Enquêtes en série – Pacte présumé d’abus et de blanchiment : Le pavé des Rs 287,2 M de Sattar Abdoula dans la mare

La FCC amorce une étape délicate avec l'implication par ricochet des banques dans les Deals faisant l'objet d'enquête

Le Prime Minister’s Question Time de mardi dernier, avec les révélations de Navin Ramgoolam sur des dossiers, classés tabous politiques sous le précédent gouvernement de Pravind Jugnauth, est venu bousculer l’agenda à la Financial Crimes Commmission. Outre le fait que le nombre d’enquêtes sous le pacte présumé d’abus et de blanchiment de fonds avec en première ligne des VVIPs jusqu’ici au-dessus de tout soupçon, que soit sous l’opération Savat Dodo ou Maradiva, Lakaz Mama, ne fait que s’accroître, il y a le fait que pour aborder cette nouvelle étape, la prudence et la vigilance par rapport aux dispositions du secret bancaires sont les maîtres-mots.

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En effet, derrière les principaux dossiers, que ce soit pour le pavé jeté par le Premier ministre dans la mare avec le pactole de Rs 287,2 millions de Sattar Hajee Abdoula au million de doses de Molnupiravir du ministère de la Santé avec des Proceeds of Crime alléguées de Rs 39,9 millions aux contrats d’approvisionnement pétrolier Rs 30 milliards du Mecantile and Maritime Group, se profile la filière bancaire.

A ce stade, au plus haut niveau de la Financial Crimes Commission, l’on de dit conscient qu’il y a une frontière à ne pas franchir sans la couverture du judiciaire sous forme de Judge’s Orders. Mais tôt ou tard, cela se fera comme il a été le cas pour ce qui est de l’ancien ministre des Finances, Renganaden Padayahy. Depuis cette semaine, ce dernier se retrouve avec un Attachment Order pour un montant l’ordre de Rs 9 millions sur sa propriété résidentielle de Mount Pleasant, Roches-Brunes, évaluée à Rs 20 millions sur le marché.

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Force est de constater que les paiements versés à Sattar Hajee Abdoula à différents titres au cours de ces dernières années feront tôt ou tard l’objet d’enquête de la part de la Financial Crimes Commission. Mais à ce stade, la consigne demeure motus et bouche cousue, sauf pour les détails mentionnés à l’Assemblée nationale, mardi dernier, sous le couvert de l’immunité parlementaire et au nom de la bonne gouvernance. des affaires publiques. En premier lieu, le Board de la Financial Crimes Commission devra être en présence d’éléments justifiant une Preliminary Inquiry. Toutefois, aucune indication disponible au sujet d’un dossier à charge logé formellement auprès de cette instance.
Par ailleurs, il y a aura bientôt un mois que la Financial Crime Commission à la faveur d’un Judge’s Order avait effectué une descente à la State Bank Tower. L’enquête porte sur le Risky Exposure de cette banque sous le Stewardship du même Sattar Hajee Abdoula en faveur de certaines enseignes dans le cadre de l’opération Maradiva, Lakaz Mama. Mais à ce jour, aucune indication sur l’évolution de cette enquête n’a filtré publiquement. La raison est que tout faux pas de la part de la Financial Crimes Commission pourrait engendrer des répercussions négatives sur le plan financier et porter atteinte à la réputation de Maurice.
En ce qui concerne l’enquête au sujet de l’allocation sans appel d’offre d’un contrat d’approvsionnement pétrolier de Rs 30 millards par la State Trading Corporation au Maritime and Mercantile Group de Kareena Beekun-Neisius, la Financial Crimes Commission aura à affrnter encore une fois le mur du secret bancaire. La raison principale avancée pour favorsier la société de courtage pétrolier est que le réglement de la note pétrolière devrait se faire en roupies sans aucun risque sur le plan du taux de change.

Mais au final, les Ultimate Beneficiairies de ce deal pétrolier ont été payés en devises étrangères sujet à des interventions occultes de haut niveau, voir de l’Hôtel du Gouvernement et de la Bank of Mauritius Tower de l’époque. Pour lever cette partie du voile de ce pacte de corruption, la Financial Crimes Commission aura à solliciter, avec preuves irréfutables à l’appui, des Judge’s Orders pour démasquer les coupables.

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Jusqu’ici, Rajiv Servansingh, ancien directeur général de la State Trading Corporation (STC), rejette fermement les accusations de collusion dans l’attribution de ce contrat au Mercantile and Maritime Group (MMG) pour la période 2023-24. Soupçonné d’avoir favorisé MMG en connivence avec Kareena Beekun-Neisius, directrice de l’entreprise, il a été longuement interrogé Under Warning au cours de la semaine et il devra revenr au QG de la Financial Crimes Commission dans les jours à venir pour compléter l’Unfinished Business.
De son côté, Jaykumar (Akash) Chuttoo, directeur de la société CPN Distributors Ltd, a eu moins de chance en ce qui concerne le secret bancaire. Après quatre ans, la Financial Crimes Commission est parvenue à l’épingler avec une somme de Rs 39,88 millions, montant considéré comme étant des Proceeds of Crime dans ses comptes bancaires.
Le Money Trail, initié sous le contrôle de Judge’s Order, avec en complément les déclarations de Bills of Lading dépsés à la Mauritius Revenue Authority, aura permis à la Financial Crimes Commission d’établir des éléments de complot de fraude et de corruption aux dépens du ministère de la Santé.

CPN Distributors avait bénéficié d’un contrat du ministère de la Santé pour la fourniture du Molcovir, pour un montant avoisinant les Rs 80 millions. Toutefois, des documents récupérés, notamment des courriels échangés entre CPN Distributors et le laboratoire indien Optimus Pharma, révèlent que les comprimés ont été acquis à un coût unitaire de 0,40 USD (environ Rs 17.26), mais revendus à l’État à Rs 79.92. L’approbation de la transaction, le jour même de la réception du lot, ouvre la porte à des doutes
Reste à sacoir qui sont ceux, après Jaykumar Chuttoo, qui seront convoqués pour des interrogatoires Under Warning, voire même des inculpations

De son côté, le directeur de CPN Dstributors Ltd est en liberté provisoire après avoir fourni deux cautions de Rs 250 000 et signé une reconnaissance de dette de Rs 750 000. Il a rejeté les accusations sans toutefois fournir d’explications détaillées sur des transactions opérées sur le compte bancaire de son entreprise

D’autre part, avec l’ordre d’arrêt-saisie émis cette semaine par le juge siégeant en référé contre une de ses propriétés immobilières, l’ancien Grand Argentier du gouvernement de Pravind Jugnauth commence à prendre la mesure que la thèse d’allégations privilégiée par son homme de loi, Me Raouf Gulbul, pourrait s’avérer des plus fragiles pour les prochaines étapes de l’opération Savat Dodo – Episide II.

Outre l’Apavou Deal de Rs 2,4 milliards avec le blanchiment allégué de Rs 300 millions, Renganden Padayachy aura encore à répondre à des questions dans l’enquête sur le détournement de Rs 45 millions aux dépens de la Mauritius Investlent Corporation Limited et ayant profité à Stéphan et Queenie Adam pour les sondages fictifs de Pulse Analysis lors des dernièes élections législatives.

Enfin, le dernier Top Chef de Lakiwizinn démantelée électoralement à entrer dans la danse de la Financial Crimes Commision est Ken Arian en tant qu’ancien Chief Executive Officer d’Airport Holdings of Mauritius. Le projet de rénovation de l’hôtel Cotton Bay, à Rodrigues, fait l’objet d’une vive controverse après la révélation d’une explosion des coûts de l’ordre de 58 %. Prévu initialement à Rs 650 millions, le coût total a atteint Rs 1,024 milliard, soulevant de sérieuses questions au sujet de la gestion et la transparence du projet.
En tout cas, un dossier très lourd de questions et des zones d’ombre à écliarcir comme les Rs 86,3 millions du mobilier, des équipements divers et d’une usine de dessalement, ainsi que Rs 16 millions pour des services connexes, tels que la communication, la formation et l’assurance. Par ailleurs, une somme de Rs 83,9 millions a été payée à 12 consultants, dont Etwaro and Associates Ltd.

Ce dérapage considérable, en l’absence d’une gouvernance rigoureuse, a mis en lumière de sérieuses lacunes dans les procédures d’allocation des fonds publics et dans le respect des règles de bonne gestion.
L’enquête pour faire la lumière sur cette affaire risque d’être à rebondissements…

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