Les yeux sont désormais braqués sur le comité central du MMM de cet après-midi. Avec la décision du leader du parti de soumettre sa démission en tant que Deputy Prime Minister du gouvernement de l’Alliance du Changement, installé il y a à peine une année, cette instance du parti, Major Partner à l’Hôtel du Gouvernement, est appelée à se prononcer au sujet de son appartenance à l’équipe de la majorité dirigée par Navin Ramgoolam pour amorcer la mise en chantier effective de l’un des principaux éléments du programme gouvernemental, en l’occurrence la réforme électorale.
C’est du moins ce que devraient confirmer les Minutes of Proceedings de la dernière réunion du Conseil des ministres, à laquelle a assisté le leader du MMM en tant que No 2 du gouvernement, issu des urnes du scrutin du 10 novembre 2024. Le fait incontestable demeure que ce dossier avait monopolisé les échanges de vendredi au Cabinet Room à tel point que plus d’un ministre n’a pu retenir son étonnement que les détails des décisions arrêtées n’aient nullement figuré dans le communiqué émis par le Cabinet Office à l’issue des délibérations plus longues que d’habitude.
Cela est pour l’Histoire, devant confirmer également dans les mois à venir si la réforme du système électoral sera réalisée en marge des 60 ans de l’accession de l’indépendance de Maurice ou encore de la rétrocession de l’archipel des Chagos sous la souveraineté de Maurice. Deux étapes phares de l’île Maurice moderne qu’aucun parti politique, qui aura marqué l’Histoire contemporaine à sa façon en laissant des empreintes indélébiles, ne voudra rater.
Le MMM, jusqu’à l’heure partenaire privilégié de l’Alliance du Changement, plébiscitée aux urnes lors du scrutin du 10 novembre 2024, s’apprête à franchir une nouvelle étape de son combat, engagé depuis 1969. Cet après-midi, le comité central est appelé à se prononcer au sujet de son appartenance à l’Alliance du Changement. En tout cas, ce débat a gagné en intensité depuis la décision annoncée du leader du parti d’annoncer son retrait en tant que Deputy Prime Minister et No 2 du gouvernement de l’Alliance du Changement en vue de siéger en tant que Backbencher de la majorité à l’Assemblée nationale.
La présence du leader du MMM dans les Backbenches du gouvernement soulève autant d’interpellations dans la conjoncture politique que de réponses ou encore de solutions face aux problèmes de toute nature ou de toute envergure. Un fait incontournable : de par son track record sur le plan politique, que ce soit local, régional ou international, la voix de Paul Bérenger se fera entendre haut et fort. Et restera surtout sans égal. Aucun doute ne prévaut à ce sujet.
Le gouvernement de l’Alliance du Changement – Saison II peut-il se permettre le luxe de l’ambiguïté d’un MMM à deux voix avec des ministres mauves tenus par la responsabilité collective sous la Constitution et le devoir de retenue, d’autant plus que des dossiers très terre-à-terre, des plus délicats ou encore urgents se bousculent déjà à l’horizon ?
Au ministère du Travail et des Relations industrielles, la pression se fait de plus en plus sentir au titre de la compensation salariale. À ce jour, aucune indication quant aux intentions du gouvernement visant à convoquer les partenaires sociaux autour de la table pour débattre du quantum à accorder à partir de janvier prochain. Une question cruciale, qui intéresse plus d’un ménage de la République, en cette période critique, malgré les efforts déployés sur le front du contrôle des prix.
La publication du rapport du Pay Research Bureau (PRB) avec de nouvelles grilles salariales et des conditions de service révisées est attendue avec une impatience redoublée par l’ensemble des employés du secteur public. La plateforme d’expression de griefs s’organise déjà, et l’Hôtel du Gouvernement, avec sa thèse de Lakes Vid, reste dans le collimateur des protestations.
Le comité central du MMM, dans sa sagesse de militantisme, se penchera lors des délibérations du jour sur la pertinence d’un porte-voix politique à double sortie ou encore sur l’alignement proposé par ce qui se présente comme la Gen Z des Mauves, soit : « Notre résilience à toute épreuve a une recette en particulier qui comprend de nombreux ingrédients: un leader fort et droit, des militants sincères, une volonté de bien faire, non à la compromission et surtout un apport de la jeunesse mauricienne. »
L’appel de cette aile du MMM se résume simplement comme suit : « Ne laissez pas notre leader seul et solitaire. Il est vrai qu’après 20 ans dans l’opposition, ce n’est pas facile, mais l’intégrité et le patriotisme n’ont pas de prix. »
Qu’importe la décision qui émergera des débats du comité central du MMM aujourd’hui, le gouvernement de l’Alliance du Changement – Saison II sera en quête d’une nouvelle configuration et d’un souffle nouveau pour repartir.
