Freetsy : Réinterpréter les bijoux à travers son aura mode

Dans un tourbillon d’émotions, Charlene Rose Pundither jongle entre son rôle de mère et de responsable d’entreprise. La sienne, Freetsy, est spécialisée dans la création de bijoux. Rien ne semblait prédestiner Charlene dans cette voie, elle qui est diplômée en mathématiques. Âgée de 29 ans, adoubée dans le milieu de la mode et de l’art, Charlene se penche sur ce qui a fait la force et l’identité de son label, Freetsy. Une marque calquée sur l’authenticité mauricienne.

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Charlene Pundither se considère comme une véritable artisane qui crée des pièces sur mesure. Des collections de bijoux différents les uns des autres avec l’idée que la personne qui en possède un est la seule à porter ses créations. Des bijoux pour les nouvelles mariées, parfois très sobres jusqu’à des collections colorées et pétillantes, le tout à des prix très abordables. Son approche audacieuse l’a conduite vers d’autres horizons, à défaut d’être prof de maths.
Créative et ambitieuse, Charlene raconte avoir évolué durant quatre ans dans une compagnie de textile en tant que développeuse de produits. Cette expérience lui a permis de développer sa créativité et de développer son engouement pour la mode, mais aussi son esprit critique sur l’analyse du marché et des tendances. Cet emploi dans le textile lui a permis de faire ses preuves, d’avoir la confiance nécessaire pour se dire qu’elle est douée et qu’elle peut se réinventer comme elle le souhaiterait.
La fraîcheur qu’elle apporte au montage de chacune de ses parures fait main plaît beaucoup à la clientèle. Freetsy, comme son nom l’indique, est une marque d’accessoires faits main localement. « Je me suis sentie inspirée du mot “free”, car ma liberté est la chose la plus sacrée à mes yeux et “tsy” est un dérivé du mot « sea » (mon endroit de prédilection), le nom freetsy est venu comme une évidence. »
Charlene considère le bijou comme un point de rencontre entre le corps et l’art. Et chaque pièce réalisée à la main porte un label mauricien, ce qui rend son bijou unique. Elle profite de ses moments libres pour expérimenter, façonner, modeler ses créations. « Je m’inspire de mon île, très “island vibes” avec des coquillages, de la nacre et des perles. Tout ce qui est dans mon environnement est source d’inspiration. Une chanson, une couleur, un film. J’ai déjà créé une collection de bijoux indiens en étant inspirée par la série Heeramandi. »

Une marque audacieuse, écoresponsable

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L’entrepreneuriat chez Charlene est né de façon inattendue. Elle se rappelle qu’en 2019, elle était au chevet de sa grand-mère avec qui elle a grandi et qui avait un cancer en phase terminale. Le crochet était alors son principal passe-temps pour agrémenter ses journées. Complimentée par sa grand-mère pour son talent, Charlene décide de faire du crochet son métier. Et à la mort de sa grand-mère en 2020, elle démissionne de son emploi en optant pour une vie d’électron libre.
Elle lance Freetsy en 2020 et se voit contrainte avec la pandémie de Covid-19 de revoir sa stratégie. Forte de son succès, la créatrice de bijoux imagine à chaque fois des créations ludiques et donne corps à son atelier Freetsy, une marque audacieuse, écoresponsable pensée sur mesure, confie-t-elle. Comme femme entrepreneure, elle se heurte à de nombreux défis, mais reconnaît que pour se démarquer des autres concurrents, elle choisit la qualité et offre ses produits à des prix accessibles. « J’investis beaucoup de moi-même dans ce que je fais pour que chaque colis soit une parcelle de bonheur. Je me positionne aussi à l’international, notamment aux Seychelles, mais je souhaite aussi explorer d’autres marchés qui se présenteront à moi. »
L’accessoire de sa collection la plus vendue est des boucles d’oreilles “amnestie”, actuellement en rupture de stock. N’ayant pas de magasin, elle vend uniquement à travers son site freetsy.com tout en étant au marché du Caudan chaque premier samedi du mois. Pour elle, l’heure est à la valorisation des artisans locaux. « Le savoir-faire mauricien est très apprécié sur le marché international. Il faudrait surtout qu’on valorise l’artisanat ici même. Il faudrait promouvoir la créativité dès la petite enfance avec des ateliers dans le cursus scolaire, et ne plus considérer l’artisanat comme un passe-temps, mais plutôt comme une perspective d’emploi, voire un savoir-faire. Comment vouloir d’ailleurs qu’on valorise les artisans locaux si la plupart des Mauriciens n’achètent pas du local ? En exposant au Caudan, je vois la différence entre les regards émerveillés des touristes et ceux de mes compatriotes qui ne comprennent pas tout l’effort que nous, artisans, consentons à la réalisation de nos produits. »

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