EDUCATION ET COVID | Une dizaine d’écoles fermées — L’inquiétude à son comble avec des cas positifs en milieu scolaire

  • Des parents préfèrent garder leurs enfants à la maison
  • Interrogations sur l’efficacité de la vaccination après le test positif d’une institutrice affectée à l’école de Tyack

La première semaine de reprise des classes en présentiel a été très mouvementée avec des cas positifs au Covid-19 enregistrés dans plusieurs écoles et collèges de différentes régions de l’île. Du coup, les parents sont très inquiets, certains préférant même garder leurs enfants à la maison. Si dans la plupart des cas, il s’agit d’étudiants contaminés, le cas de l’école primaire de Swami Vivekananda à Tyack suscite des interrogations, car c’est une enseignante qui a été d’abord testée positive et une de ses élèves l’était également deux jours plus tard. Or, selon le protocole élaboré par le ministère de l’Éducation en collaboration avec celui de la Santé, elle devrait être vaccinée.

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L’école reprend ce lundi, après une fin de semaine bouleversante, suivant des cas de Covid-19 enregistrés dans plusieurs institutions scolaires que ce soit du primaire ou du secondaire. Alors que les établissements concernés – une dizaine incluant ceux en zone rouge – restent fermés, d’autres parents ont préféré garder leurs enfants à la maison. Mais pour combien de temps ?

Sharon, mère d’un étudiant de Grade 11, explique son dilemme : « Mon fils a été malade pendant une longue période l’année dernière, on ne sait même pas encore ce qu’il a exactement. Comment pourrais-je l’envoyer au collège avec la situation actuelle ? La semaine dernière, il est parti pendant deux jours, mais le troisième jour, j’ai préféré le garder à la maison », dit-elle.

Cette dernière se dit également consciente que son fils devra prendre les examens de School Certificate au cours de cette année scolaire et qu’elle ne pourra le garder à la maison tout le temps. Elle se dit ainsi déchirée entre la santé de son enfant et son éducation. Cette mère de famille n’est pas la seule dans cette situation.

Beaucoup de parents, ayant des enfants avec des maladies comme l’asthme, hésitent à envoyer leurs enfants à l’école. D’autres ont préféré ne pas se laisser gagner par l’hystérie. « La situation est telle quelle est, on ne peut rien y faire. Bien sûr, en tant que parent, j’ai des craintes, mais pendant combien de temps pourrais-je garder mes enfants à la maison. Eux aussi veulent sortir, voir leurs amis… » avance Nazima, mère d’une fille en Grade 13 et d’un garçon en Grade 10.

Elle ajoute que lorsque son fils devait passer le National Certificate of Education (NCE) pendant le dernier confinement, la situation était similaire. « Il y a eu comme une psychose, certains demandaient même le renvoi des examens. Mais tout s’est bien passé. Espérons que cette fois également la situation sera sous contrôle » , concède-t-elle.

La communication est un élément essentiel pour rassurer les parents et permettre de gérer les situations de crise, estiment d’autres parents. À Tyack, vendredi, les parents de l’école primaire Swami Sivananda ont justement protesté pour avoir été tenus à l’écart de la situation sanitaire au sein de l’établissement. Depuis le départ en quarantaine de deux enseignantes, en contact avec un proche positif, les parents avaient demandé la désinfection de l’école et le dépistage des élèves, mais personne n’a pris leur requête en considération.

Tant et si bien que l’une des enseignantes a finalement été testée positive également, ainsi qu’une de ses élèves. Ce qui mène Guillaine Rateau, présidente de la Parents Teachers Association, à dire : « Le ministère devra sans doute revoir son protocole. Nous avions dès le départ demandé une désinfection de l’école et il a fallu attendre deux jours après le test positif de l’enseignante pour qu’on accède finalement à notre requête », ajoute-t-elle.

Finalement, c’est samedi dernier qu’un exercice de dépistage a été organisé au centre social de Tyack. Les parents et leurs enfants ont ainsi pu faire leur test. Entre-temps, des parents avaient pris sur eux pour faire dépister leurs enfants. C’est ainsi qu’une élève qui s’avère être dans la classe de l’enseignante infectée a été testée positive. Les parents avaient d’abord eu recours à un Self-Testing Kit  avant que le résultat ne soit confirmé à l’hôpital de Rose-Belle.

Depuis ce cas à Tyack, l’efficacité de la vaccination est également remise en question. On sait que le gouvernement a introduit une loi stipulant que le personnel des écoles doit se faire vacciner ou présenter un test PCR négatif ne datant pas plus de sept jours pour avoir accès à son lieu de travail. La question qui se pose aujourd’hui est de savoir à quoi aura servi cette mesure. L’enseignante était-elle vaccinée ? Ou avait-elle un test PCR négatif ? La GN 119 si contestée semble avoir été un coup d’épée dans l’eau dans ce cas précis.

Au niveau des étudiants, c’est l’angoisse également. Angel Ghurburrun, présidente du front des étudiants, ne le cache d’ailleurs pas. « L’anxiété des étudiants due à la situation sanitaire actuelle est palpable. Y a-t-il un risque de report des examens ?  Serons-nous en mesure de terminer le programme ? Qu’en est-il de nos examens internes ? Pourrons-nous jamais les faire ? » Autant de questions qui taraudent nombre de jeunes en ce moment, précise-t-elle.

De plus, ajoute Angel Ghurburrun, les classes en jours alternés posent pas mal de difficultés. « Les étudiants des matières techniques ont souligné qu’il leur est impossible de réaliser leur projet dans leurs ateliers ou laboratoires alimentaires en seulement deux ou trois périodes par semaine. Ils ont demandé s’il serait possible de pouvoir accéder aux ateliers cinq fois par semaine même les jours où ils ne doivent pas venir à l’école. Bien sûr, c’est à la discrétion des institutions académiques pour assurer le respect de la distanciation sociale », ditelle.

Dans un tel contexte, ajoute-t-elle, les étudiants ne savent plus quoi faire. « La santé mentale des étudiants ne peut être ignorée. Le stress dû au vaccin obligatoire, le plan de l’année scolaire modifié et instable, la peur d’attraper le Covid-19 est presque insupportable pour la grande majorité. Il semble que personne n’entende nos appels à la justice et à l’aide», regrette-t-elle.


Tyack : enseignants et étudiants en quarantaine

Avec les deux cas positifs au sein de la Swami Sivananda Government School, l’établissement devrait rester fermé aujourd’hui. Toutefois, à hier, les parents n’avaient reçu aucun communiqué officiel à ce sujet. Certaines sources indiquaient même que l’école allait rouvrir ces portes.

Toutefois, il faut savoir que plusieurs enseignants de l’école ont été placés en quarantaine, de même que des amis de l’élève testée positive. Les autres ont été priés de rester chez eux en isolement.

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