MEXA : « La manufacture envisage l’autonomie en électricité »

Arif Currimjee plaide pour un positionnement de Port-Louis comme un port de classe mondiale attirant le trafic régional

Arif Currimjee, qui a été reconduit, hier, à la présidence de la MEXA, a invité le gouvernement à créer l’écosystème approprié afin de permettre au secteur manufacturier d’envisager l’autonomie pour ses besoins en électricité. Il a, par la même occasion, plaidé pour le positionnement de Port Louis comme un port de classe mondiale capable le d’attirer le trafic maritime régional. Il souligne également l’importance des campagnes de marketing imaginatives afin d’augmenter la visibilité de Maurice dans différents secteurs économiques.

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Le président de MEXA a relevé que les principaux consommateurs énergétiques du secteur manufacturier se sont engagés à atteindre la neutralité carbone en 2040. Par conséquent, il a lancé un appel au gouvernement pour les aider à atteindre cet objectif dans l’intérêt de l’économie, de l’environnement et du bien-être social du pays.

Il rappelle que les deux facteurs qui contribuent le plus à l’émission carbone sont l’utilisation de l’huile lourde et de l’électricité. Ce qui fait que les opérateurs engagés dans l’exportation sont les plus gros consommateurs énergétiques du pays.
La MEXA plaide pour la création d’un Renewable Energy Investment Framework pour le secteur industriel. « We invite the. government to provide the right policy direction and incentives to allow the manufacturing sector to generate its own electricity through green sources notably through the setting up of Solar Photovoltaic », ajoute Arif Currimjee.
Il souligne que le Renewable Energy Investment Framework permettrait  aux opérateurs de générer l’électricité pour leur propre besoin et d’avoir accès au National Grid. Une telle stratégie permettra de réduire la pression sur le déficit commercial et réaliser des économies en devises étrangères.

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Cette démarche devrait également réduire le fardeau du CEB en ce qui concerne les subventions des tarifs industriels estimées à Rs 1,2 milliard en 2019. Finalement, elle permettrait de générer des investissements de plus de Rs 6 milliards durant les prochaines années.

Sur un autre plan, Arif Currimjee a évoqué les perturbations des chaînes d’approvisionnement durant la période de Covid qui a mené à une augmentation sans précédent du fret avec un trafic maritime des plus irréguliers. Le nombre des gros navires desservant Maurice a sensiblement chuté. Il estime qu’il est peu probable que le taux de fret baisse de sitôt les compagnies maritimes se complaisant des profits extraordinaires réalisés avec leur flotte de navires. Il préconise l’urgence d’un positionnement de Port Louis comme un port de classe mondiale susceptible d’attirer le trafic régional.

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Le président de la MEXA propose à court terme l’acquisition d’un Regional Feeder Vessel » qui permettra au pays d’assurer une certaine indépendance permettant d’avoir une stratégie industrielle menant vers une intégration régionale.

Au chapitre du fret aérien, Arif Currimjee avance que l’avantage de disposer des services d’une compagnie aérienne nationale a été démontré durant la période de Covid. Mexa, avec l’aide du gouvernement et d’Air Mauritius, avait été en mesure d’organiser des dessertes cargo vers les principaux marchés et d’assurer la continuité dans le secteur.
« We hope that MK experience during this time will be a catalyst for it to develop a robust and profitable stand-alone air cargo strategy with the aim of transforming Mauritius into a regional Air Cargo Hub », dit-il.

L’évolution de l’économie digitale est également en première ligne des préoccupations de la MEX avec une augmentation du nombre d’acheteurs en ligne pour les produits textile et de l’habillement.

«  C’est l’occasion de positionner Maurice comme le meilleur partenaire stratégique pour ces entreprises compte tenu de notre rapidité, de notre flexibilité et de notre fiabilité. Cela nécessitera un marketing imaginatif au niveau micro et macro-économique. Nous souhaitons travailler en partenariat avec EDB pour accroître la visibilité de nos différents secteur », fait comprendre Arif Currimjee

Le président de la MEXA a révélé que durant la période de la pandémie des commandes d’un montant de Rs 1 milliard ont été refusées faute de main d’œuvre. « Even today, many factories are below their sanctioned strength due to the tedious process of work permit approval. MEXA has asked for a transparent and digital process to speed-up this process”, dit-il

Pour sa part, le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, s’est appesanti sur la résilience de l’économie et s’appuie sur la dernière édition de l’Economic Outlook de la Banque mondiale indiquant que Maurice atteindra le niveau prépandémique soit Rs 498 milliards alors que le FMI, dont une mission est actuellement à Maurice, prévoit une croissance supérieure à 6% . « Ce qui démontre que l’économie mauricienne est de nouveau sur les rails », rajoute-t-il.

« Grâce à une gestion rigoureuse des finances publiques et une stratégie gagnante nous avons face à la pire crise que nous avons connue. Nous maintenons le cap. Sur le plan fiscal, nous avons atteint avec six mois d’avance les objectifs fixés pour juin de cette année. La dette publique a déjà atteint 88,9% en décembre 2021, la dette gouvernementale a atteint 80% en décembre dernier. Les réserves, devises étrangères tournent autour de 8 milliards de dollars » a dit le ministre des Finances en soulignant le rôle clé joué par la MEXA. Il met en évidence le fait que la contribution du secteur de l’exportation à l’économie est exemplaire avant de revenir sur l’importance de la solidarité dans la conjoncture économique.

Le ministre du Développement industriel et des PME, Sumilduth Bholah, a passé en revue la situation dans le secteur d’exportation. Il a souhaité que la manufacture sorte des sentiers battus pour s’intéresser aux secteurs émergents dont l’industrie pharmaceutique.

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