National Youth Parliament 2025 : Une jeunesse engagée, critique et pleine d’idées nouvelles

La quatrième édition du National Youth Parliament s’est tenue les 21 et 22 août, réunissant 76 jeunes venus des quatre coins du pays. Pendant deux jours, l’hémicycle a vibré au rythme de débats enflammés, portés par ces parlementaires en herbe qui se sont glissés dans la peau de députés, ministres et leaders politiques. Un exercice citoyen couronné de succès, et à l’issue duquel tous les participants ont reçu un certificat attestant de leur engagement et de leur participation.

- Publicité -

Organisé pour renforcer la culture démocratique et encourager la participation des jeunes aux affaires publiques, le National Youth Parliament 2025, qui s’est tenu au dein de l’hémicycle, a permis aux participants de débattre sur des thématiques d’actualité, de formuler des propositions et de découvrir le fonctionnement du travail parlementaire.
Dans une ambiance électrique et animée, l’hémicycle a vibré au rythme des débats, ponctués d’applaudissements nourris et parfois d’éclats de rire. Les jeunes parlementaires, répartis entre majorité et opposition, ont incarné les rôles de Premier ministre, de leader de l’opposition et plusieurs ministres, tels que le ministre de l’Éducation, le ministre de l’Environnement ou le ministre du Logement. Chacun a présenté ses motions et Statements, défendant ses positions et proposant des actions concrètes sur des sujets essentiels comme l’emploi, l’éducation, l’engagement citoyen et la gouvernance.
Les échanges ont été organisés avec le sérieux d’un véritable parlement : les interventions respectaient la parole donnée, les répliques étaient argumentées et le Speaker, Ahseek Mohammad Uzair, veillait à l’équité et au respect des règles, rappelant parfois certains « députés » à l’ordre. À la tribune, Kyle Ridley Dyail, dans le rôle de Premier ministre, défendait son programme avec assurance, tandis qu’Ishika Munbodh-Mohun, campant dans la peau du leader de l’opposition, répliquait avec fougue et pertinence.
Cette simulation a permis aux jeunes de vivre pleinement l’expérience parlementaire, d’affiner leurs arguments, de débattre avec rigueur et de développer leur esprit critique, leur leadership et leur confiance en eux. Au fil de ces deux journées, les joutes oratoires ont révélé une jeunesse engagée, critique et pleine d’idées nouvelles. Les participants ont pu échanger directement avec des personnalités inspirantes et mettre en pratique leurs compétences en communication et en travail d’équipe.
Accueillie avec enthousiasme, cette simulation illustre parfaitement la vocation du National Youth Parliament : offrir à la jeunesse mauricienne une véritable plateforme de citoyenneté active et de préparation aux responsabilités de demain.
Mentorat et engagement
Pushka Rachpal, étudiante à l’Université de Maurice et ancienne ministre de l’Environnement lors de la troisième édition du National Youth Parliament, a été l’une des mentors des participants de cette année, aux côtés de Mrynal Daby et Harsh Mathur. Pour elle, « la jeunesse est la voix de demain ». Elle encourage les jeunes à ne pas se contenter de suivre ce que la société leur impose, mais à « faire leur propre analyse, apporter leur propre contribution et mettre en valeur leurs capacités cognitives, analytiques et de réflexion . »
Elle soulgne que le mentorat est bien plus qu’une responsabilité : « Le mentorat est une compétence, une passion, un art. Il exige beaucoup de patience et surtout un travail acharné sur le terrain. Ceux qui souhaitent œuvrer pour un meilleur avenir de la jeunesse et des adolescents doivent développer toutes ces qualités et compétences pour avoir un réel impact », confie-t-elle.
Elle a également souligné l’importance des défis, qu’elle considère comme  un autre nom du succès . « Si nous ne faisons pas face aux défis, nous ne grandissons pas, nous n’évoluons pas et nous ne donnons pas le meilleur de nous-mêmes », avoue-t-elle. Selon elle, ces défis incluent notamment les risques liés aux réseaux sociaux, et les jeunes doivent apprendre à les gérer tout en canalisant leurs actions de manière constructive malgré les menaces et les commentaires négatifs.
Pushka Rachpal avance enfin que le National Youth Parliament n’est ni un titre ni un honneur : « Le NYP est la réalisation des responsabilités, du travail acharné et du sacrifice. Il nous fait prendre conscience des défis à relever et des améliorations nécessaires pour mieux vivre et contribuer efficacement à la société ».
La leçon la plus significative de cette expérience, selon elle, est de « savoir analyser les problèmes sous un autre angle, se mettre dans la peau de vrais députés, proposer des solutions réalisables et travailler pour les mettre en action . »
« Grâce à cette expérience, les participants ont non seulement acquis une meilleure compréhension du fonctionnement parlementaire, mais ont également développé leur esprit critique, leur leadership et leur capacité à proposer des solutions concrètes », a-t-elle ajouté.

Témoignages
De son côté, Ahseek Mohammad Uzair, qui s’est mis dans les sabots du Speaker de l’Assemblée nationale, le National Youth Parliament dépasse largement le simple exercice académique : c’est un véritable tremplin pour permettre aux jeunes de rendre leurs voix audibles et leurs idées visibles. « Les occasions offertes aux jeunes pour s’exprimer restent encore trop limitées. Le National Youth Parliament est une plateforme unique qui permet aux jeunes de débattre, de proposer des solutions concrètes et de développer leur leadership. Il faut aller plus loin, afin que nos propositions ne restent pas symboliques, mais soient réellement prises en compte par les instances nationales. Aux jeunes de Maurice, je dirais ceci : la parole est une force, mais l’écoute est une sagesse. Cultivez les deux, et vous construirez un avenir plus juste et plus audacieux », constate-t-il.
En parlant de ses fonctions, Ahseek Mohammad Uzair a précisé que son autorité ne reposait pas sur l’intimidation, mais sur la constance et l’équité. « L’amitié s’arrête au seuil du fauteuil. Dans cette Chambre, il n’y a pas d’amis, seulement des députés. Ma seule loyauté était envers l’impartialité et le respect des Standing Orders », estime-t-il.
Pour Aliah Mahamoodally, cette expérience a été une formidable opportunité d’apprentissage, renforçant son intérêt pour la politique et lui permettant de découvrir une nouvelle facette de la société et de l’engagement civique. Âgée de 23 ans et étudiante en génie électrique et électronique à l’Université de Maurice, elle a été ministre du Logement et des Terres lors du National Youth Parliament. « Le National Youth Parliament est une plateforme unique qui forme les leaders de demain », explique-t-elle.
Elle a avoué qu’elle a relevé le défi en assumant ce rôle, malgré sa formation en ingénierie, et s’est inspirée de Shakeel Mohamed pour mener à bien sa mission et représenter au mieux les idées des jeunes. « Assumer ce rôle a été un véritable défi pour moi, mais je me suis inspirée de Shakeel Mohamed pour donner le meilleur de moi-même et représenter les jeunes de manière constructive et responsable », a-t-elle ajouté.
Cette expérience lui a permis de développer ses compétences en communication et en leadership, tout en apprenant à travailler efficacement au sein d’une équipe diverse. Elle a souligné que ces deux jours riches en échanges, en débats et en réflexion ont renforcé sa confiance et sa détermination à s’impliquer davantage dans la vie civique et politique.
Le National Youth Parliament s’et avéré être plus qu’un terrain de jeu politique pour des jeunes mais un Eye Opener à plus d’un titre.

- Publicité -

——————————

NYP | Kyle Ridey Dyail (PM) : « La jeunesse a le pouvoir d’agir »

- Advertisement -

Kyle Ridey Dyail, 21 ans, étudiant en 3ᵉ année de LLB à l’University of Central Lancashire et président du Rotaract Club of UCLan, a mis en exergue que le National Youth Parliament (NYP) est une expérience de transformation.
« Cette simulation parlementaire m’a marqué par l’engouement des jeunes et leur capacité à montrer que la population peut croire en l’avenir ; elle m’a appris qu’être parlementaire exige préparation et rigueur, m’a permis de développer l’art de nuancer mes idées, de relever le défi de répartir les rôles ministériels, de défendre des propositions comme l’usage de bodycams pour la police, de renforcer mon engagement citoyen et mon envie d’explorer la politique, tout en constatant que malgré les difficultés de communication à plus de 45 participants, l’écoute de la Speaker et les outils mis à disposition ont rendu cette expérience vraiment enrichissante. »
Le Premier ministre du NYP 2025 a ajouté qu’être parlementaire n’est pas simplement se rendre dans l’hémicycle pour répondre à des questions, mais nécessite une véritable préparation et le respect de procédures pour garantir la démocratie. Il encourage vivement la jeunesse à y prendre part : « Je recommande à d’autres jeunes de s’inscrire, car c’est une occasion unique d’apprendre, de s’exprimer et de contribuer à construire un meilleur avenir. Le National Youth Parliament est une expérience qui change la vie : osez y participer, car la jeunesse a le pouvoir d’agir et de transformer notre société. »

 

——————————

Ishika Munbodh-Mohun : Une jeunesse visionnaire à la tête de l’opposition au NYP

À seulement 23 ans, Ishika Munbodh-Mohun bouscule les codes : elle devient la première femme à prendre les rênes de l’opposition au National Youth Parliament 2025. Jeune juriste formée à l’Université de Warwick, où elle a décroché un LLB en droit anglais et un diplôme en droit français, elle confie accueillir cette nomination avec surprise et fierté, parlant d’une expérience inoubliable. Rencontre avec Ishika Munbodh-Mohun, qui revient sur ce moment historique, ses ambitions et sa vision pour la jeunesse.

Quel a été le plus grand défi de votre rôle ?
D’abord, laissez-moi vous dire que je ne m’attendais pas à ce rôle de leader de l’opposition, la compétition étant très serrée. Mais aujourd’hui, je ressens une immense fierté et une profonde gratitude. Cette expérience me donne encore plus de motivation pour défendre avec énergie les idées et les intérêts de notre jeunesse.
Le plus grand défi de mon rôle en tant que leader de l’opposition a été de trouver le juste équilibre entre collaboration et confrontation. Être dans l’opposition ne se résume pas à critiquer : il s’agit aussi de travailler de manière constructive avec le gouvernement lorsque l’intérêt général l’exige, tout en restant vigilant et en proposant des alternatives solides. Cela demande à la fois ouverture d’esprit et fermeté. Un autre défi majeur a été la gestion du travail d’équipe.
Coordonner les interventions, répartir les responsabilités et garantir une cohérence dans les prises de parole ont constitué une responsabilité de taille. Enfin, concilier cette mission exigeante avec mes études et mes engagements quotidiens a nécessité beaucoup d’organisation et de discipline.
Qu’est-ce qui vous a le plus marqué lors de cette simulation parlementaire ?
Ce qui m’a le plus marquée, c’est la capacité de chacun, malgré nos différences d’opinions, à rester uni et engagé autour d’une cause commune. Nous avons démontré que lorsque les jeunes s’impliquent, ils peuvent débattre avec sérieux, réfléchir collectivement et proposer des solutions concrètes aux grands enjeux de notre société. Ce fut une expérience extraordinaire, qui m’a permis non seulement de grandir, mais aussi d’apprendre davantage sur moi-même et sur la force du travail collectif.
Cette expérience vous donne-t-elle envie de vous impliquer davantage dans la vie civique ou politique de votre pays ?
Oui, absolument. J’aime profondément mon pays et je crois que son peuple mérite d’être entendu et respecté. Cette expérience m’a rappelé que la politique ne se limite pas aux chiffres ou aux lois : elle concerne avant tout le bien-être de chaque citoyen. S’impliquer davantage, c’est investir à la fois dans l’épanouissement individuel et dans la croissance collective. Pour moi, il est essentiel de construire un avenir où l’humain et le développement du pays avancent ensemble, main dans la main.
Selon vous, quel rôle les jeunes peuvent-ils jouer pour améliorer l’éducation, l’environnement ou la gouvernance à Maurice ?
À mon avis, les jeunes ont un rôle clé à jouer à Maurice, que ce soit dans l’éducation, l’environnement ou la gouvernance. Dans l’éducation, nous pouvons introduire des idées novatrices, utiliser la technologie et encourager un apprentissage qui développe créativité et esprit critique.
Pour l’environnement, nous sommes responsables de protéger notre patrimoine naturel et de promouvoir un mode de vie durable à travers nos actions quotidiennes et initiatives communautaires.
En matière de gouvernance, nous pouvons rapprocher la politique du peuple en exigeant transparence, en participant aux débats publics et en apportant une énergie nouvelle au processus démocratique. Nous héritons des défis actuels, mais nous avons le pouvoir de les transformer en opportunités.
Quelles sont, selon vous, les plus grandes erreurs du gouvernement actuel envers les jeunes ?
Tout d’abord, je remercie le gouvernement de m’avoir donné l’opportunité de participer au National Youth Parliament en tant que leader de l’opposition. Je ne suis pas une députée à part entière, mais je crois que notre rôle est de montrer qu’ensemble, jeunes et gouvernement, nous pouvons accomplir de grandes choses.
Des initiatives comme l’aquaculture durable, le National Youth Civic Service ou le soutien aux start-up montrent que l’innovation et la collaboration ouvrent de nouvelles portes pour la jeunesse. Le chômage des jeunes reste un défi majeur. Pour y répondre, il faut diversifier les parcours scolaires, investir dans l’innovation et valoriser notre diaspora. Plutôt que de parler de “fuite des cerveaux”, parlons de “mobilité des talents” : nos compatriotes à l’étranger peuvent contribuer au développement du pays. En combinant éducation adaptée, économie innovante et diaspora active, nous pouvons transformer le chômage des jeunes en une véritable opportunité pour Maurice.
Comment comptez-vous montrer que l’opposition peut être une vraie solution et pas seulement un critiqueur ?
Personnellement, je pense qu’il est erroné de croire que l’opposition est uniquement là pour critiquer. Son rôle va bien au-delà : elle donne une voix à ceux qui sont sous-représentés et collabore avec le gouvernement dans l’intérêt général.
En tant que jeune adulte, je comprends l’importance d’examiner attentivement les décisions pour m’assurer qu’elles répondent réellement aux besoins de tous. Mais je sais aussi que cette responsabilité implique de proposer des solutions concrètes aux problématiques que je soulève. C’est cela qui définit une opposition constructive : non pas un simple blocage, mais une force de proposition, capable de transformer les critiques en pistes d’action. Dans ce National Youth Parliament, je souhaite incarner cette vision d’une opposition moderne, qui travaille main dans la main avec les autres pour bâtir un avenir meilleur pour la jeunesse et pour notre pays.
Pensez-vous que les jeunes font encore confiance aux partis d’opposition ? Pourquoi ?
Je suis moi-même jeune, mais je ne peux pas parler au nom de tous les jeunes. Je peux seulement partager mon point de vue personnel et ce que j’ai observé autour de moi.
À mon avis, beaucoup de jeunes considèrent le rôle de l’opposition comme important et nécessaire, même si certains restent un peu réservés, selon leurs expériences et leurs observations. Je crois sincèrement que la confiance s’installe lorsque l’opposition montre qu’elle écoute, collabore et propose des solutions concrètes. En privilégiant le dialogue, la transparence et des initiatives positives, elle peut véritablement démontrer sa contribution au bien-être et à l’avenir de la jeunesse.

- Publicité -
EN CONTINU
éditions numériques