Me Glover : « Bernard Maigrot a vécu 23 ans avec une épée de Damoclès au-dessus de sa tête »

Me Gavin Glover, Senior Counsel, l’avocat de Bernard Maigrot, a abordé le délai dans cette affaire, soit le fait que Bernard Maigrot ait été jugé 23 ans après le délit. Il a fait référence à la récente affaire Ruhumatally, où la Cour d’Assises avait accepté que le délai de 10 ans entre les faits et le procès justifiait une déduction de peine, alors que dans le cas présent, le délai est bien plus considérable.

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Il a soutenu que nul ne peut pointer du doigt la défense, qui avait soulevé plusieurs points de droit, comme responsable de ce délai, et a affirmé qu’il y a eu des laps de temps sur lesquels la poursuite n’a fourni aucune explication. Il a maintenu que la Cour ne doit pas essayer de décider qui est à blâmer pour tout délai survenant à chaque étape de cette affaire mais doit avoir un regard d’ensemble s’il y a eu un Inordinate Delay », et doit prendre cela en considération avant de prononcer la sentence. Il maintient que ce délai de 23 ans a été hautement préjudiciable au prévenu, vu que la Cour n’a pu entendre des témoins clés, dont Isabelle Maigrot.

Il a aussi souligné l’anxiété dont a souffert Bernard Maigrot pendant toutes ces années, alors qu’une « épée de Damoclès » était suspendue au dessus de sa tête. Il a vécu 21 ans sous liberté conditionnelle, quoique les conditions de cette liberté aient été assouplies par les tribunaux au fil des années.

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En ce qui concerne la torture dont Bernard Maigrot a fait état, il a  soutenu que la cour doit prendre en considération toutes les circonstances entourant cette affaire avant de prononcer la sentence, et cela inclut le traitement qui a été infligé à Bernard Maigrot.

Il est d’avis que la Cour ne doit pas accepter de telles violations des droits constitutionnels de quiconque, dont la prohibition de tout traitement inhumain et dégradant. Selon lui, Bernard Maigrot avait été soumis à un châtiment cruel alors qu’il était présumé innocent.

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L’avocat a aussi invité la Cour à prendre en considération le fait que Bernard Maigrot ne pourrait vraisemblablement plus voir sa femme malade une dernière fois, ainsi que son état de santé et son âge.

Il a réfuté l’argument de Me Gayan quant à tout acte de violence de la part de Bernard Maigrot dans le meurtre de Vanessa Lagesse. Ainsi, le médecin légiste, le Dr Satish Boolell, n’avait pu dire avec certitude s’il y avait des complices. De ce fait, personne ne sait qui a fait quoi lors de cette agression meurtrière.

Me Glover a conclu qu’il ne peut y avoir de Modest Deduction dans cette affaire par rapport à toutes ces circonstances atténuantes, et a demandé à la Cour de considérer une sentence qui ne soit pas au-delà de 10 ans.

Le juge Lutchyparsad Aujayend a alors indiqué qu’il rendra la sentence le 1 er août.

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