NICE | 3e conférence de l’ONU sur l’Océan Ramgoolam : « Le droit de la nature inclus dans le cadre constitutionnel »

Le projet d’introduction du droit à la nature dans la Constitution de Maurice a été confirmé, hier, par le Premier ministre, Navin Ramgoolam, lors de son intervention à la 3e conférence de l’ONU sur l’Océan qui s’est ouvert lundi à Nice, France. Il a, par la même occasion, réaffirmé l’engagement de créer une aire marine protégée (Marine Protected Area) autour de l’archipel des Chagos avec la souveraineté retrouvée.

- Publicité -

« Maurice a adopté une stratégie ambitieuse visant à faire de l’économie océanique l’un des principaux piliers du développement du pays. Nous souhaitons une approche intelligente de toutes les activités liées à l’océan, tant à terre qu’en mer. Cette stratégie comprend un volet de conservation important. Maurice et le Royaume-Uni viennent de signer un accord rétablissant la souveraineté mauricienne sur l’archipel des Chagos. Nous nous engageons à créer une aire marine protégée autour de l’archipel, abritant des écosystèmes marins et une biodiversité considérables. Nous avons sollicité l’expertise internationale dans ce domaine. Maurice adoptera également des réformes qui consacreront les droits de la nature dans notre cadre constitutionnel », a affirmé le Premier ministre.

Navin Ramgoolam est revenu sur la nécessité d’intégrer la conservation dans les stratégies de développement de sécurité alimentaire faute de quoi les intérêts à moyen et long termes de la nation seront compromis. Il a aussi indiqué que la coopération internationale est indispensable pour relever les défis, découlant du changement climatique et du réchauffement des océans, ainsi que de la pollution marine, notamment par les plastiques. « Les engagements nationaux en matière de conservation ne suffiront pas à préserver les intérêts nationaux, et en particulier ceux des communautés côtières, face à ces défis externes. La coopération internationale est indispensable », ajoute-t-il.

- Publicité -

Navin Ramgoolam a également évoqué l’importance de disposer des capacités nécessaires pour assurer une surveillance maritime efficace de la Zone économique exclusive (ZEE). Sans cette logistique à toute épreuve, les lois et politiques régissant la conservation et les activités commerciales dans cette vaste zone maritime ne peuvent être correctement appliquées.  « Ce qui constitue l’un des principaux problèmes auxquels nous sommes confrontés. Pourtant, la surveillance maritime est un élément essentiel du débat mondial sur la sécurité maritime », fait-il ressortir.

« Il est donc urgent d’y accorder une attention particulière. Outre le renforcement des capacités, des mécanismes régionaux et mondiaux sont nécessaires pour optimiser les avantages que les petits États côtiers peuvent tirer de la conservation et de la gestion de leurs ressources océaniques », devait-il renchérir.

- Advertisement -

Le Premier ministre avance que les écosystèmes marins transcendent les frontières et exigent des réponses internationales coordonnées, mobilisant les institutions multilatérales pour le partage des connaissances, la coordination de la conservation et la mobilisation des ressources. « Nous appelons donc à une coopération internationale pour la création de réseaux de connaissances sur les océans. À Maurice, nous créons un institut d’études océaniques, qui contribuera à promouvoir l’économie océanique et la nécessité de la conservation, notamment auprès des marins. Maurice soutient fermement le droit international régissant les menaces pesant sur l’environnement et les océans. C’est pourquoi nous appelons à une coopération renforcée aux niveaux régional et mondial afin de préserver les ressources océaniques, tant à l’intérieur de la juridiction nationale aussi bien qu’au-delà. Nous réaffirmons notre engagement envers la convention internationale sur les droits de la mer (CNUDM), l’accord BBMG, qui concerne la gouvernance des océans et le Pacte pour l’avenir, qui constituent le cadre d’une coopération mondiale efficace », rassure-t-il.

Le Premier ministre a salué l’initiative du Conseil de l’Europe, qui a adopté un traité historique définissant et criminalisant les infractions environnementales et prévoyant des poursuites contre les comportements intentionnels entraînant des catastrophes environnementales, assimilables à un génocide. « C’est pourquoi nous affirmons que l’océan relie chaque nation à des courants porteurs de défis communs et d’opportunités collectives”, dit-il en réitérant que « no man is an island » pour soutenir que les individus ne sont pas isolés, mais font partie d’un continent plus vaste.

Navin Ramgoolam a conclu en soulignant « l’impératif moral de s’unir en une communauté mondiale des océans engagée dans une action urgente et transformatrice par le biais d’une coopération multilatérale renforcée, au bénéfice de tous nos peuples et pour l’avenir de notre foyer, le seul que nous ayons sur la planète Terre. »

 

 

- Publicité -
EN CONTINU
éditions numériques