Gin Narainsamy (Alliance du Changement) : « Mon sang est rouge, je reste rouge, je mourrai rouge »  

Mère de quatre filles et deux fils et ancienne fonctionnaire au ministère de l’Égalité des Genres, travailleuse sociale engagée depuis l’enfance, Gin Narainsamy se lance pour la première fois dans une élection municipale sous la bannière du parti Travailliste (PTr) à Beau-Bassin/Rose-Hill dans le Ward 6. Cette Die Hard du PTr revient sur son parcours, ses valeurs et ses priorités pour la ville, et lance un appel aux électeurs pour aller voter dimanche. Et aux femmes désireuses de s’investir en politique.

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Racontez-nous votre parcours…
On me connaît sous le nom de Gin. Je suis une travailleuse sociale, et j’ai reçu le President’s Badge of Honour en 2012. Ce titre​ est une reconnaissance de mon engagement social depuis mon enfance. Je remercie le Premier ministre, Navin Ramgoolam, le DPM Paul Bérenger, Rajesh Bhagwan et Karen Foo Kune, qui m’ont fait confiance pour cette élection.
Depuis l’âge de sept ans, je suis fidèle au parti Travailliste (PTr) et aujourd’hui, j’ai 57 ans et reste profondément attachée à ma ville. Je suis aussi la belle-fille de Guy Narainsamy, un modèle et une fierté pour le parti, qui m’a inspirée tout au long de mon parcours.

Pourquoi avoir choisi d’évoluer au sein du PTr ?
Le PTr est dans mon sang. Depuis mon enfance, je suis attachée à cette famille politique. Mon beau-père m’a dit un jour : « Je te passe la main, parce que tu as à cœur d’aider les démunis. » Je me souviens qu’un jour, enfant, je partais à l’école Lorette et il pleuvait, mes sandalettes étaient cassées et je n’avais pas de parapluie. J’étais dans une famille pauvre.
Je n’avais pas de père et je ne connaissais pas ma maman. C’est ma grand-mère qui m’a élevée. Sir Seewoosagur Ramgoolam m’a vue et a dit à son chauffeur : « Met li dan loto, kit li lekol » et lui a demandé d’acheter une paire de savates pour moi. Cela m’a marquée. Aujourd’hui, aider les autres est naturel pour moi. C’est pourquoi je dis toujours : Mon sang est rouge, je reste rouge, je mourrai rouge.

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C’est votre première élection ?
Oui, c’est ma première participation. Depuis longtemps, j’avais l’ambition de m’engager, mais je crois qu’il faut de la patience pour que le fruit mûrisse.
Aujourd’hui, je suis prête. J’ai attendu mon heure et je remercie ceux qui m’ont fait confiance. Mon engagement, c’est un prolongement de mon travail social : je veux maintenant pouvoir agir à un autre niveau pour ma ville.

Quelles sont les spécificités du Ward 6 de Beau-Bassin/Rose-Hill ?
Je vis à Coromandel, et le Ward 6 regroupe Coromandel, Montréal et Chebel. C’est une zone qui présente de nombreux aspects, mais qui manque cruellement d’infrastructures et de sécurité. Il y a des rues mal éclairées, des trottoirs dégradés, des terrains vagues non entretenus.
Nous devons améliorer la qualité de vie : rendre les rues plus sûres, les quartiers plus propres, créer des espaces pour les jeunes, et avoir un meilleur accès aux services de santé.
J’habite à Coromandel et pour les élections municipales, nous devons avoir des candidats qui vivent dans la région concernée. Tous les candidats de l’Alliance du changement sont du Ward 6, l’un vient de Chebel, l’autre de Montréal et deux de Coromandel. Ce n’est pas le cas d’Anil Gayan, qui vit à Curepipe ou Alain Aliphon qui habite Albion. Il faut voter pour des candidats de proximité.

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On parle de nombreux cas de vols et de chiens errants dans le Ward 6. Qu’en est-il ?
C’est une réalité. Les chiens errants posent un vrai problème de sécurité. Ils attaquent parfois des enfants et des personnes âgées. Concernant les vols, l’insécurité est grandissante à cause du manque d’éclairage public et du mauvais état des infrastructures. Il faut renforcer la présence policière et réparer les caméras de surveillance qui sont souvent hors service.

Quelles seront vos priorités si vous êtes élue ?
Ma priorité sera la sécurité des enfants et des personnes âgées. Il faut aussi améliorer l’éclairage public, nettoyer et aménager les terrains vagues. C’est bon que les terrains en friche soient bien clôturés, mais il y a un risque avec le chikungunya et la dengue. Il faut des sanctions sévères contre les propriétaires de ces terrains.
Il faut créer une passerelle aérienne à Coromandel pour permettre aux citoyens de traverser la route principale sans danger. Doubler la fréquence des collectes de déchets, car le ramassage une fois par semaine n’est pas suffisant. Il faut réaménager le centre communautaire de Belle-Étoile qui est déplorable, créer un centre multisports pour les jeunes, mettre en place une formation gratuite pour les enfants défavorisés après les heures de classe dans les centres communautaires avec le soutien de professeurs qui aiment faire du social et organiser des rencontres trimestrielles entre élus et citoyens pour garder un lien permanent.
Il y a une Mediclinic à Coromandel mais il n’y a rien dedans. Quand un enfant se blesse à l’école, les parents doivent se déranger et aller à l’hôpital Jeetoo pour faire une radio. Les équipements ont disparu, c’est le vide. Il faut aussi des Mediclinics à Maingard et La-Confiance.

Le gouvernement a instauré un quota pour les femmes lors de ces élections municipales. Êtes-vous favorable aux quotas ?
Oui, c’est un pas en avant. Les quotas permettent d’ouvrir des portes aux femmes qui veulent s’investir en politique mais n’osent pas. Maintenant, on ouvre la porte à beaucoup de femmes pour faire avancer notre pays. C’est essentiel !

Quel message adressez-vous aux femmes pour les encourager à entrer en politique ?
Je leur dis : ne baissez jamais les bras. Moi aussi, je suis partie de rien, mais je suis une femme combattante et aujourd’hui, je suis ici. La politique a besoin de femmes de cœur. Ce n’est pas le maquillage qui compte, mais ce que vous avez dans le cœur. Un cœur doit être doux et généreux. Un cœur sincère illumine le visage mieux que n’importe quel fard.

Comment s’est déroulée la campagne depuis le Nomination Day ?
La campagne s’est passée dans une excellente ambiance. Avec l’Alliance du Changement, nous sommes comme une chaîne bien soudée : pas de division, nous travaillons dans l’unité. Nous avons fait du porte-à-porte, organisé des rencontres dans les quartiers, discuté des vrais problèmes avec les citoyens. L’accueil a été très chaleureux. Les gens veulent du changement, du concret.

L’absentéisme est l’un des grands défis de ces élections. Quel message souhaitez-vous adresser aux citadins pour dimanche ?
Je dis aux électeurs de sortir de chez eux et d’aller voter, de prendre leur destin en main. Si vous restez chez vous, vous laissez d’autres décider à votre place. Et souvent, certains électeurs restent chez eux et ne vont pas voter. Puis, quand ils ont des problèmes, ils viennent frapper à notre porte.
Vous avez le pouvoir d’apporter le changement. L’opposition ne pourra pas faire avancer votre ville. Un vote, c’est une voix pour améliorer votre ville, votre quotidien, et celui de vos enfants. Ne laissez pas passer votre chance !

 

 

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