La Mauritius Post Ltd a cru nécessaire de diligenter une enquête interne pour faire la lumière sur les allégations formulées par un de ses employés concernant un colis de drogue en provenance d’Allemagne, le mois dernier. Cette affaire avait débouché sur l’arrestation des frères Bissessur, Akil et Avinash, et de Doomilah Moheeputh. Au cœur de ce développement surgissent des manquements aux procédures, dénoncés dans une lettre adressée à la direction de la Mauritius Post et au syndicat de la poste.
Outre les dessous de ces dénonciations, la direction cherche aussi à savoir comment les détails de cette correspondance ont fuité en public depuis le week-end, avec des détails révélés en primeur dans l’édition de Le-Mauricien de lundi matin.
L’employé est maintenu à son poste en attendant un avis légal sur la marche à suivre. Il n’est pas à écarter qu’il soit appelé à donner d’autres Statements à la police en tant que témoin dans l’enquête sur ces allégations de trafic d’ecstasy.
Du côté des Casernes centrales, en revanche, on la joue plutôt silence radio et très Low Profile depuis les révélations de l’employé de la poste.
« Dan lakour, nou po prezant tou nou bann evidans ek mem Warrant-la. Bizin ki sertin personn pa esay pervertir enn lanket an fezan tout sort alegasion », fait-on comprendre au niveau de la PHQ Special Striking Team (SST).
Dans sa lettre, l’employé explique qu’il se trouvait à l’entrepôt de PATS le lundi 19 juin et qu’une fois à son poste, deux officiers de l’Anti Drug and Smuggling Unit (ADSU) et de la Customs Anti Narcotics Section (CANS) l’ont immédiatement approché en lui demandant de retirer un colis à la G2Air. Le paquet venait d’arriver sur un vol de British Airways en provenance de Francfort. L’employé dit avoir informé les deux hommes aussitôt en possession du sac mais avoir a refusé de le leur donner, car une telle démarche va à l’encontre du règlement en vigueur.
Après quoi il a appelé l’Area Manager pour l’informer de cette demande insolite. « Mo finn dir zot ke si zot pou fer scanning, zot bizin fer li dan mo prezans », dit-il. Les deux parties ont accepté mais, une fois l’exercice terminé, l’employé a refusé d’ouvrir le sac. « Mo’nn dir zot ki mo bizin fer sertenn lotorite de la pos kone ek pran permision avan ! »
Après un deuxième appel, son supérieur lui a expliqué que les officiers devaient être en possession d’un Warrant et lui a donc suggéré de contacter le Chief Executive Officer de la poste.
Après quelques heures, dit-il, « a ma grand sirpriz, ena enn lekip de la Special Striking Team finn vinn sirplas, y konpri M. Jagai ». Il poursuit : « ti ena a pe pre enn vintenn personn, sa lekip-la inn antour mwa. » Le responsable de la police aurait alors justifié sa présence sur place en expliquant qu’il s’agissait d’une opération anti-drogue liée au Despatch No 179 Franckfurt .
Sans se démonter pour autant, l’employé dit avoir fait comprendre au haut gradé qu’il ne pouvait lui remettre le sac sans la permission de son supérieur. « M. Jagai finn reponn mwa an me dizan ki li pa pran lord ek mwa, ni ek mo manager, mem CEO de lapos pou ki li ouver sak-la ! »
Le témoin dit alors lui avoir demandé « quelques minutes » pour parler à ses supérieurs, ajoutant que la SST a refusé de lui monter le Warrant, selon lui. N’ayant pu mettre la main sur le CEO, l’employé n’a pas voulu prendre sur lui la responsabilité d’ouvrir le sac.
« Mo finn dir M. G. mo pe aksepte donn zot sak-la sou so lord ! » Aussitôt, les policiers ont fermé les portes de l’entrepôt et ont posé le sac sur une table. Après quoi ils l’ont ouvert en présence de l’employé. Ce dernier dit avoir vu trois paquets adressés à trois personnes différentes. « Ti ena enn bwat dedan ki adrese a enn denome Avinash Sesur, ki sipoze livre Avenue des Tulipes à Quatre-Bornes. »
La SST lui a ensuite demandé de mettre des gants, avant de filmer l’employé en train de s’occuper du paquet. Le témoin explique cependant : « sa se pa mo travay, me douanie ! »
La police lui aurait ensuite demandé de rester sur les lieux, ce qui aura duré deux heures. Soit le temps qu’ils fassent un Assessment des pilules d’ecstasy. Une fois fait, l’employé a signé sur une enveloppe scellée et sur un Statement. « Zot inn prepar enn dummy dan mo labsans pou ki zot remet li dan sak lapos-la pou lalivrezon di controlled delivery. Ek zot finn swiv kamion de lapos de laeropor ziska Porlwi afin ki mo remet le sak de koli au biro lapos ! »
Après cette étape, l’employé dit ne plus rien avoir été témoin de quoi que ce soit en termes de procédures.
Affaire à rebondissements à suivre…

ENCART CAP-MALHEUREUX
La SST saisit Rs 3,2 M de drogue

La SST a mené une opération hier chez un habitant de Cap-Malheureux (34 ans) en se basant sur certains renseignements.
Les policiers ont saisi une certaine quantité d’héroïne, d’une valeur marchande de Rs 3,2 M, du cannabis ainsi que 140 pilules, dont les composants doivent encore être analysés par le Forensic Science Laboratory (FSL). La police a également mis la main sur une arme artisanale. Le suspect a été arrêté et placé en détention. L’opération était supervisée par l’ASP Jagai.