Vimen Sabapati, âgé de 39 ans, s’est rendu au bureau de l’Independent Police Complaints Commission (IPCC), vendredi, assisté de Me Melany Nagen. Il est revenu sur les dessous de son arrestation le 3 mai. Il a maintenu qu’il y aurait eu un complot pour le piéger et devait pointer du doigt l’ASP Jagai et l’équipe de la PHQ Special Striking Team (SST).
Tout d’abord, le trentenaire avance qu’il se trouvait chez lui ce jour-là quand, vers 8h25, son chauffeur l’a informé qu’une Kia Cerato avait ralenti près de sa Ford Raptor et que l’un des occupants s’était rapproché de son véhicule pour trafiquer. Il ajoute qu’il a des images des caméras de cette scène. L’ex-entraîneur national de muay-thai a déclaré avoir informé quelques contacts et devait apprendre que la plaque d’immatriculation de cette voiture était fausse.
Il a alors appelé un policier qui lui a conseillé de rapporter le cas à la police. Sauf qu’il devait se rendre à Port-Louis pour récupérer de l’argent auprès d’un homme de loi. Ce dernier avait accepté de sponsoriser le billet d’avion d’un athlète de muay-thai. Il a déposé son chauffeur Gino Dass près de la Sterling House et il a pris le volant pour se garer rue La Poudrière. C’est alors que la PHQSST l’a arrêté et conduit aux Casernes centrales. Par la suite, il a été appelé à prendre son sac de sport dans le véhicule où dix sachets de drogue ont été découverts. Il a révélé que deux sachets étaient décachetés.
Peu après, le constable Manally, qu’il a dénoncé dans l’affaire de bande sonore, s’est assis à côté de lui dans les locaux de la PHQSST. Le trentenaire lui a dit qu’il est victime d’un complot et devait récuser les accusations portées contre lui. Ce dernier a expliqué aux enquêteurs de l’IPCC que le CCID enquête déjà sur la bande sonore où de graves allégations sont portées contre des policiers dont l’ASP Jagai. Il a avancé que le complot pour le piéger date depuis 2021 et qu’il a tout raconté dans un affidavit juré le 26 mai. Une copie sera soumise à l’IPCC bientôt. Il a aussi demandé qu’une autre équipe mène l’enquête sur cette affaire de drogue car certains policiers, qu’il accuse de complot, travaillent actuellement à la SST.
Par ailleurs, un exercice de confrontation s’est déroulé dans les locaux du Central CID entre Vimen Sabapati et un dénommé Steeven, gros bras à résidant Saint-Pierre dans le cadre de l’enquête sur la bande sonore. Ce dernier est soupçonné d’avoir joué un rôle d’intermédiaire entre l’ex entraîneur national de muay-thai et des policiers cités dans l’affidavit du 26 mai. Le trentenaire a confirmé que l’une des voix entendue sur la bande sonore est celle de Steeven qui était en compagnie du constable Anne.
Le gros bras avait déclaré, entre autres : « Pa blier nou ti kamarad la », faisant allusion à une faveur que devait respecter Vimen Sabapati. Selon ce dernier, le constable Anne n’avait pas caché le fait qu’il obtenait des informations au sein de la prison grâce à sa proximité avec des détenus. Il aurait dit : « kan mo rant dan ADSU mo ti pe travay prizon, Mo gagn ransegnma dan prizon. »
Mais le dénommé Steeven a nié que c’est sa voix qu’on entend sur la bande sonore. Or, Vimen Sabapati a fait comprendre aux enquêteurs que son portable renferme des informations sur le gros bras comme les coups de fils qu’il lui a passés. L’examen de l’appareil se fait toujours attendre à l’Information and Technology Unit de la police après le renvoi de deux rendez-vous. Vimen Sabapati a affirmé qu’il a enregistré les conversations avec les différents policiers sur son portable. Et à partir de la semaine prochaine, il est fort probable que les policiers cités par le trentenaire soient convoqués au Central CID pour des explications.