Nasser Essa, Nurses Union : « Nous ne sommes plus en mesure de répondre à l’appel »

Le président de la Nurses Union (NU), Nasser Essa, est d’avis que la fatigue a atteint son apogée chez les infirmiers, qui se battent chaque jour contre le Covid-19. La pandémie a pris une tout autre tournure ces derniers temps. Il s’agit plutôt de compter le nombre de décès au sein du personnel soignant, dit-il. « Nous ne sommes plus en mesure de rendre l’appel en raison d’un manque d’effectifs. »

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Dans l’interview qui suit, le président de la NU parle du manque de considération » des autorités par rapport à leurs conditions de travail. Il dit regretter la fermeture de la School of Nursing et lance un appel au ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, pour mettre fin « à l’élan de représailles qui a démarré à l’hôpital ENT après sa dernière conférence ». Réagissant à la déclaration faite par le ministre au Parlement mardi dernier, selon laquelle que s’il est critiqué sur le dossier Covid-19, « alors cette critique vise aussi le personnel soignant », il devait souligner qu’il ne faut pas faire l’amalgame entre ceux qui prennent des Policy Decisions et ceux qui l’exécutent.

Dans quel mood travaillent les infirmiers en ce moment ?

Les infirmiers sont démoralisés. Ils n’ont pas droit à des mesures incitatives pour poursuivre leur travail. Ils sont complètement épuisés et ils n’ont point de courage pour continuer la lutte. Ils sont Burnt Out et il n’y a pas assez d’effectifs pour faire le travail.

Un bon nombre de membres du personnel des hôpitaux ont fait l’objet de transfert pour aller travailler à l’aéroport, pour la vaccination et à l’hôpital ENT et aussi pour mener des enquêtes pour le compte du NCD. En sus de cela, nous avons des membres du personnel de santé qui ont été testés positifs, ce qui fait qu’ils sont en isolement pour une période de dix jours. Leurs proches qui ont, à leur tour, été testés positifs doivent se mettre également en isolement pour une période de sept jours.

Vous avez une idée du nombre d’employés du personnel soignant ayant contracté le virus à ce jour ?

À la fin de la semaine dernière, on dénombrait 24 cas à l’hôpital  Jeetoo. Ces derniers sont en isolement à domicile. Il y a eu malheureusement un décès parmi le personnel soignant. Il s’agit d’un Health Care Assistant affecté au Area Health Centre de Rivière-du-Rempart.

À l’heure où je vous parle, il y a un Community Health Care Officer qui est décédé. On ne sait pas maintenant comment il a contracté le virus. Aucune étude n’a été effectuée, ni aucune enquête pour savoir s’ils ont contracté le virus à l’hôpital ou en dehors, à travers des membres de leur famille.

Aujourd’hui, ce n’est plus le moment de venir dire combien d’infirmiers ont été testés positifs au Covid-19. Nous sommes passés à un autre niveau. Il faut commencer à compter à l’avenir combien d’entre nous vont mourir sur le champ de bataille. Pour le moment, nous voyons la mort en face. L’état de santé d’un certain nombre du personnel soignant n’est pas trop stable.

Je prie Dieu pour qu’ils réussissent à sortir de cette situation. Nous sommes en train de passer par les moments les plus sombres de notre histoire. Je me demande même parfois jusqu’à quand nous allons tenir le coup. Nous sommes fatigués de dire et de redire que nous sommes arrivés au bout du rouleau. Tous nos membres sont arrivés à une situation de Burn Out. Nous ne pouvons plus répondre à l’appel. Il y a un manque aigu de staff dans les hôpitaux.

Un haut cadre du ministère de la Santé s’est même permis de venir dire sur le décès du Health Care Attendant, sans une enquête préalable, qu’il aurait attrapé !e virus dans sa vie sociale. C’est malhonnête de sa part de venir faire un tel commentaire et nous condamnons une telle attitude ! Ce n’est pas possible de nous traiter de cette façon. On n’éprouve aucun sentiment pour nous. Je demande aux autorités de nous considérer comme des humains.

Lors de la dernière conférence de presse, vous disiez que les infirmiers sont en train de voir la mort en face. Pourquoi avoir dit cela ?

C’est une peur, voire une appréhension pour nous vu que deux membres du personnel de santé sont déjà décédés. Nous nous attendons donc au pire car à l’heure où je vous parle, trois infirmiers sont en ICU. Mais leur état de santé est stable. Notre appréhension, donc, est que la mort a commencé à frapper à la porte du personnel de santé.

Je dois dire que nous avons suffisamment d’équipements de protection. Le seul problème que nous relevons se trouve au niveau du Procurement à l’hôpital Jeetoo. Ce département fait face apparemment à un manque de personnel pour livrer ces équipements. Ce département prend à peu près trois à quatre jours pour faire la livraison dans une salle. Les équipements sont là mais ils prennent du temps pour venir vers nous.

Le gouvernement a pris la décision d’annuler le Vacation Leave du personnel de santé ? Pensez-vous que c’est une bonne chose ?

Moi, je pense que c’est l’inverse que le gouvernement aurait dû faire car pour le moment, le personnel de santé est fatigué. Littéralement à bout. Il fallait leur accorder au moins dix jours de congé et non pas annuler de façon unilatérale le Vacation Leave de ces employés.

En leur accordant dix jours de congé, ils auraient eu l’occasion de se refaire une santé pour qu’ils puissent donner le meilleur d’eux-mêmes. On leur a déjà demandé de faire un effort spécial avec le Covid-19. Maintenant, on vient annuler leur Vacation Leave. Les gens ont besoin de congé pour récupérer ? Que va-t-il se passer s’ils n’arrivent pas à récupérer.

Comment réagissez-vous à la décision prise par le gouvernement visant à ne pas appliquer la distanciation sociale dans les autobus ?

Je pense sincèrement qu’il fallait réintroduire la distanciation physique dans les autobus. Comment se fait-il qu’on applique la distanciation sociale dans les supermarchés, dans de grands bâtiments publics et privés pour le paiement des factures mais pas dans les autobus ? L’autobus peut être une source d’infection car les gens s’assoient les uns à côté des autres.

Peut-être que les autorités ne le savent pas, il y a beaucoup de passagers qui ferment les fenêtres lorsqu’il pleut ou parce qu’ils ne supportent pas la brise. Nous savons tous que la distanciation sociale est un élément important pour briser la chaîne de transmission du virus.

Il faut savoir que les infirmiers sont considérés comme un cadre moyen et que la plupart d’entre eux voyagent par autobus. Ils peuvent donc être infectés par les gens ou l’inverse. On ne sait pas. C’est absurde de ne pas appliquer la distanciation sociale dans les autobus pendant certains temps !

Je dois aussi dire que s’il y a des gens qui se déplacent avec leur propre moyen de transport pour aller se faire tester à l’hôpital, ce n’est pas un problème. Maintenant s’ils sont positifs et se déplacent dans le bus pour aller se faire tester, là, il n’y a pas à pas à sortir de là, c’est un gros problème.

S’ils constatent qu’ils sont positifs, ils peuvent toujours faire une demande à l’hôpital pour un moyen de transport, il y a toujours la possibilité qu’ils aient un moyen de transport pour retourner chez eux. Cela va dépendre de la disponibilité des ambulances car nous savons tous que le nombre est assez restreint. Mais parfois, ceux qui ont été testés positifs n’ont pas la patience pour attendre une ambulance. Ils prennent alors l’autobus pour rentrer chez eux.

Est-ce que les infirmiers ont obtenu satisfaction avec le dernier rapport du Pay Research Bureau (PRB) ?

Pour la Nurses Union, le dernier rapport du Pay Research Bureau (PRB) est une catastrophe. Il est clair que le PRB n’a pas pris en considération la nature du travail des infirmiers. S’il avait pris en considération la nature de notre travail, il ne nous aurait pas accordé un salaire dérisoire. Les infirmiers sont diplômés. C’est à ce titre que nous voulons être rémunérés. Malheureusement, nous avons eu droit à une augmentation salariale d’environ Rs 1 000 seulement.

Nous n’avons pas cessé de le répéter. Le travail d’infirmier est un métier à risque. Depuis que le virus Ebola a fait son apparition, j’avais dit qu’il fallait considérer la nécessité d’accorder une Risk Allowance au personnel qui travaille à l’hôpital. Le PRB n’a pas pris en considération notre demande et maintenant nous sommes en train de payer les conséquences de ce manque de clairvoyance du PRB.

Le Covid-19 est déjà là et pourtant le rapport était en train d’être préparé durant la période du Covid-19. On n’a pas eu droit à cette Risk Allowance. Ils ont fait tout simplement dû copier coller l’ancien rapport de PRB. Voila les conséquences de n’avoir pas fait un bon rapport.

Beaucoup de nos demandes ont été rejetées. Le département  d’électrocardiogramme ne tombe pas dans notre Scheme of Service. Le travail dans ce département se résume au Basic Line of Treatment, c’est-à-dire tous les membres du personnel de santé doivent être en mesure de faire ce travail. On aurait pu choisir un autre département pour faire ce travail. Je ne sais pas pourquoi on demande aux infirmiers de faire ce travail.

Nous avons soulevé la question lors de la préparation des deux derniers rapports du PRB. Il semblerait qu’ils n’aient rien compris. Le dernier recrutement des infirmiers remonte à 2018. Aucun Trainee Nurse n’a été recruté depuis. Ce qui est chagrinant, c’est qu’ils ont procédé à la fermeture de la School of Nursing à Candos. Cette école était considérée comme un monument. Elle avait été créée en 1954 si je ne me trompe pas. C’est dans cette école que tous faisaient leur apprentissage.

Pourquoi a-t-on fermé la School of Nursing ?

Les autorités ont procédé à la fermeture de la School of Nursing en pensant que la formation sera désormais assurée par l’École Polytechnique. Malheureusement, le PRB leur administre une claque Le PRB a souligné que pour être qualifié pour devenir infirmier, quelqu’un doit préalablement suivre des cours en interne.

Donc, ceux qui ont suivi des cours en dehors ne peuvent faire partie du système. Le gouvernement doit recruter son propre Trainee Nurse qui doit suivre des cours dispensés par le gouvernement et prendre part à des examens après trois ans.

Maintenant, des jeunes ayant suivi des cours à l’École Polytechnique sont recrutés  sous contrat. D’après le PRB, ils n’ont aucune chance d’être embauchés par le gouvernement. Pour le moment, on a recruté une trentaine de jeunes de Polytechnic Mauritius sous contrat. On a fait comprendre à ces derniers qu’on va les recruter si jamais il y a des postes vacants. Le PRB a déjà fermé la porte à ces jeunes et ils ne pourront pas être recrutés. Ces jeunes, qui travaillaient dans les cliniques privées avec des salaires de Rs 25 000 à Rs 30 000, ont démisionné du privé pour se joindre au ministère de la Santé avec l’espoir qu’ils seront embauchés par ce dernier.

Le dernier rapport du PRB a démotivé les infirmiers et certains songent même à quitter le ministère de la Santé actuellement. J’ai demandé aux infirmiers d’avoir un peu de patience car on ne sait pas si nos demandes seront prises en considération dans  le rapport Errors and Omissions. Si le comité sur les anomalies du PRB siège, nous serons à ce moment-là en mesure de discuter de la situation critique dans laquelle nous évoluons et nous allons exiger que ce paragraphe soit retiré dans le rapport du PRB.

Maintenant, le gouvernement songe à recruter un nouveau batch de 35 infirmiers sous contrat. Reste à savoir maintenant si ces derniers connaissent le problème rencontré par le premier groupe.

Je n’ai pas eu le temps d’écouter les débats à l’Assemblée nationale sur les problèmes de santé publique. J’ai entendu dire cependant que le ministère de la Santé songe à recruter des infirmiers en provenance d’Inde. Nous n’avons pas cessé de répéter qu’il y a un gros problème du côté des infirmières. Ces dames ne pourront pas faire le même travail que leurs collègues infirmiers, c’est-à-dire travailler trois à quatre Shifts de façon continue jour et nuit en raison des responsabilités familiales. Elles doivent s’occuper de leurs enfants, leurs époux respectifs, de la maison et préparer à nourriture pour la famille. Les infirmières ont leurs spécificités.

Il y a définitivement un manque d’effectif chez les Female Nurses. C’est nous-mêmes qui avons demandé au gouvernement de recruter des infirmières de l’Inde. D’après moi, nous aurons  besoin d’environ 150 infirmières pour résoudre 90% des problèmes liés au manque de personnel dans les hôpitaux.

Comment cela se passe avec les heures du travail en cette période de pandémie ?

Nous pratiquons deux Shifts pour le moment. La première rotation démarre à Rs 7h30 pour terminer à 18h30. La deuxième démarre à 19h30 pour terminer à 7h30. Lorsque nous accomplissons ce Shift de travail, nous avons droit à trois jours de congé pour quatre jours de travail. Maintenant, c’est durant ces jours de congé qu’ils viennent travailler pour pallier le manque de personnel.

Finalement, on peut se retrouver avec un infirmier qui a travaillé au rythme de sept sur sept “zis pou fer travay la roule”. C’est pourquoi les infirmiers sont fatigués, voire épuisés. Imaginez un peu le scénario où un infirmier est renfermé sept jours sur sept dans une salle.

Quelle est la situation actuelle à l’hôpital ENT ?

Je ne connais pas la Bed Capacity de l’hôpital ENT. Je sais que chaque hôpital au début de la pandémie mettait deux salles à la disposition des patients et deux salles pour les patientes. Maintenant le nombre est passé à trois salles pour chaque catégorie de patients. Chaque hôpital opère sa propre ICU. Donc, les patients du Covid seront répartis dans les hôpitaux et l’hôpital ENT cessera de s’occuper majoritairement du traitement des patients atteints de ce virus.

Toutes les Flu Clinics ont été aménagées dans des containers. Maintenant, il ne faut pas oublier que nous sommes en été. La chaleur rend la situation peu confortable et en sus de cela, ils doivent porter une combinaison dans la chaleur de la capitale. En décembre et janvier, la situation deviendra intolérable lorsque la chaleur atteindra son pic.
C’est pourquoi, nous avons écrit au PRB une lettre pour l’inviter à voir sur place dans quelles conditions le personnel travaille. Il n’est pas facile en ce moment de travailler à l’hôpital ENT. Le ministère de la Santé dit qu’il faut transférer dix employés de l’hôpital Jeetoo à l’hôpital ENT. Les autres hôpitaux doivent en faire de même pour arriver à un nombre suffisant de staff pour faire rouler l’ENT.

Qui ira travailler volontairement à l’hôpital ENT même s’il a été formé et aura des équipements de protection ? Il y a beaucoup d’appréhensions car il s’agit de quitter sa famille pour aller travailler là-bas. C’est pourquoi nous avons demandé au ministère de la Santé d’accorder une Incentive à ceux qui vont se sacrifier pour aller travailler à l’hôpital ENT. Là-bas, ils seraient appelés à travailler pendant sept jours sur sept et ils iraient en isolement pendant sept jours. Heureusement, ils ne sont pas allés de l’avant avec ce sens. Le bon sens a prévalu.

Je ne suis pas d’accord cependant que ce soit les médecins qui fassent le roster à l’hôpital ENT. Il fallait laisser le soin aux infirmiers de décider du système de rotation ils souhaitent. Est-ce qu’un médecin peut comprendre un infirmier ? Ce qui fait que jusqu’à maintenant, il n’y a pas un système distinct sur la façon qu’il faut travailler. Nous sommes toujours en train de travailler sur un système de “trial and error”.

Quel regard portez-vous sur la hausse du nombre de cas de Covid-19 ces derniers temps ?

Je ne sais pas s’il y a eu un relâchement au niveau du protocole sanitaire à Maurice ou si c’est l’effet du variant Delta qui a fait beaucoup de dégâts à l’étranger. Une chose est sûre cependant, on n’a pas compté autant de morts l’année dernière dans le pays.
On a constaté ces trois derniers mois que le nombre de morts explose dans le pays. Je pense finalement que tout ce qui passe dans le pays est la conséquence du variant Delta. Une personne avait dit dans le passé que si on laisse perdurer cette situation, on finira par avoir un décès dans chaque famille.

Je pense sincèrement que si cela continue il ne serait pas impossible qui y ait un mort dans chaque famille. Je pense qu’il faut songer à un nouveau type de confinement dans le pays. C’est-à-dire, ceux qui ne sont pas vaccinés ne doivent pas avoir le droit de quitter leur domicile pendant 14 jours jusqu’à ce que la situation s’améliore. Le risque de décès est moins dans la catégorie des vaccinés.

Je profite de l’occasion pour lancer un appel au ministre de la Santé Kailesh Jagutpal par rapport aux membres du personnel de l’hôpital ENT qui sont en train de subir des répressions de la part de la direction. Cela fait suite à la conférence de presse que nous avons organisée tout récemment. S’il n’intervient pas, on arrivera à une situation où les infirmiers n’iront pas travailler dans cet hôpital.

Pas plus tard qu’en fin de semaine, un infirmier m’a appelé pour me dire qu’il n’est pas en mesure de travailler à cet endroit. Je lance un appel, donc, au ministère de la Santé pour rappeler à l’ordre la direction de l’ENT pour que nous puissions travailler en collaboration.

Nous avons tenu une conférence de presse autrefois pour voice out cette frustration qui nous dérange, le manque de considération de la part des autorités. On nous appelle très souvent des Frontliners. Nous sommes, au fait, des “Front Frontliners car tout le monde prétendent être des Frontliners de nos jours.

Il y a des décisions qui sont prises à notre insu Pourquoi ne pas nous mettre  on board dans le processus de Decision Making. Laissez-nous diriger notre roster pour essayer de résoudre les problèmes à l’hôpital ENT, prévoir un endroit convenable pour qu’ils puissent se reposer car ils opèrent au rythme de 24/7 à cet endroit. Ce sont de petites choses qui visent à améliorer les conditions de travail des infirmiers.

Il ne faut que lorsqu’un infirmier quitte son domicile, il a l’impression qu’il va passer une rude journée. Les autorités doivent savoir ce que je suis en train de dire. Je ne fais que voice out  les problèmes des infirmiers. Ces derniers sont en train de souffrir. Il faut les encourager à travailler au lieu de les menacer de sanctions parce qu’ils ont pris un petit Break pour se nourrir.

Êtes-vous d’accord avec l’auto-isolement à domicile ?

Je me demande s’il y a un réel contrôle sur le virus lorsqu’on est en isolement à domicile. Nous savons tous comment vivre les Mauriciens. Beaucoup vivent dans des Extended Families.

Très peu de gens, je pense, vont s’isoler dans une chambre et n’auront pas de contact avec les autres membres de leur famille. Si nous sommes arrivés à une telle situation, c’est parce qu’il n’y a pas assez de contrôle sur les gens qui se sont isolés à domicile.

J’ai déjà entendu parler des gens en auto-isolement allant se balader dans des centres commerciaux.

Est-ce qu’il y a suffisamment de médicaments dans les hôpitaux en ce moment ?

Il n’y a pas de problème en ce moment en ce qui concerne la disponibilité des médicaments dans les hôpitaux. Par contre, les prix des médicaments dans les pharmacies sont exorbitants. Je prends l’exemple d’un membre de ma famille qui dépense mensuellement une somme de Rs 2 500 à Rs 3 000 pour l’achat de médicaments.

Depuis l’avènement du Covid-19, il y a eu une flambée de prix des médicaments. Ne parlons pas du prix d’autres produits dans les supermarchés. Je pense que tous les Mauriciens font un constat amer à chaque fin de mois lorsqu’ils font leurs emplettes. Les dépenses additionnelles sont de Rs 3 000 pour les mêmes produits. Nous dépendons trop de l’importation et en sus de cela, il y a eu d’évaluation de la roupie.

Tous les produits ont accusé une moyenne d’augmentation de 20 à 25%. Le gouvernement devrait songer à aller de l’avant avec un contrôle des prix pour les produits de première nécessité, notamment l’huile, le lait, la farine.

Le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, a déclaré au Parlement vendredi dernier que si on le critique sur le dossier du Covid-19, cela veut dire qu’on critique les membres du personnel soignant également. Que pensez-vous de cela ?

(Rires). Le ministère de la Santé fait des Policy Decisions. Nous ne faisons qu’appliquer les Policy Decisions. Un point, c’est tout.

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