Pour Ivan Collendavelloo, le ministre des Finances a présenté « un budget extraordinaire dans le contexte où nous vivons ». D’emblée, il dira que le discours du leader du MMM, Paul Bérenger, est « empreint de catastrophisme », ajoutant que l’argumentation de l’opposition repose sur le fait que le ministre des Finances, Renganaden Padaycahy, récoltera une manne financière en raison de l’inflation et de la dévaluation, ce qui lui permettrait d’alimenter les caisses des ménages.
« Cette théorie est bancale. Si l’économie pouvait être aussi simple, on dévaluerait notre argent, créant de l’inflation en jouant sur les taux de la BoM, et les gens n’auraient pas assez d’argent pour acheter », ajoute-t-il en citant le cas de l’Argentine.
« Nous ne pouvons pas combattre la hausse du coût de la vie, car notre inflation est une inflation importée. Il s’agit de la combattre », avance-t-il, avant de faire les éloges du Premier ministre et du ministre des Finances. S’attaquant au Ptr, il dira qu’on reproche au ministre de « fer labous dou », ajoutant : « Kifer ou pa ti fer sa ou ? » Or, depuis 2015, l’électorat a bénéficié de « douceurs » du gouvernement, citant notamment les pensions déposées devant la porte des personnes âgées pendant les confinements et les mesures pour protéger les travailleurs pendant la pandémie.
« C’est dans la crise qu’on reconnaît la grandeur d’une population, et Maurice est citée aujourd’hui en exemple », répond-il en ajoutant que « nous avons amené le progrès devant la porte des plus vulnérables. C’est cela la grandeur du gouvernement. Alors que pour l’opposition, tout est truqué, tout est volé .»
Ivan Collendavelloo a ensuite abordé la question des pouvoirs du DPP, soutenant notamment que le PMSD n’a jamais protesté contre la taxe dans le judiciaire. Il précise que le DPP ne fait pas partie du judiciaire, car « c’est un membre de l’exécutif, un Non Political Member of the executive .»
Le leader du ML a évoqué les affaires Lagesse et Mohit. « Ce dernier avait entré une Private Prosecution loufoque contre Paul Bérenger et le DPP était intervenu pour empêcher cette poursuite. M. Mohit a voulu attaquer cette décision du DPP en Judicial Review et il s’est avéré qu’on pouvait l’attaquer de cette manière. »
Il reproche ainsi au leader de l’opposition de « continuer de raconter cette histoire, car s’il est vrai qu’on peut casser une décision du DPP en Judicial Review, cette action coûte au moins Rs 200 000 ».
« C’est pour cela que Anerood Jugnauth avait proposé de mettre trois juges de la Cour suprême en cas d’anomalie. Les trois juges pourront revoir la décision du DPP », a-t-il expliqué. Il trouve que « les arguments de l’opposition, dit-il, « sont fallacieux, car la véritable raison du leader de l’opposition n’est pas aussi honorable qu’on peut le croire. »
Il est ensuite revenu sur les motions électorales qui, à son avis, ont contribué à projeter une image autocratique de Maurice. « On parle d’élections truquées dues aux votes des étrangers. Or, seuls 1 000 étrangers l’ont fait, et pas 50 000, comme l’affirme le leader de l’opposition. Ils ont perdu toutes les motions électorales », affirme-t-il. Il rappelle que ce n’est pas le MMM qui a lancé ces contestations. « Ils ont dû capituler. Dans mon cas, il y a eu recours à un recomptage et je suis toujours là », soutient-il.
S’agissant de la crise énergétique évoquée par Paul Bérenger, il rappelle que ce dernier parle depuis 30 ans de risque de black-out. S’il dit finalement considérer que le GNL flottant « aurait coûté trop cher », pour lui, « il faudra explorer d’autres formes d’énergies, dont l’hydrogène, qui peut être produit à Maurice ».
Il estime par ailleurs qu’il peut y avoir « un équilibre entre l’énergie renouvelable et l’énergie conventionnelle ». S’il dit enfin reconnaître que « Paul Bérenger fait bien de tirer la sonnette d’alarme », il estime cependant qu’à « force de répéter la même histoire, on commence par ne plus y faire attention ».

