Avec deux écoles de Mathieu Carosin Drum School, l’une à Mare-d’Australia et l’autre à Sainte-Croix, dirigées par Mathieu Carosin, « la fime leve », dira Jean-Claude, un habitant de Quatre-Bornes qui se trouvait le dimanche 27 octobre à La-Croisette de Grand-Baie pour une balade avec sa petite amie.
Ils étaient environ une centaine, garçons et filles, avec leurs batteries accrochées aux reins, sifflets aux lèvres, à faire trembler cet espace commercial. Mathieu Carosin, visiblement dans son élément, n’arrêtait pas de se déhancher pour encourager ses élèves à donner le meilleur d’eux-mêmes pour combler de joie la foule présente.
Tout a commencé pour Mathieu à l’âge de 15 ans lorsque son père Rodolphe travaillait sur la propriété sucrière de The Mount et que son frère Jocelyn jouait dans un orchestre. « Je suivais de près chaque mouvement lorsqu’il jouait à la guitare ou de la batterie. J’ai commencé alors à comprendre que jouer de la batterie, ce n’est pas seulement faire du bruit en tapant sur un tambour, mais l’apprentissage d’un ensemble de subtilités qui vont donner de la structure à un morceau », dira-t-il. Contrairement à des idées reçues, la batterie n’est pas un instrument facile même s’il est facilement accessible. « Cela prend du temps et des efforts pour y arriver, il faut de la détermination et une discipline à toute épreuve, il faut se dévouer tout entier à cet art. Je passais l’essentiel de mon temps à jouer. On s’entraînait pour s’améliorer », affirme-t-il.
Mathieu dont la famille avait déménagé pour aller s’installer à Mare-d’Australia, et qui fréquentait le collège Mayflower de Brisée-Verdière, n’a pas abandonné ses études. Il devait quitter Mayflower pour se faire admettre dans un autre collège à Curepipe. En attendant, il ne se contentait pas de se focaliser sur la batterie, il faisait des efforts pour apprendre à maîtriser plusieurs instruments de musique et parvenait à jouer du funk, du séga, du seggae et la musique occidentale.
Fort de son expérience, il va se confier à feu José Thérèse pour se joindre à l’Atelier Mozart. Il avait commencé en même temps à lancer sa première école, la Mathieu Carosin Drum School, avec deux élèves seulement. Et la publicité de bouche-à-oreille lui ouvre de belles perspectives. Jeunes et moins jeunes commenceront à venir frapper à sa porte à Mare-d’Australia pour venir apprendre à jouer de la batterie. Le nombre d’élèves a atteint aujourd’hui une centaine, venant des quatre coins de Maurice.
Mathieu Carosin jouait pendant ce temps aux côtés de OSB et de Blakkayo. C’était une belle occasion pour lui de se faire connaître. Chaque week-end, de jeunes musiciens affluaient à Mare-d’Australia. Quelque temps après, il ouvre une deuxième école à Sainte-Croix.
À 34 ans, Mathieu Carosin ambitionne d’ouvrir une troisième école à Rose-Hill. Ayant lui-même connu des moments difficiles, il conseille à ses élèves de ne pas abandonner leurs études pour se consacrer à la musique. « Mo konsey zot apran, kontinie zot letid pou ki enn zour zot gagn enn sertifika ki pou permet zot reisi dan lavi », conseille-t-il.