Féminicide : Nawsheen Chady (37 ans) battue à mort par son mari toxicomane pour Rs 2 000

« Get dan kamera ki finn arive », lance le suspect à la police

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Le quartier tranquille de Circonstance, Saint-Pierre, est sous le choc après le meurtre de Bibi Nawsheen Chady (37 ans), aux mains de son époux, Safwan Chady (38 ans). Dans un premier temps, ce dernier a nié toute implication dans ce crime alors qu’il était sous l’influence d’une substance intoxicante. Après avoir repris un peu de ses esprits jeudi soir, il a finalement avoué avoir sauvagement tué son épouse à coups de barre de fer. Il voulait obtenir Rs 2 000 pour ses besoins personnels. Le suspect a aussi accusé Nawsheen de communiquer avec quelqu’un d’autre.
La victime était une femme battue alors qu’en quelques occasions, ses proches ont demandé à la police de Saint-Pierre de donner un avertissement à son mari. Ce dernier est de nature violente et il devient incontrôlable lorsqu’il est en manque de drogue. C’est un des sujets pour lequel le couple se disputait souvent car l’argent arrivait à manquer en certaines occasions alors que les deux protagonistes sont les parents de deux enfants mineurs.
Tout commence dans la matinée lorsque des proches de la victime se présentent au poste de police de Saint-Pierre pour réclamer une intervention, disant que Safwan Chady agressait physiquement son épouse. Même la belle-soeur de la victime était présente pour témoigner de son calvaire. Elle s’inquiète du comportement de son frère, visiblement instable, et craint pour la sécurité de Nawsheen. Une équipe policière s’est rendue Cemetery Road aux alentours de 13h30.
Là, un silence pesant entoure la maison. Derrière une porte métallique à l’arrière de la demeure, Safwan Chady est retrouvé seul, confus, incapable de dire où se trouve sa femme. Il tremble, fuit le regard, balbutie. Après plusieurs minutes de tension, il finit par ouvrir la porte sur l’insistance des policiers et ses proches.
La police découvre Nawsheen Chady allongée sur le sol, baignant dans le sang, le visage figé, la tête tordue sur le côté. Son corps porte les marques de multiples blessures notamment à la tête. Ses mains sont abîmées comme si elle avait tenté de se protéger. Elle ne respirait plus.
Le mari, interrogé sur place, lâche une phrase : « get dan kamera ki finn arive. » Il est immédiatement placé en état d’arrestation. À l’intérieur, les enquêteurs trouvent des barres de fer ensanglantées, un sac à main jeté dans une poubelle, un téléphone portable à l’écran fissuré. Ce qui laisse penser que Safwan Chady a cherché désespérément la somme de Rs 2 000 en fouillant les affaires de sa femme et les a jetées autour de lui dans la pièce.
Le SAMU, appelé d’urgence, n’a pu que constater le décès. Le corps de Nawsheen Chady a été transporté à la morgue de l’hôpital Victoria. L’autopsie révèle une fracture du crâne, accompagnée d’une lésion cérébrale. Elle a été battue à mort sans obtenir de l’aide à temps.
Confronté aux preuves, Safwan Chady a finalement craqué et il a avoué que c’est bien lui qui agressé son épouse, à plusieurs reprises, avec des barres de fer. Des coups portés sans pitié, jusqu’à ce que le silence s’installe pour de bon. Il a depuis été placé en détention au centre de Moka. Les enquêteurs ont remis le téléphone portable partiellement endommagé à l’Information and Technology Unit de la police qui tentera de le décrypter.
La nouvelle a provoqué une onde de choc dans tout Saint-Pierre. Voisins, proches, amis… tous sont sous le choc. Nawsheen Chady, décrite comme une femme qui « manz kou » pour ses enfants, a perdu la vie là où elle aurait dû être la plus en sécurité, soit chez elle.
Ce cas de féminicide lié à la consommation de drogue de la part du meurtrier présumé soulève une nouvelle fois des questions majeures sur la protection des victimes et la réactivité des autorités, dont la police.

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