FCC : le conte de fées de Mamy transite à la Melrose High Security Prison

Depuis son arrivée à Maurice le 12 octobre, ce fugitif malgache, proche de l’ancien président Rajoelina, aura tout tenté en vain pour éviter d’être incarcéré dans une cellule

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En s’embarquant à bord de son jet privé, le Cessna 5R-HMR, dans la soirée du samedi 11 octobre à l’aéroport d’Ivato, Mamy Ravatomanga avait cru pouvoir s’échapper à un calvaire politico-financier dans la Grande-Île avec le renversement du régime, dirigé par l’ancien président déchu, Andy Rajoelina. À Maurice, il avait cru pouvoir compter un réseau de connexions politiques, légales et médicales, pour pouvoir poursuivre son conte de fées avec les fonds publics pillés dans son pays.

Durant ces derniers 38 jours, Mamy Ravatomanaga aura réussi à battre le système en prétextant des problèmes de santé et en se faisant admettre dans des centres hospitaliers privés et public. Mais, depuis le début de la semaine et surtout hier matin, ce monde s’est écroulé comme un château de cartes avec Mamy Ravatomanga incarcéré à l’Eastern High Security Prison de Melrose. Il est d’autant plus vrai qu’en toile de fond de cette opération Sov Lapo se décline un Criminal Attachment Order de Rs 7,3 milliards obtenu par la Financial Crimes Commission d’un juge de la Cour suprême, siégeant en référé.

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Ainsi, le milliardaire malgache Mamy Ravatomanga, 56 ans, a été transféré hier après-midi à la prison de Melrose, où il est placé en détention préventive (On Remand). D’après les informations disponibles de sources bien informées, il a été installé seul dans une cellule pour des raisons de sécurité. Le lieu est équipé de caméras de surveillance et les Prison Officers ont reçu pour consigne d’effectuer des rondes régulières afin de s’assurer qu’il se porte bien. En cas de problème de santé, il sera conduit au centre médical rattaché à la prison de Melrose même. De plus, il bénéficie d’un régime alimentaire spécial, conformément aux recommandations de ses médecins.

Toujours selon ces mêmes sources, pour sa propre sécurité Mamy Ravatomanga ne sera pas en contact avec les autres détenus pour le moment, notamment en raison de la présence de ressortissants malgaches incarcérés à l’Eastern High Security Prison de Melrose. Cette mesure vise à prévenir tout acte de représailles, le prévenu-milliardaire étant depuis quelque temps très impopulaire au sein de la population de son pays.

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Avant son transfert à Melrose, Mamy Ravatomanga a été emmené au Brown-Séquard Hospital (BSH) sous escorte de la Special Support Unit (SSU) et d’officiers de la Financial Crimes Commission. Il y a subi un Scan cérébral, puis a été reconduit à l’hôpital Victoria. Le personnel médical a analysé les résultats avant de donner le feu vert pour son placement en détention.

À son arrivée en prison, il a été traité comme tout autre détenu. Il a dû se dévêtir et se pencher avant de tousser, procédure destinée à vérifier qu’aucun objet n’était dissimulé en son corps. Il est ensuite passé par un scanner, qui n’a révélé aucun corps étranger dans son estomac. Puis, il a été conduit dans sa cellule.

Par ailleurs, son équipe légale a demandé à la Financial Crimes Commission d’établir un calendrier pour les séances d’interrogatoire. Les avocats souhaitent désormais que Mamy Ravatomanga puisse fournir ses explications au sujet des accusations qui pèsent contre lui. Cette étape est considérée cruciale car une fois l’enquête suffisamment avancée, ils envisagent de présenter une nouvelle demande de remise en liberté, cette fois devant la Bail and Remand Court (BRC).

Toutefois, c’est la commission qui fixera désormais les modalités, les enquêteurs devant déterminer eux-mêmes leur disponibilité pour les interrogatoires, alors qu’auparavant c’était l’état de santé du suspect qui dictait le rythme.

Depuis son arrestation par la FCC, le 24 octobre, Mamy Ravatomanga n’a été interrogé qu’une seule fois. Sur 38 jours de détention, il en a passé 37 sous observation médicale, à l’hôpital ou en clinique. Il n’a passé qu’une seule nuit en cellule, en fin de semaine dernière, au Moka Detention Centre.

Mamy Ravatomanga fait l’objet de deux accusations provisoires de blanchiment d’argent et d’une accusation d’entente délictueuse. Concernant les deux premières charges, la FCC soupçonne que les Rs 7,3 milliards qu’il détient dans plusieurs sociétés et comptes personnels proviendraient d’activités criminelles commises à Madagascar. Quant à la dernière accusation, la commission estime qu’il aurait tenté d’influencer l’ancien commissaire de la Financial Crimes Commission, Junaid Fakim, lors d’une rencontre à Quatre-Bornes.

Le feuilleton Sov Lapo se poursuit.

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