommation. De surcroît, la présence d’éléments perturbateurs risque d’empirer la situation : répercussions du salaire minimum et autres allocations sociales ; élections générales, contexte mondial incertain avec les troubles géopolitiques au Moyen-Orient… Comment voyez-vous les choses évoluer cette année ?
La carte de la révision à la hausse des salaires et des allocations a été visiblement utilisée en anticipation aux élections. Il n’est plus utile de discuter de son bien-fondé. Il s’agit maintenant de faire face à ses conséquences. Beaucoup de ménages ayant bénéficié d’une augmentation de leur salaire et de leur pension, dont la moyenne se situe autour de Rs 2 000 ont dû faire face, s’ils ont des employés de maison, à des charges salariales accrues d’environ Rs 800.
Dans mon cas personnel, je me trouve en ce moment même devant une hausse de ma prime d’assurance médicale de Rs 2,200 par mois (+18%). Nous sommes tout de suite passés de l’euphorie à l’angoisse. Nous nous retrouvons appauvris, sans même tenir compte de l’augmentation des prix des denrées, en particulier, ceux des légumes, constituant un scandale sans précédent.
En ce qui concerne les PME, il y aura licenciement, faute de pouvoir financer des charges salariales plus élevées. Dans les grandes entreprises, il y aura un frein au recrutement. La consommation des ménages va probablement baisser en volume. Non seulement les PME qui produisent pour le marché local produiront moins, par baisse de la demande, mais aussi celles qui exportent, parce que leur coût de production sera plombé par une charge salariale trop importante et brusque. Ceci veut dire que, même si l’abomination issue des esprits malades, de créer de la croissance par la consommation, pour nous qui importons 70 % de nos besoins, avait un sens quelconque, le résultat escompté ne verra pas le jour.
Quels sont de l’autre côté les éléments qui peuvent nous redonner espoir pour une meilleure situation économique ?
Baisser les taux d’intérêt au coup par coup, en bien suivant son effet sur un possible exode de capitaux et continuer à le faire si l’effet pervers ne se produit pas ; donner des subventions au moyen des incitations à l’investissement pour les entreprises productrices et contrôler les prix au détail de manière rigoureuse, surtout pour les productions locales parce que c’est là où le niveau de Profiteering est le plus indécent.
Les intempéries ont eu un impact sur la production agricole. Les légumes sont devenus un luxe pour les consommateurs. Alors que les enfants ont eu plusieurs jours de congé forcé à cause du mauvais temps, les fonctionnaires ont aussi eu à chômer un jour. Quel sera le poids du changement climatique sur l’économie cette année et les années qui suivront ?
La réponse se trouve dans cette question : comment les pays d’Europe, qui ont un hiver rigoureux de quatre mois, arrivent-ils à stabiliser les prix des fruits et légumes ? C’est parce que les surproductions de l’été sont stockées dans des entrepôts réfrigérés et servent à approvisionner le marché en hiver. Cela aide d’une part, les agriculteurs à ne pas avoir à brader leurs produits à vil prix en été et les consommateurs à ne pas se faire écorcher en hiver.
Construire et gérer de tels entrepôts géants n’est pas à la portée des planteurs, et ce rôle incombe à l’État, aussi bien celui d’acheter aux planteurs leurs excédents à un prix avantageux, quand il y en a, et les mettre sur le marché au cours de la basse saison. Il y a des avantages concrets aussi bien pour les planteurs que les consommateurs qui ne subiront pas le choc des prix qui flambent à chaque changement de saison. Nous éliminerons aussi les intermédiaires cruels qui empochent des bénéfices allant parfois jusqu’à 100 %, sur le dos des planteurs.
TAKESH LUCKHO (Economiste) : « Les indicateurs au vert sur le papier … »
Fin janvier, le Fonds monétaire international (FMI) se réjouissait de voir que le monde avait pu apaiser les craintes d’une récession mondiale dans le sillage d’une pandémie, de guerres, d’une inflation et de taux d’intérêt en constante hausse dans le monde. Il révisait ainsi ses perspectives de croissance de l’économie mondiale à 3,1 % prévoyant même que les banques centrales puissent réduire les taux d’intérêt et anticipant une baisse d’inflation pour 80% des économies. Où se situe Maurice par rapport à ces prévisions ?
Depuis l’an dernier, en effet, le monde a connu un regain en termes d’activités et de croissance économique. D’où les prévisions du FMI, avec une situation susceptible de soulager les populations.
Pour ce qui est de Maurice, le Fonds a, en février, évalué la situation économique à travers sa 2024 Article IV Mission of Mauritius. Le FMI a reconnu qu’en 2023, Maurice a connu un rebond. Le tourisme a repris de même que les activités économiques internes. Le PIB a connu une croissance d’environ 6.9%, ce qui est un signe positif pour l’économie.
Mais, le rapport mentionne que la Banque centrale a puisé dans ses réserves pour réaliser ses politiques monétaires et qu’elle devra par conséquent augmenter ses réserves. Le rapport parle aussi de la nécessité de réduire la dette publique nominale – près de Rs 516 milliards. Une augmentation de Rs 16 milliards en six mois, c’est beaucoup. Il y a eu un rebond certes. Sur le papier, la situation semble correcte mais…
Sur la carte météorologique de l’économie locale actuelle, le temps ne semble pas plus clément pour les consommateurs qui continuent malgré les diverses mesures d’aide gouvernementales à assister à une inexorable montée en flèche des prix des produits de consommation. De surcroît, la présence d’éléments perturbateurs risque d’empirer la situation : répercussions du salaire minimum et autres allocations sociales ; élections générales, contexte mondial incertain avec les troubles géopolitiques au Moyen-Orient… Comment voyez-vous les choses évoluer ?
Si rebond il y a comme montré par le rapport du FMI, je prendrais les chiffres avec des pincettes. Il y a actuellement un débat parmi les observateurs économiques quant aux chiffres du PIB, la manière dont il a été calculé. La méthodologie a quelque peu changé.
Les recettes obtenues par les compagnies offshores (Income from GBCs) entraient initialement dans un compte appelé Primary Account mais cette fois l’entrée de ces recettes est allée dans un autre compte. Notre PIB est actuellement un peu plus élevé que d’habitude parce que la méthodologie a changé mais aussi à cause de l’inflation.
Cette hausse est davantage nominale que réelle. Je ne dirais pas que cela a été gonflé artificiellement mais si nous avons un PIB élevé, en réalité, dans la vie quotidienne, nous ne ressentons pas un mieux car la dépréciation de la roupie ne s’est pas arrêtée. Il y a eu des allocations sociales qui ont provoqué l’inflation. Même si l’inflation a baissé en pourcentage – le FMI prévoit qu’elle sera en moyenne 6 % – le lecteur doit comprendre une chose.
Si l’inflation est à 6% contre 10% l’an dernier, nous pouvons penser qu’il y a une baisse. Non ! Les prix continuent d’augmenter. C’est juste que les prix augmentaient par 10% avant et maintenant par 6% mais ils continuent à monter.
Comment la situation est-elle appelée à évoluer ?
Les chiffres peuvent être interprétés de multiples façons. Sur le papier, les indicateurs sont au vert : croissance, chômage et inflation en baisse, dette publique en baisse. Si nous examinons les choses dans les détails, nous verrons que ces indicateurs au vert ne sont plus aussi verts. Par exemple, la croissance citée est davantage le résultat d’un changement dans la méthode de calcul et engendrée par ailleurs par l’inflation qui a gonflé les chiffres. Les prix continuent d’augmenter.
Pour moi, l’évolution des choses dépendra sur le contexte international mais aussi le fait que c’est une année électorale, tout sera fait pour montrer que l’économie a été bien gérée. Le fret est appelé à augmenter car des bateaux doivent passer par le Cap de la Bonne Espérance à cause de la situation géopolitique au Proche-Orient. Il y a aussi l’Angleterre, le deuxième pays, représentant le plus d’arrivées touristiques, en récession.
Je ne dis pas que l’avenir sera très sombre mais il y a un niveau d’incertitude qui fait qu’en termes de pouvoir d’achat, je ne prévois pas un mieux. La politique actuelle se concentre sur des mesures monétaires pour lutter contre l’inflation.
En cette période électorale, il y aura beaucoup de mesures pour donner un Feel Good Factor dans l’immédiat, bon pour les yeux mais pas pour le pays en général car chaque mesure populiste cache un important coût économique.
Quel sera le poids du changement climatique sur notre économie cette année et les années qui suivront ?
Un jour de fermeture coûte au pays Rs 1,5 et Rs 2 milliards. Le changement climatique a un coût conséquent. Le cyclone Belal a coûté environ Rs 10 milliards au pays. Le changement climatique, c’est aussi la dégradation des plages et de l’environnement…
Quels sont les défis prioritaires à relever pour un soulagement des consommateurs mauriciens ?
La croissance qui a lieu doit avoir un Trickle-Down Effect, c’est-à-dire, que cette croissance doit être passée à la population pour qu’elle jouisse d’une meilleure qualité de vie, un plus grand pouvoir d’achat. Par exemple, lorsque le secteur du tourisme est en croissance, les employés gagnent plus d’argent et dépensent plus à travers la consommation, ce qui fait rouler l’économie.
Or, quand la croissance se fait dans le secteur de l’IRS, cela reste entre les mains d’une poignée de personnes. Il faut que la croissance ait lieu dans des secteurs multiplicateurs où les salaires peuvent être augmentés et occasionner plus de consommation, comme le secteur manufacturier, agricole. Il faut développer ces secteurs.
En conclusion ?
La situation économique s’est améliorée en comparaison à 2021. Mais, j’espère que nous n’aurions pas un budget populiste qui serait bénéfique à court terme, mais un budget équilibré, ancré vers l’avenir, traitant les problèmes de main-d’œuvre et redonnant espoir à nos secteurs essentiels.
Quand nous avons Rs 2 000, c’est très bien sur le papier mais il faut que dans notre caddie, cela se ressente sinon ce ne sera qu’un bien-être illusoire.
RADAKRISHNA SADIEN (syndicaliste) : « Le succès d’un pays ne se mesure pas au seul rebond économique »
Le FMI prévoit un regain de croissance au niveau mondial cette année et dans son évaluation du contexte mauricien dernièrement reconnaît une reprise. En tant que syndicaliste, pouvez-vous dire que cela se ressent dans le pouvoir d’achat des travailleurs ?
C’est vrai qu’il y a eu une reprise sur le plan financier. Si on analyse les choses depuis le Covid-19, la situation était stagnante à l’époque en comparaison à maintenant où il y a une reprise surtout au niveau du tourisme et de la construction. C’est vrai aussi que nous avons beaucoup investi dans le secteur des infrastructures, ce qui a insufflé un boost à plusieurs niveaux. Comment arrive-t-on à évaluer le succès d’un pays ? Ce n’est pas seulement sur le plan économique, encore faut-il que les fruits de cette croissance puissent être partagés parmi les travailleurs dans la société. Il y a certes eu le salaire minimum.
Le FMI regarde les indicateurs mais aussi le taux de chômage. S’agissant de ces chiffres, quand nous prenons les jeunes qui sont sous le YEP (Youth Employment Programme) et autres institutions de formation, ils ne sont pas considérés comme étant employés alors que ce n’est pas garanti qu’ils conserveront ce travail après la formation.
Après le Covid-19, beaucoup de facilités ont été accordées aux entreprises pour préserver l’emploi. Mais, combien de travailleurs ont pu garder leur emploi ? En l’absence d’une étude approfondie et indépendante, nous ne pouvons dire combien de personnes sont passées devant le Redundancy Board. S’agissant de la consommation, avec la dépréciation de la roupie, le budget familial doit être bien géré car les prix prennent l’ascenseur.
Le salaire minimum et les diverses allocations ont-ils soulagé les consommateurs ?
Oui, mais il faut tenir compte du fait que les prix continuent à monter. La guerre n’arrange pas les choses ni le changement climatique qui affecte notre production agricole. Des années de cela, nous avions dit qu’il faudrait que Maurice soit autosuffisante en certains produits de consommation de première nécessité, comme les pommes de terre, oignons et ails. Or, nous importons toujours ces produits ! Nous ne cessons de bétonner partout alors que l’eau des inondations doit pouvoir être évacuée.
En cette année électorale et compte tenu du contexte mondial incertain avec les guerres, que souhaitez-vous pour un vrai soulagement des consommateurs dans le budget ?
Nous avons nos habitudes alimentaires. Nous dépendons du riz. Vous imaginez, en Afrique, dans certains pays, ils mangent le cassava (manioc). Il y a les patates, le fruit à pain que nous dû mettre en valeur comme produits de substitution et commencer à proposer diverses recettes pour que la nouvelle génération les découvre.
Par exemple, actuellement, nous faisons face à une pénurie de riz ration et les gens doivent acheter le riz basmati, qui est plus cher. Le gouvernement donne des subsides sur la farine mais les consommateurs en bénéficient-ils vraiment ? Pourtant, c’est une contribution de la société mauricienne. Le prix du pain maison est contrôlé mais le pain maison n’est pas toujours disponible dans les boulangeries après une certaine heure.
Il y a aussi la qualité des produits. Dans le passé, le MSD (Mauritius Standards Bureau) vérifiait la qualité. Les produits en vente sont-ils vraiment de qualité de nos jours ? Par exemple, le fromage Kraft en boîte de carton. J’ai personnellement eu la mauvaise surprise de trouver de la moisissure à l’intérieur.
Certains ont dit qu’il faudrait une loi pour que les balances soient visibles aux consommateurs au marché. Ces balances sont-elles aux normes ? Il y a aussi des commerçants qui n’affichent pas leurs prix et qui 3-4 ans après n’ont eu à payer que Rs 500 d’amende. Il faudra rendre plus sévères les amendes et avoir une Profiteering Court pour traiter les plaintes des consommateurs plus rapidement, avec des sanctions sévères et du Name and Shame. En effet, au supermarché, souvent, le prix affiché est différent quand on passe à la caisse.
Par ailleurs, respectons-nous les normes pour les produits frigorifiés ? Moi, je reçois des informations… La nuit, respectons-nous les normes ? Parfois, nous pouvons voir de l’eau sur le sol provenant des congélateurs… Autre exemple : le liquide vaisselle qui est maintenant moins concentré ou alors le logement est plus petit. J’ai attiré l’attention de la ministre du Commerce à ce sujet.
Qu’en est-il des légumes ?
Il y a un département au ministère de l’Agriculture censé collecter des échantillons de légumes en vente, les analyser et vérifier s’il y a ou pas abus de pesticides. Or, cela ne se fait pas aujourd’hui. Et, nous nous étonnons que des gens soient malades. Il faut lutter contre ce problème pour diminuer le nombre de malades et mettre moins de pression sur les hôpitaux.
Nous disons qu’il faut manger des fruits. Nous mettons les fruits dans un sachet ou en barquette comme les raisins qui étaient à Rs 120 et sont maintenant à Rs 220. Le client, une fois rentré chez lui, constate que c’est avarié…
Il y a un gros travail de sensibilisation à faire comme pour les conserves qui présentent des dangers de santé comme le botulisme quand ils sont déformés. Pour moi, ce n’est pas tout d’avoir une compensation salariale, encore faut-il que le public puisse avoir la sécurité alimentaire.
Autre problème : le gaspillage de fonds publics. L’Audit a déjà attiré l’attention. Il y a un système qui a été introduit dans les conseils de district. Trois compagnies se sont enregistrées pour des travaux de drainage mais elles sous-contractent le travail et les drains ne sont pas faits selon les normes et l’eau s’est déversée dans la cour des habitants pendant le cyclone. C’est l’argent public qui est gaspillé car il n’y a pas de Quality Control.
Pour conclure ?
Parallèlement à la situation économique, il faut qu’on se penche sur les problèmes sociaux. S’il est vrai qu’il y a une reprise économique, il faut un dialogue social avec tous les partenaires sociaux. Ce n’est pas seulement une question d’augmentation de salaire mais aussi de qualité de vie.