Enquête judiciaire sur le décès de 12 dialysés : La partie de Pas Boul à la Santé sur le dossier de Tamassa

Le Dr Khodabocus, Acting Director of Health Services, à la barre des témoins, hier

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Le flou persiste en ce qui concerne les responsabilités des preneurs de décisions dans le scandale de la pandémie de Covid-19 avec le décès de 12 patients suivant des traitements de dialyse au New Souillac Hospital. La nouvelle séance de l’enquête judiciaire en Cour de district de Curepipe, hier, pour faire la lumière sur les circonstances de cette sinistre affaire sous le Ministerial Stewardship de Kailesh Jagutpal, a vu le représentant du ministère de la Sante, le Dr Fazil Khodabocus, Acting Director of Health Services, dans le box des témoins. Mais il n’a pas vraiment pu situer les responsabilités dans ces décès.

Répondant aux questions de Me Jean-Michel Ah-Sen, le représentant du Directeur des Poursuites Publiques (DPP), il a indiqué qu’en 2021, l’année où étaient décédés les douze dialysés, il était le Regional Public Health Superintendent de l’hôpital Dr Jeetoo. Il a expliqué qu’avec l’aide de l’Organisation mondiale de la Santé, différents cadres au sein du ministère de la Santé avaient élaboré un Covid-19 Operational Plan en janvier 2020, plan qui avait ensuite été réactualisé en septembre 2021. Vers la même période, la Quarantine Act avait été promulguée. Dans le sillage de ce plan, le New Souillac Hospital avait été désigné comme un centre de quarantaine et de traitement contre le Covid-19.

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Me Ah-Sen (JA) : Qui avait pris la décision de placer en quarantaine les dialysés du New Souillac Hospital à l’hôtel Tamassa ?

Dr Khodabocus (FK) : C’était pendant la deuxième vague de Covid-19. Nous avions commencé à utiliser les hôtels comme centres de quarantaine. La décision avait été prise par le High-Level Committee.

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JA : Qui avait l’autorité de choisir un hôtel en particulier ?

FK : Je ne suis pas au courant.

JA : Selon le protocole au niveau du ministère de la Santé, les Regional Health Directors (RHD) avaient-ils l’autorité de décider où placer une personne sur la liste de Contact Tracing en quarantaine ?

FK : Cela tombe sous la responsabilité des RHD. L’allocation des hôtels vient du ministère.

JA : Ces centres de quarantaine tombaient sous la responsabilité de qui ?

FK : Les centres de quarantaine étaient gérés par plusieurs professionnels de santé, dont ceux issus du ministère de la Sécurité sociale.

JA : Les centres de quarantaine tombaient sous la responsabilité des RHD ? La décision de placer en quarantaine les dialysés tombait sous la responsabilité des RHD ?

FK : Une High Level Decision avait été prise.

JA : Que voulez-vous dire par là ?

FK : It isn’t clear who has taken this decision.

JA : Qui était responsable du transport des dialysés ?

FK : Les Regional Public Health Superintendents étaient responsables du système de transport.

JA : Qui avaient pris contact avec les dialysés, les ordonnant d’aller en quarantaine ?

FK : Je ne sais pas.

JA : C’étaient des Public Officers qui travaillaient pour le ministère ?

FK : Oui. Ils étaient tous formés pour la prévention et le contrôle des maladies infectieuses.

JA : Est-il exact de dire que c’était la responsabilité des Regional Public Health Superintendents de s’assurer que le protocole était bien suivi ?

FK : Oui.

JA : C’était leur responsabilité de s’assurer que le protocole était bien suivi par les dialysés voyageant par bus, notamment en ce qui concerne le Social Distancing ?

FK : Oui

JA : Quel traitement avait-on mis en place pour ces personnes ?

FK : Plusieurs spécialistes avaient été impliqués dans leur traitement.

JA : Vous êtes vous-même médecin. Êtes-vous d’accord avec moi que les dialysés doivent faire l’objet d’une attention particulière parce qu’ils ont des complications de santé ?

FK : Je suis d’accord.

JA : Qui était responsable du personnel de l’hôtel Tamassa ?

FK : Il y avait des professionnels de santé dans les centres de quarantaine, émanant du ministère de la Sécurité sociale et du ministère de la Sante. Ils tombaient sous la responsabilité des RHD.

JA : Qui peut fournir toute information sur la personne responsable du personnel de l’hôtel Tamassa ? L’Occurrence Book de cet hôtel peut-il être produit en Cour ?

FK : Je veillerais à cela.

JA : Qui a pris la décision de placer les dialysés à l’hôtel Tamassa ?

FK : Je ne peux répondre à cela.

JA : Qui avait choisi cet hôtel ?

FK : Je ne peux répondre à cela.

JA : La décision de les placer en quarantaine relève du RHD ?

FK : Je ne suis pas au courant.

La magistrate Shavina Jugnauth, qui préside cette enquête judiciaire, a alors mis fin à la séance. Cette affaire reprendra le 8 août.

Encadrement

Les dossiers médicaux des décédés prochainement produits en Cour

Plus tôt dans la matinée, Ashiv Gunesh, Senior Records Officer de l’hôpital Jawaharlal Nehru à Rose-Belle, a produit en Cour les dossiers médicaux originaux des douze dialysés qui sont morts au New Souillac Hospital en 2021. Cela après que les proches des défunts qui avaient témoigné en Cour antérieurement avaient tous donné leur consentement à ce que ces dossiers soient déposés en Cour.

Ces dossiers étaient sous la garde du Medical Council, qui mène en parallèle une enquête pour négligence médicale, mais uniquement concernant les médecins qui peuvent être impliqués dans le décès de ces dialysés.

Suite à une requête de Me Ah-Sen, le Senior Records Officer a expliqué qu’il va faire le nécessaire pour venir déposer en Cour des copies certifiées des dossiers médicaux des décédés.

Les copies certifiées des dossiers médicaux des personnes suivantes seront ainsi prochainement produites en Cour : Keerpanand Beedassy, Latchummayah Lutchammah, Chandee  Subratty, Habib  Unjore, Sarodjnee Ramsamy, Dookoomanee Sab, Azad  Romjohn, Mahadoo Jeebun, Avishna Jena, Nicole Hart, Dhananand Beesoo et Suren Surwon.

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