Drame en mer à la mi-journée samedi – Le rescapé Mahadoo : « Enn laoul pa ti atann inn devir nou bato »

La police a initié une enquête sur le drame survenu à la passe Lambulant, Le Morne, qui a coûté la vie à trois personnes samedi après-midi. Le rescapé Nawshad Mahadoo, âgé de 36 ans, explique que c’est une forte houle qui a fait chavirer le bateau End of Sensation.

- Publicité -

« Nou’nn fini fer tou bann balad. Letan rantre ariv sa dram la », confie le rescapé. Il avance que « bizin travers par la pas pou rant dan lagon. Ti ena boukou laoul ». Il  avance que le skipper Jean François Soobrayen (54 ans) a mis à contribution son expérience en mer pour esquiver certaines vagues faisant plus de deux mètres de haut.

Mais, le quinquagénaire a été surpris par une houle en particulier. « Enn laoul pa atann inn devir nou bato », se rappelle  Nawshad Mahadoo. Cet habitant de Baie du Tombeau est en convalescence à l’hôpital Victoria après avoir subi quelques blessures lors de  ce drame. Au vu de son état, la police compte attendre avant d’interroger les trois rescapés.

- Publicité -

C’est un groupe d’amis du Daimlers Moto Club qui a effectué une sortie en mer samedi pour fêter l’anniversaire d’un des leurs. Richard Ng Ye Lim, Steve Fok Chak (61 ans), Nawshad Mahadoo (36 ans), Bruce Chung Koo Ching (46 ans) et Steeven Chong Kwee Dane (35 ans) se sont rendus à l’île-aux-Bénitiers dans un premier temps pour ensuite s’adonner à une balade en mer dans le Sud-Ouest.

La bande de copains avait retenu les services de Jean François Soobrayen pour agir comme skipper sur le bateau d’un de leurs amis qui n’était pas de la partie. Pourtant, la météo avait émis un communiqué quelques heures plus tôt annonçant des houles dans la région de l’Ouest et Sud-ouest. La balade s’est bien passée et c’est sur la voie du retour que le drame s’est produit.

- Advertisement -

Le End of Sensation était en haute mer et devait regagner le lagon. Craignant que le bateau pourrait être à court d’essence, le skipper aurait pris la décision d’emprunter la passe Lambulant, Le-Morne.

Dans un premier temps, Jean François Soobrayen a utilisé toute son expérience comme skipper pour maintenir le bateau en équilibre en louvoyant. Sauf qu’une forte houle a surpris tout le monde et l’embarcation a chaviré. Les six personnes à bord se sont retrouvées à l’eau.

Des membres du personnel de la Case nautique de l’hôtel Le Paradis ont assisté à cette scène dramatique. Ils ont aussitôt pris un speedboat pour se rendre sur les lieux du drame, alors que l’alerte a été donnée à la National Coast Guard. En dépit des conditions difficiles, les volontaires de cet hôtel ont remonté Steeven Chong Kwee Dane et Bruce Ching à bord.

Les deux portaient leurs gilets, ce qui les a aidés à se maintenir à flot alors que la houle était forte. Nawshad Mahadoo a été retrouvé peu après. Ces derniers ont été ramenés à terre où ils ont été pris en charge par une équipe médicale. Entre-temps, les vagues ont poussé Steeve Fok Chang et Jean François Soobrayen à environ 200 mètres de la plage. La NCG les a repêchés, mais ils avaient déjà rendu l’âme. Richard Ng, un des membres fondateurs et vice-président du Daimlers Moto Club, était toujours porté manquant. Ce n’est qu’en fin d’après-midi que son corps a été retrouvé. La police a transporté les dépouilles à la morgue de l’hôpital Victoria pour autopsie.

Depuis ce drame, les proches et amis des victimes ne cessent de témoigner de leur sympathie. Richard Ng est une figure connue des motards à Maurice, surtout à travers le Daimlers Moto Club. Il était considéré comme un mentor pour les jeunes qui intégrait le club en leur donnant de précieux conseils sur la manière de se comporter sur la route.

Il ne manquait pas les messes pour la Journée mondiale des victimes des accidents de la route. Quant à Steeve Fok Chang, son entourage voit en lui un bosseur. Il vendait des gâteaux traditionnels et des fruits cristallisés surtout à Chinatown, Port-Louis.

Sa fille Melissa Fok Chang avance que son père avait fêté son anniversaire la veille du drame. « Ils étaient partis en mer pour pêcher. La mer était mauvaise et le bateau a chaviré. Mon père savait nager et ce n’est pas la première fois qu’il partait en mer avec ce skipper », déclare-t-elle.

Le frère de Jean François Soobrayen  avance que le défunt comptait une trentaine d’années d’expérience en mer. « Lapes se so lavi. Dayer, li amenn boukou pwason, marlin 600-700 liv », dit-il. Ses funérailles ont eu lieu hier matin alors que celles de Richard Ng sont prévues aujourd’hui.

- Publicité -
EN CONTINU
éditions numériques