Joanna Berenger (MMM): « Un Budget qui bat tous les records de l’irresponsabilité »

« Budget qui bat tous les records de l’irresponsabilité » ; « budget inflationniste » ; « Budget de trahison envers nos jeunes », ce sont entre autres les termes utilisés par Joanna Bérenger lors de son intervention à l’Assemblée nationale. Elle ajoute que c’est un budget qui ne fait qu’hypothéquer l’avenir des enfants avec des dettes attendues de Rs 561 milliards.

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« C’est un budget inflationniste. Même si le ministre parle de l’inflation globale qui est en baisse, il reconnaît que l’inflation continue, il dit juste que le taux d’augmentation des prix est un peu moindre que l’année dernière. Mais, avec une augmentation des prix de 33,4% depuis fin 2019, peut-il vraiment se vanter ? », ajoute-t-elle.

« En prenant comme repère le PIB, le calcul au sujet de la dette est faussé. Tout le monde sait que désormais le PIB inclut le flux de devises qui entrent dans le pays à travers le secteur Offshore, incluant l’argent que les investisseurs internationaux font transiter par Maurice mais cet argent ne nous appartient pas », dénonce-t-elle.

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Elle estime en outre que ce budget persiste dans la voie de la dévaluation de la roupie puisqu’il n’encourage pas la production locale et ne crée pas de l’emploi. Elle a relevé les annonces faites année après année et non réalisées comme les industries vertes, l’économie bleue, le biopharmaceutique. « Vous avez fait la population rêver! Kosmar pe kontinye », trouve-t-elle.

Joanna Bérenger fait ressortir que d’une part, il est question d’un revenu minimum garanti (RMG) à Rs 20 000 et, de l’autre côté, il attire les « talents étrangers » avec Rs 22 500 ; permet aux étrangers avec 10 ans d’expérience professionnelle d’obtenir le permis pour travailler et aux seniors retraités de travailler ; elle se demande« comment est-ce que nos jeunes diplômés sont-ils supposés trouver leur place sur le marché de l’emploi ? Comment sont-ils censés rivaliser avec ces talents étrangers ? Pas étonnant que 75% des jeunes préfèrent rester à l’étranger après leurs études »

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S’agissant du Climate and Sustainability Fund de Rs 3,2 milliards jusqu’à 2030, déjà annoncé, dit-elle fin 2023, elle attire l’attention sur le fait qu’« il existe déjà un National Environment and Climate Change Fund, dont la plupart des fonds sont alloués chaque année à des projets qui n’ont rien à voir avec notre résilience climatique ».

Concernant l’érosion des plages et l’ « idée de génie » de remettre d’actualité l’extraction de sable dans les lagons, elle souligne qu’une recherche simple montre que les études scientifiques affirment que l’extraction de sable du lagon pour réhabiliter les plages érodées a des conséquences néfastes sur la faune et flore marine, sur la dynamique des courants marins, et accélère le problème de l’érosion. « Le gouvernement veut extraire le sable corallien du lagon mais en même temps veut faire 250 fermes pour cultiver les coraux. Limem met dife limem fer krwar li tegn dife », ironise-t-elle.

La parlementaire du MMM s’offusque qu’alors que la biodiversité marine est menacée d’effondrement, le gouvernement autorise l’utilisation de filet de pêche de grande taille « qui vont encore détruire la faune et la flore marines, la biodiversité et les écosystèmes marins. Ces filets vont ramasser toutes sortes d’animaux marins, les tortues, les requins, dauphins, baleineaux, mais aussi les poissons en danger d’extinction ».

Face à l’annonce de 2500 panneaux solaires qui seront installés sur les maisons, les toits d’ONG, etc., Joanna Bérenger souligne que suite à l’annonce d’installation de panneaux solaires sur 200 écoles l’an dernière, il y en a eu zéro. Elle attire aussi l’attention sur le fait qu’« en 2013, la part d’énergie renouvelable dans le mix d’électricité était de 23.4%, en 2022, 17.4% et en 2023, 15,6% ! Donc en neuf ans, nous avons reculé de 8% et le ministre nous dit que nous parviendrons à une part d’énergie renouvelable de 37,7% en 2025. Mais où est-ce qu’il trouvera concrètement les 22,1% supplémentaires en un an ? Nous voudrions que ce soit possible ! Mais au vu des chiffres, ce n’est pas réaliste! ».

Elle a par ailleurs fustigé le manque d’action concernant les bouteilles de plastique. « En 2021, le ministre annonçait que la commercialisation, la production et l’importation des bouteilles PET dont 130 millions sont produites au niveau local et seraient interdites à Maurice. Trois ans plus tard, non seulement il n’en parle plus mais enlève la taxe », s’étonne-t-elle.

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