Le meurtre, d’une violence et d’une cruauté inouïes, du propriétaire de Mark’s Aquarium, vient allonger la scabreuse liste de faits divers. Non pas pour confirmer que la situation du “law & order” dans notre pays empire, mais qu’elle prend une ampleur déconcertante voire, emprunte une voie irréversible… si des mesures, solides et efficaces, ne sont pas prises à temps.
La force policière passe un sale quart d’heure avec les interpellations et arrestations en cascade autour de l’affaire Reward Money. Il faut pourtant qu’elle se ressaisisse et qu’elle dégage un plan d’action pour ramener la sérénité. Et quand l’on apprend que parmi les suspects du crime, figure un des fils de la victime, et qu’il aurait des problèmes liés aux drogues, voilà de quoi encore plus s’alarmer !
Nous n’allons pas faire porter le chapeau à la National Agency for Drugs Control (NADC) parce que le law and order se dégrade un peu plus chaque jour. Cependant, cet organisme a sa part de responsabilité. Son président, Sam Lauthan, déclarait dans nos colonnes, il y a quelques semaines, qu’un travail a déjà bien été engagé, tant sur le terrain qu’auprès des agences publiques. Nul n’attend des miracles. Mais la forte et entêtante perception de l’absence du terrain de la NADC, structure annoncée en grande fanfare et qui bénéficie du soutien des deux leaders aux commandes du pays, inquiète.
L’on se souvient que Sam Lauthan comme ministre de la Sécurité sociale et des Institutions réformatrices, avait lancé une foule de projets dans la communauté pour ce qui est de la sensibilisation et la Prevention contre les drogues. Ce travail se faisait par le biais de différentes Unites dont la National Prevention Unit (NPU) et en partenariat avec la Natresa. De solides gaillards, des travailleurs sociaux bien formés et qui se tenaient au courant des évolutions dans leur secteur, sincères et dédiés. Cadress Rungen et Danny Philippe, faisaient partie de cette unité spéciale. Avec leurs équipes, ils sillonnaient le pays au quotidien. Pourtant, la situation n’était pas aussi dramatique qu’elle l’est aujourd’hui. Par leur présence sur le terrain, l’approche, l’espace de dialogue et d’écoute, et surtout, un “assessment” de l’ampleur des dégâts était possible. Un réseautage se mettait en place dans les quatre coins du pays.
Aujourd’hui, ni la Natresa ni la NPU n’existent. Avec l’infestation des “simik”, les drogues de synthèse, pour lesquels il n’y a pas de traitement précis, une démarche similaire comme la NPU n’aurait-elle pas permis d’avoir un “roadmap”? Plusieurs travailleurs sociaux, parmi ceux qui sont les plus actifs durant ces dernières décennies, montent au créneau, pour déplorer justement cette absence de structures et de synergie sur le terrain. Pourtant, avec l’appui des centres et ONG déjà présents, cet organisme pourrait accélérer ses projets. La population attend un signal fort et concret de ses dirigeants.
Dans la région, les manifestations des Gen Z, à Madagascar, continuent. Si les autorités sont intervenues pour stopper les pillages, en revanche, les jeunes Gasy maintiennent leurs revendications. L’eau et l’électricité font partie des droits fondamentaux. La génération montante de la Grande Île dit « Stop ! : c’est maintenant ou jamais ». Son combat mérite d’être salué quand l’on sait à quel point ce pays est riche et mérite un développement majeur. Mais constamment exploité et en proie à la corruption, son économie stagne. Et sa population est sacrifiée, en permanence, sur l’autel de la politique. En sacquant son gouvernement, le jeune président Andry Rajoelina croyait se sortir facilement de la crise. C’est mal connaître son peuple !
Plus loin de nous, le dernier navire de la Global Sumud Flotilla, qui a tenté de briser le blocus maritime israélien, a été intercepté vendredi 3. Les quelque 460 passagers – dont des personnalités politiques comme la députée européenne Rima Hassan (La France insoumise), des militants comme la Suédoise Greta Thunberg, une vingtaine de journalistes et des militants propalestiniens – ont été amenés en territoire israélien et placés en détention en vue de leur expulsion. Certaines capitales mondiales dont Tunis crient au terrorisme. Une nouvelle flottille de la liberté serait en route. Les manifestations se succèdent et le boycott ne faiblit pas.
Husna Ramjanally