Six mois après le démarrage de l’enquête sur l’opération Savat Dodo- Saison I, avec un détournement clinique d’un montant de Rs 45 millions au préjudice de la Mauritius Investment Corporation Limited et au profit de Pulse Analytics avec des sondages électoraux fictifs en faveur de Pravind Jugnauth, l’Anti-Money Laundering Unit du Central CID fait face à un obstacle majeur. En effet, Stephan Adam, le cerveau derrière Pulse Analytics et par extension Menlo Park, déclare avoir été victime d’un cambriolage en novembre de l’année dernière avec son ordinateur et son téléphone cellulaire, contenant des données personnelles critiques, emportés. Toutefois, le principal concerné n’aurait consigné aucune déposition en vue d’établir les circonstances de cette affaire ou encore de retracer les coupables. Ce détail a surgi en fin de semaine écoulée avec les nouveaux développements intervenus suite à l’inculpation provisoire d’un nouveau suspect, notamment une employée de banque.
Alors que les limiers de l’Anti-Money Laundering Unit du Central CID s’efforcent de retracer le parcours de Rs 10,4 millions potentiellement détournées par Menlo Park Ltd, un nouvel élément, se présentant comme des Missing Links critiques dans cette enquête à multiples ramifications, vient rendre encore plus complexe l’affaire, soit la mystérieuse disparition d’un ordinateur portable et d’un téléphone mobile appartenant à Stephan Adam, directeur de l’entreprise. Ces deux appareils, considérés comme cruciaux pour faire la lumière sur des transactions suspectes, se sont « volatilisés » en novembre 2024, sans qu’aucune plainte formelle pour vol n’ait été déposée. Les enquêteurs soupçonnent que d’importants documents, susceptibles de faire progresser cette enquête et d’apporter un éclairage sur des zones d’ombre, ont ‘disparu’ avec ces appareils.
Après l’arrestation de Stephan Adam en mars, ce dernier avait remis volontairement un téléphone à la police. Mais les enquêteurs s’intéressaient à un autre téléphone mobile, qu’ils soupçonnaient être au cœur de certaines opérations et manœuvres suspectes. En réponse, le chef d’entreprise affirme que ce téléphone et son ordinateur portable ont été volés dans sa voiture garée à Coromandel, qui était — détail pour le moins troublant — laissée déverrouillée. Si un signalement aurait bien été fait au poste de police de la localité, Stephan Adam n’a jamais officialisé sa plainte, laissant ainsi l’enquête dans le flou.
Parallèlement, les soupçons s’étendent à une employée dans une banque commerciale, avec qui Stephan Adam aurait eu des échanges et des contacts systématiques. Le décryptage Forensic d’un autre appareil appartenant à Stephan Adam a révélé des liens directs avec cette Relationship Executive, déjà dans la ligne de mire des autorités depuis le début du scandale. À ce jour, elle a été provisoirement inculpée de Perverting the course of justice.
La semaine dernière, le suspect Stephan Adam, spécialiste de Big Data, a été confronté à ces communications jugées compromettantes. Pour les enquêteurs, chaque fragment d’information peut désormais faire la différence dans cette affaire aux multiples zones d’ombre. Une chose est sûre : la traque numérique est loin d’être terminée.
Affaire à suivre…