Alors que Donald Trump a annoncé, jeudi, son intention d’imposer, à partir du 1er août, une surtaxe plancher de 15 à 20 % sur les produits en provenance de pays n’ayant pas reçu de notification de droits de douane spécifiques, le ministre des Affaires étrangères, Ritesh Ramphul, appelle à la prudence : « Rien n’est définitif, attendons une communication officielle ! ».
Le chef de la diplomatie temporise : « Ce n’est pas officiel. Et même si nous étions concernés, ce taux reste inférieur à ceux annoncés pour d’autres pays, qui varient entre 25 % et 50 % ». Il estime que si les droits de douane pour Maurice sont effectivement fixés entre 15 et 20 %, le pays pourrait, paradoxalement, renforcer sa compétitivité dans certains segments, notamment le textile, face à des pays plus durement touchés par la taxe douanière américaine.
Le ministre rappelle les démarches entreprises par le gouvernement ces derniers mois pour anticiper ce durcissement commercial. « Le Premier ministre a écrit au président Trump sur la question des tarifs. Le ministre Aadil Ameer Meea et moi avons adressé une lettre au représentant du U.S. Trade Representative (USTR) pour énoncer plusieurs mesures envisagées, après concertation avec le secteur privé, notamment la MEXA », a-t-il déclaré. Les discussions ont principalement porté sur la balance commerciale entre Maurice et les États-Unis, largement déséquilibrée au détriment de ces derniers. « Nous avons fait des propositions concrètes, qui ont été bien accueillies par l’USTR. Nous comprenons que Maurice est perçue de manière positive pour ses efforts de rééquilibrage », a ajouté Ritesh Ramphul. Il a aussi confirmé l’engagement de Maurice au récent U.S.-Africa Business Summit.
Depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier 2025, Donald Trump a multiplié les annonces tarifaires dans une logique agressive de rééquilibrage commercial. Il a aussi averti que toute riposte serait sanctionnée par des taxes additionnelles. En ligne de mire : la réduction des déficits commerciaux bilatéraux et la protection de l’industrie américaine, qu’il place au cœur de sa stratégie économique. Pour les partenaires commerciaux comme Maurice, cette nouvelle doctrine douanière rend l’environnement commercial hautement volatil.
