Face à la compétition accrue : les opérateurs dénoncent l’inefficience portuaire

  • Afzal Delbar (FOA) : « The non performance of our port impacts directly on the cost of living in Mauritius »
  • Il parle de « Useless Meetings » depuis dix ans

Ils sont de plus en plus nombreux à décrier l’inefficience du port, pourtant un maillon clé de l’économie. Les exportateurs l’ont fait récemment via le Budget Memo de la MEXA, puis le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, a soulevé la question au Parlement le 6 juin. Cette fois, c’est au tour de la Freeport Operators Association (FOA) de passer à l’offensive face à l’étendue du problème. L’association regroupe une soixantaine d’opérateurs économiques, engagés notamment dans les activités d’import-export. Face à une compétition accrue et de nouveaux concurrents, ces opérateurs doivent composer avec plusieurs difficultés grandissantes qui affectent leurs opérations, à commencer par le niveau de service dans le port. Afzal Delbar, secrétaire général de la FOA, lance un cri du cœur devant la dégradation de la situation : « We are in the middle of creating a mess. »

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Afzal Delbar, qui est également Managing Director de la Silver Line Services Ltd, n’a pas mâché ses mots à l’égard du service portuaire. Il intervenait lors de la présentation les résultats d’une étude effectuée par Kantar sur l’état de la situation dans le secteur, déclarant que « conclusions shall be handed over aux authorities for serious decision making and strategic policy ».

Il a insisté sur des discussions importantes à avoir sur la compétitivité du port et l’innovation dans le secteur. Il explique : « Our port which is the heart and lungs of the country, is not at the level we are expecting. Now we are living in a competitive environnement. » Et de comparer Port-Louis à Beira, Pointe-des-Galets, Toamasina, etc., arguant que le service est la clé. « Equipments are there, we have everything but the service is not good. »

Il a poursuivi son plaidoyer en ces termes : « People at the head of the Mauritius Port Authority must realise that Port-Louis is no longer the most beautiful girl with whom everybody wants to marry. » Ajoutant que beaucoup de monde dépend directement ou indirectement des activités portuaires. « Ils ne sont pas conscients de cela. »

Il déplore ce que la MPA impose aux bateaux faisant escale à Port-Louis. « They take longer time for loading and unloading a vessel coming to Port-Louis, and at the end the MPA makes them pay for the extra time they remain in the port! So they punish a shipping line that has already been affected. Tell me who is going to accept this? Of course, shipping lines will not like us at also this is why they increase their cost of freight to come to Port-Louis. And who pays this ? Our consumers… The non performance of our port impacts directly on the cost of living in Mauritius », a-t-il lâché.

Le secrétaire général de la FOA a insisté sur le fait que la MPA doit comprendre les impératifs des lignes maritimes. « A ship has not been manufactured to remain in a port. It is made to navigate all the time. And for a ship to birth in Port-Louis, you have about 57 documents to fill manually », poursuit Afzal Delbar, qui ajoute que depuis dix ans, rien ne change, et que lui-même a participé à des « useless meetings ». Il va plus loin en ironisant : « Now we are calling some people from the North pole to tell us that our port has to become more competitive in the region. Hey, my friend, consultants cannot know more our business than us, operators. Last time, we paid Rs 6 million to consultants and they said things that we already know. »

Sans nommer précisément des personnes ou des institutions, il a fait référence à une absence de leadership. « We need strong leadership that we don’t have at the moment. Success comes from careful planning.(…) If we kill business, who will do business here? We are in the middle of creating a mess or killing the business. Arrogance, voilà notre mindset! »


Ken Poonoosamy : « Politically correct »

Ken Poonoosamy, Chief Executive Officer (CEO) de l’Economic Development Board (EDB), qui est intervenu juste après Afzal Delbar, a déclaré qu’il ne pouvait adopter le même ton que ce dernier, car « we have to be politically correct in addressing audiences ». Il s’est donc contenté de rappeler les Rs 10,7 milliards d’investissements dans le port franc et la présence des entrepôts du groupe Décathlon à Maurice, tout en ajoutant que « les dynamiques du marché ont changé et doivent être ajustées ».

Il est revenu sur l’importance de respecter les normes internationales en matière de fiscalité et de conformité, et est revenu sur les mesures annoncées dans le budget. Tout en remerciant la Fantastic Team at EDB. Concernant la connectivité, il a indiqué : « On va tout faire à notre niveau. » Enfin, concernant le « mess » mentionné par Afzal Delbar, Ken Poonoosamy n’a eu que ceci à dire : « Let us clear the mess! »

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