JEAN CLÉMENT CANGY
Aux bancs de la créolité tu as toujours répondu présent
Toi qui as sorti des braises le Kreol Morisien
pour l’affirmer à la face du monde
Toi que j’ai connu depuis que la théorie des trois mondes
a fait irruption dans ma conscience politique du temps de Soley Ruz
Toi, l’Hindocréole, qui t’abreuves aux sources de l’Ariancoupam
et du Ruisseau des Créoles
Sans fard tu t’affirmes Hindocréole
Sans ambages : une nation créole vivant dans une île créole
À la table de l’humanité on m’a refusé ma place
Peau d’ébène portée dans la douleur, dans la révolte,
revendiquée comme telle avec fierté
Je me suis abreuvé aux eaux du Mangoro, de Maputo,
du fleuve Sénégal et de la Lézarde
Brave artisan venu de Pondichéry, toi l’ancêtre je t’ai recherché
Retrouvé avec ton épouse malgache aux bords de la rivière Taniers
Portée par les eaux sereines du Mangoro
Aux limbes de la créolité
Avec Amédée Nagapen vilipendé sur la place publique
qui disait être la voix de ceux qui n’ont pas, qui n’ont plus de voix,
j’ai brandi le drapeau de Créole Dravidien
Face à ceux qui méprisaient la part africaine de notre créolité
J’ai brandi le drapeau des Zulus, fils et filles de Shaka Zulu,
des Mazanbik jetés dans le fleuve Maputo, échoués à Macondé
J’ai hissé haut le drapeau des Nasion, des Nas, des Kaf-laboue,
des Kaf-lasoie, des Kaf-soleil, des Créoles-Toucouleurs