Escadron à La-Citadelle — Ramgoolam : « Une ligne rouge franchie en Law and Order »

Les dirigeants de l’Alliance PTr-MMM-PMSD, qui ont déjà condamné avec fermeté les incidents à La-Citadelle du 21 octobre, sont revenus sur ce problème samedi pour  l’inscrire dans le cadre  sécuritaire au sein du pays . « Ce qui s’est passé samedi a dépassé toutes les limites. Nous avons franchi la ligne rouge »,  a déclaré Navin Ramgoolam

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Pour le leader de l’Alliance de l’opposition, le Law and Order n’existe plus dans le pays. Pour soutenir son argument, il a fait mention de plusieurs cas d’agression dans le pays dont un survenu à Pereybère contre un couple de touristes, visitant régulièrement Maurice depuis de longues années. Toutefois, il considère que ce  qui s’est passé à La-Citadelle  comme étant extrêmement grave.

« Nous avons franchi une ligne rouge. Un concert de musique visant à rassembler des familles de toutes les communautés, y compris des femmes et des enfants, a été interrompu par des personnes cagoulées et armées. Ils ont interrompu le concert, menaçant de tuer des personnes et endommageant des instruments de musique. Nous n’aurions jamais pensé voir de telles choses à Maurice. C’était un acte plus que choquant, portant atteinte à nos valeurs et à la sécurité des citoyens », a-t-il affirmé.

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Il a relevé des zones d’ombre dans cette affaire par exemple  la raison pour laquelle le National Security Service (NSS) n’était pas au courant de ce qui se tramait alors que le conseiller du vice-Premier ministre et ministre des Administrations régionales Anwar Husnoo, qui était sur les lieux affirme avoir informé son ministre et la police de ce qui allait se passer. Il a tenu à répondre au transfuge Salim Abbas-Mamode sur l’épisode Kaya.

L’opacité autour du contrat d’importation des produits pétroliers a également été commentée. « Depuis quand un contrat entre le gouvernement et une compagnie privée est assorti d’une clause de confidentialité ? », se demande-t-il. Il a aussi noté que les négociations entre la STC et la MMG ont eu lieu après avoir pris connaissance des offres faites  par les autres soumissionnaires.  Il constate également que c’est la première fois que l’on paie un fournisseur de produits pétroliers en roupies. « Nous ne savons pas à quel taux d’intérêt. Il y a des soupçons de corruption à cet égard », a-t-il dit en appréhendant des risques  d’une opération de blanchiment d’argent.

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Le leader du PTr a affirmé que lors de l’abolition du National Pensions Fund en 2020, il avait mis en garde contre des dangers. « Jamais je n’avais pensé qu’on aurait épuisé ce fonds aussi vite que cela », s’étonne-t-il. Il rappelle que la CSG est une taxe pure et simple et que toutes les institutions gouvernementales sont en banqueroute.

De son côté, Xavier-Luc Duval  est revenu sur le projet de loi sur la pêche. Il considère que ce texte de loi est l’un des pires qu’il n’ait jamais rencontrés au cours de sa carrière politique. Ce secteur emploie environ 2 000 pêcheurs artisanaux, 10 000 travailleurs dans les usines de transformation et génère des milliards de roupies grâce aux exportations de poissons, contribuant ainsi à l’économie nationale.

Xavier-Luc Duval maintient que ce projet de loi accorde un nombre considérable de permis, soit environ 45, sans préciser de délai pour les réponses des autorités ni la possibilité de faire appel en cas de délais excessifs ou de décisions injustes. Il estime que cette législation ouvre la porte à des possibilités de corruption.

Le leader de l’opposition a également critiqué les contraintes à la démocratie au Parlement, notamment en ce qui concerne les clauses de confidentialité. Il a mentionné le cas d’Agalega, où un aéroport a été construit, mais aucune question n’est autorisée, et aucune information n’est communiquée au Parlement.

Enfin, il a critiqué le projet de loi Mauritius Agricultural Marketing Amendement Bill, obligeant les producteurs à vendre leurs légumes aux détaillants à Wooton. Il préconise la création de quatre marchés régionaux à travers l’île et s’oppose au projet actuel. Il a aussi commenté la déclaration du ministre des Finances au sujet de la CSG.

De son côté,  Paul Bérenger a estimé que la déclaration du ministre des Finances a permis à la population de savoir qu’il n’y a plus de système de pension à Maurice tel que le National Pension Fund. Il avance que la Contribution Sociale Généralisée (CSG) n’est pas un système de pension, mais une simple taxe, ce qui signifie que les bénéficiaires de la pension de vieillesse n’ont aucune garantie pour l’avenir.

Le leader du MMM a exprimé des inquiétudes concernant la manipulation des chiffres économiques, y compris ceux publiés par Statistics Mauritius, et la dette élevée de la Banque de Maurice, mettant ainsi en danger l’avenir des générations futures. Il a également critiqué l’absence d’enquête du Fonds monétaire international sous forme d’Article IV Consultations, apparemment pour éviter un rapport critique susceptible d’affecter la notation de Moody’s et d’autres agences de notation.

Paul Bérenger a, pour sa part, appelé à un cessez-le-feu immédiat et a critiqué le veto des États-Unis contre une résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU en faveur d’un cessez-le-feu humanitaire. Il considère que la situation à Gaza est terrible et a appelé à la solidarité avec le secrétaire général des Nations Unies. Il  a également félicité tous ceux qui ont donné un coup de main pour calmer la situation et a exhorté la population à ne pas succomber à la tentation de la division  à la suite des incidents survenus à La-Citadelle.

Pour ce qu’il s’agit du sondage, Paul Bérenger a déclaré que l’heure n’est pas aux théories. « Les élections sont derrière la porte. En tant que patriotes, nous avons fait cette alliance et avons choisi notre Premier ministre pour les prochaines élections générales. Il n’y a pas de choix. Notre but principal est de tirer Pravind Jugnauth du gouvernement. Nous voulons faire partir le MSM. C’est que veut la population », a-t-il conclu.

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