FCC | Double opération DeepCode/Tir Laliann Kanbar : Musical Cell entre Jagai (Jr) et Dip au Moka Detention Centre

L'ex-commissaire inculpé du délit allégué de Public Official Using Office for Gratification pour un montant de Rs 198,36 M de mai 2022 à octobre 2024 Assisté de Mes Collendavelloo, Sohun et Naidu, Anil Kumar Dip, également interrogé sur le Move de la Saint Sylvestre 2022, avec l’amendement crucial au Police Standing Order No 122

La double opération DeepCode avec le détournement de Rs 250 millions de Reward Money et Tir Laliann Kanbar et son corollaire de Money Laundering d’au moins Rs 100 millions a accouché d’une nouvelle expression dans le jargon policier. Avec l’interrogatoire Under Warning et la détention policière de l’ancien commissaire de police, Anil Kumar Dip, hier, la Financial Crimes Commission, de concert avec les Police Headquarters des Line Barracks, s’est livré à un numéro de Musical Cell alors que le lexique politique comprend déjà une Ministerial Musical Chair. De ce fait, Ashik Allysaheb Ameersaheb Jagai, le fils du surintendant de police Ashik Jagai, actuellement en cellule, a été muté, en cours d’après-midi d’hier du Moka Detention Centre au poste de police de Curepipe, laissant la place libre au dernier suspect en date de la Reward Money Saga. Toutefois, les sources approchées par Le-Mauricien ne se sont pas aventurées pour confirmer si Anil Kumar Dip est incarcéré dans la notoire cellule du Moka Detention Centre, où s’était suicidé le constable Arvind Hurreechurn, arrêté dans une affaire de trafic de drogue à la fin d’octobre 2016 ou encore dans celle occupée par l’ancien Premier ministre, Pravind Jugnauth, au lendemain de la Saint Valentin en février dernier.

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Au terme de cette première séance d’interrogatoire Under Warning, au QG de la Financial Crimes Commission, qui aura duré environ neuf heures à partir de de 13 h 30, Anil Kumar Dip a passé la nuit d’hier à ce matin au Moka Detention Centre en attendant son inculpation provisoire devant le tribunal de Port-Louis aujourd’hui. Cette comparution nécessitera d’importantes mesures de sécurité de la police à la New Court House et aux alentours pour éviter tout dérapage vu qu’à son arrivée à la Financial Crimes Commission, un comité d’accueil avait lancé sans ménagement à son encontre « b..  Cuffs ar li ! »

Le Prime Suspect dans l’opération DeepCode a retenu les services de Me Ivan Collendavelloo, Senior Counsel, assisté de Mes Christelle Sohun et Seekay Naidu. Des recoupements d’informations effectués par Le-Mauricien auprès de sources concordantes indiquent que l’un des premiers volets de l’interrogatoire s’est porté sur le Move de l’ex-commissaire de police pour la Saint Sylvestre 2021 avec des amendements au Police Standing Order 122, renversant le gel du Reward Money en vigueur sous le Police Stewardship de son prédécesseur Khemraj Servansingh.

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En début de soirée, la Financial Crimes Commission reproche à l’ancien commissaire de police d’avoir abusé de sa position constitutionnelle en approuvant des paiements excessifs de Reward Money pour un montant de Rs 198,36 millions durant la période mai 2022 à octobre 2024. La majeure partie de cette somme a été payée à des unités créées sous son commandement comme la PHQ Special Striking Team (SST), Force Crime Intelligence Unit et la Special Intelligence Cell de la SSU.

Anil Kumar Dip devrait faire face à deux accusations provisoires de Public Official Using Office for Gratification en vertu de la section 7 de la Prevention of Corruption Act et de la section 22 du Financial Crimes Commission Act.

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De multiples aspects liés au Reward Money ont été abordés où le principal concerné a rejeté les soupçons de maldonnes portés contre lui. En guise de défense, il s’est appuyé sur des aspects légaux de la Police Act et des Standing Orders de la police. L’ex-CP Dip a détaillé sa version du fonctionnement du paiement d’une Reward Claim sous son commandement en mettant l’accent sur les étapes avant l’aboutissement de sa signature sur un formulaire.

Anil Kumar Dip devait renvoyer la balle à l’Internal Control Unit de la police, alléguant qu’il se basait sur les conclusions de cette unité pour Approve les différentes Claims. Il a maintenu qu’un commissaire de police ne pouvait par lui-même certifier si une demande est Genuine car cette responsabilité revient à l’Internal Control Unit.

Sauf que la FCC est en présence de renseignements que certaines Reward Claims n’auraient pas transité par l’Administration de la police, en remontant directement au bureau du commissaire de police. Anil Kumar Dip a été confronté à des documents, mais il a avancé avoir fait son travail dans la légalité.  Ses explications n’ont pas convaincu les enquêteurs.

Par ailleurs, Anil Kumar Dip a débuté son interrogatoire en donnant des précisions au sujet de son parcours au sein de la police. Il a souligné qu’il assurait la suppléance au poste de commissaire de police depuis le 3 août 2021, avant d’être confirmé dans ses fonctions le 16 février 2022. Il a fait état de ses attributions en tant que le No 1 de la force policière, précisant que l’une de ses principales missions consistait à lutter contre le trafic de drogue.

Il est ainsi revenu sur une décision de son prédécesseur, en rétablissant le système de Reward Money, gelé le 1er octobre 2020 par l’ancien commissaire Khemraj Servansingh. C’est dans ce cadre qu’a été introduit l’Amendment to Standing Order No. 122 » intitulé Reward to Police Officers, mis en place par l’ex-commissaire Dip. Le bureau du CP a transmis ces changements aux Divisional Commanders et Branch Officers le 31 décembre 2021. Les nouvelles dispositions sont entrées en vigueur le 15 janvier 2022.

Bien qu’il n’ait alors été que commissaire suppléant, Anil Kumar Dip a justifié cette réforme en affirmant qu’il ne s’agissait pas d’une décision personnelle. Selon lui, c’est un Special Committee, composé notamment de hauts gradés de la police, qui a élaboré ces recommandations.

Anil Kumar Dip a évoqué un problème lié au paiement du Reward Money dans le cadre de la saisie de 135 kg d’héroïne effectuée au port en mars 2017. À l’époque, les informateurs concernés n’auraient reçu que Rs 700 000 de la part de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (ADSU), alors qu’un paiement plus conséquent était attendu. La défunte Independent Commission Against Corruption (ICAC) s’était d’ailleurs saisie de l’affaire en initiant une enquête, allant jusqu’à saisir la Cour suprême pour contraindre le commissaire de police à fournir les documents relatifs à ce paiement dans le dossier Navind Kistnah.

Anil Kumar Dip a expliqué que, sous l’ancien système, le responsable de l’ADSU était seul chargé de remettre l’argent aux informateurs, ce qui comportait plusieurs failles : délais trop longs, blocages en cas d’absence ou d’indisponibilité du responsable, etc. L’amendement au Standing Order No. 122 visait donc à assurer un paiement plus rapide et plus transparent.

Le dispositif a également été élargi au Reward to Police Officers. Ainsi, les responsables des différentes unités pouvaient soumettre de demande de paiement une fois que le Forensic Science Laboratory (FSL) confirmait que les substances saisies relevaient des dispositions de la Dangerous Drugs Act. Selon Dip, les policiers ne dépendaient plus d’un seul individu, mais d’un processus administratif, validé en dernier ressort par son bureau.

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