La fronde s’organise

Le retour au pays du Premier ministre changera-t-il la donne ? Les débats autour du budget, qui démarrent cette semaine, permettront-ils de rectifier le tir ? Parce que la colère gagne, jour après jour, de plus en plus de citoyens. Il faut dire que les conditions s’y prêtent. La fronde s’organise et augmente la pression, donnant du coup carte blanche aux esprits chagrins d’une opposition décimée de reprendre du poil de la bête !
Au banc des accusés, le silence des uns et les maladresses des autres. D’abord, le silence, assourdissant, du ministre de la Sécurité sociale, Ashok Subron. Pourquoi et comment un activiste aussi volubile, est-il, surtout dans toute la polémique enflammée touchant à la Basic Retirement Pension (BRP), aussi… muet ? Puis, il y a ces arguments bien maladroits d’un autre collègue, en l’occurrence Ritesh Ramphul, chez un confrère : « Enn minis pena lavi pou li li ? Kifer li bizin bes so saler ? » Et d’arguer qu’il s’agit là d’un faux débat.
Rapide flash-back, histoire de rappeler que la campagne électorale de 2024 s’est bâtie, essentiellement, pour ne pas dire totalement, autour d’une nouvelle identité mauricienne dont les fondations, on l’espère toujours solides, seront une justice sociale ! « As one people, as one nation : rings a bell, anyone ? » Donc, venir déclamer dans les médias que le partage de la richesse est un faux débat, il en faut du culot !
Aucun Mauricien ne s’attend à ce qu’un élu/ministre – qu’il soit Premier ministre, DPM, high profile minister, Junior Minister ou encore, simple député – verse tout son salaire dans un fonds qui serait créé pour, disons, atténuer les souffrances causées par la vie chère. « Morisien napa tal lame, remember ? » En revanche, ce que chaque Mauricien qui a voté avec son cœur et sa passion pour sa patrie espère, sincèrement et timidement, avec toute sa retenue, c’est que ceux qui ont pris le pouvoir avec autant de flamboyance respectent leur parole !
En mots clairs, pourquoi pas une contribution, à la discrétion de chacun, versée régulièrement sur une base qui serait temporaire ? Ce serait déjà un bon début ! Parce qu’il s’agira d’un geste concret de la part de ceux qui gagnent mieux leur vie, comparé à ceux qui triment pour vivre décemment.
Il ne s’agit pas de leurrer le citoyen ni de faire du mauvais cinéma. Le Mauricien a soif, depuis le 11 novembre 2024, d’un élan national. Sept mois plus tard, le scénario aurait-il changé ? De nombreux compatriotes se demandent s’ils ne se sont pas laissés, une nouvelle fois, mener en bateau… Navin Ramgoolam accepte-t-il cela ? Est-ce pour répondre aux règles d’or et sacro-saints de la realpolitik que lui et ceux qui ont été portés au pouvoir par un historique 60-0 vont s’entêter dans une politique de « ti-dimounn ser sintir » pendant trois ans et ensuite, « fer labous dou » les deux ans qui précéderont les prochaines élections ? Prions que non !
Souhaitons de tout cœur que ce gouvernement, inédit de par la présence de Rezistans ek Alternativ (REA), ce qui a pesé lourd dans la balance, se reprenne à temps. Et “means business” en faisant preuve de bonne volonté. La nouvelle île Maurice que nous souhaitons tous doit porter l’empreinte de chaque Mauricien : de celui qui est au sommet de l’État à celui qui se trouve plus bas de l’échelle ! Ce n’est que de cette manière, soit ensemble, que nous parviendrons à faire la différence. Autrement, l’on ne pourra que donner raison à ceux qui disent que tous les politiciens sont pourris…
La situation au Moyen-Orient s’enflamme. En attaquant l’Iran, Israël franchit un nouveau palier dans son génocide du peuple palestinien. Un front commun mauricien a été créé pour faire pression sur le gouvernement mauricien. Une position claire et tranchée quant à l’usage de la base militaire de Diego Garcia d’où décolleront des bombardiers est attendue. Les Mauriciens acceptent-ils d’être complices de ce génocide ?
Le crash d’Air India est une catastrophe qui bouleverse le monde entier. Nous ne pouvons que prier pour ces âmes qui ont péri, leurs familles ainsi que les victimes qui étaient au sol.

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Husna Ramjanally

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