Arvind Bundhun rattrapé par des dépenses personnelles de Rs 5 millions alors que les Counts de son inculpation se révèlent plus conséquents
L’ancien directeur de la Mauritius Tourism Promotion Authority (MTPA), Arvind Bundhun, sous le Deputy Prime Ministership de Steven Obeegadoo, a été placé Under Arrest après son interrogatoire Under Warning hier au QG de la Financial Crimes Commission (FCC). Cet ancien Top Gun du Tourisme est accusé d’utilisation abusive des fonds publics à des fins personnelles.
Dans un premier temps, la FCC lui reproche d’avoir encouru des dépenses personnelles de Rs 5 millions en utilisant une carte de crédit de la MTPA. L’argent aurait été utilisé en shopping, voyages et autres facilités. Mais le dossier à charge pourrait comprendre d’autres instances de fraude, portant le montant à plus de Rs 5 millions.
Ainsi, les enquêteurs de la FCC estiment que le principal concerné aurait utilisé de manière abusive sa position comme directeur pour commettre des actes de corruption. Ce qui est en infraction avec la Prevention of Corruption Act (PoCA). Assisté de Me Imtihaz Mamoojee, Arvind Bundhun a rejeté les accusations portées contre lui. Après cette première séance d’interrogatoire, le dénommé Arvind Bundhun a passé la nuit en cellule au Moka Detention Centre en attendant son inculpation provisoire aujourd’hui.
Depuis le début de cette année, dans le cadre de l’opération Maradiva Lakaz Mama, Arvind Bundhun est au centre d’une enquête menée par la FCC à la suite d’une série d’allégations de malversations financières. Cette affaire porte sur une série de dépenses et d’indemnités jugées douteuses encourues entre 2018 et 2024, et ce, alors qu’il dirigeait l’organisme chargé de la promotion touristique de l’île à l’étranger.
Tout a commencé par des dénonciations reçues par la FCC. Selon les informations disponibles, Arvind Bundhun est soupçonné d’avoir utilisé une carte de crédit de la MTPA à des fins personnelles. Les informations faisaient état de dépenses, estimées à environ Rs 500 000, qui auraient été effectuées dans des magasins Duty Free, aussi bien à Maurice qu’à l’étranger. Finalement, la FCC a mené une investigation approfondie et a évalué le préjudice à Rs 5 millions environ. Ce qui a soulevé des soupçons, c’est l’absence de justifications professionnelles pour ces transactions, qui semblent n’avoir aucun lien avec les activités officielles de la MTPA.
Ce premier volet de l’affaire a conduit les enquêteurs à examiner plus largement les pratiques financières de l’ex-directeur. Un autre point d’interrogation concerne les allocations Per Diem perçues par Arvind Bundhun lors de ses nombreuses missions à l’étranger. Entre juillet 2023 et novembre 2024, il aurait ainsi effectué pas moins de 37 déplacements professionnels, au cours desquels il aurait reçu des indemnités totalisant USD 47 000, soit environ Rs 2,2 millions. Ces montants sont destinés à couvrir les frais liés à la restauration, l’hébergement et le transport durant les missions officielles. Or, la FCC s’interroge aujourd’hui sur la fréquence de ces voyages et sur la régularité des montants perçus, notamment au regard des règles internes de la MTPA.
Des documents détaillant ces dépenses ont été remis à la FCC, qui enquête pour déterminer l’étendue des irrégularités. Selon des sources proches du dossier, les preuves présentées seraient particulièrement accablantes. Arvind Bundhun a été appelé à s’expliquer sur les raisons de ces dépenses et à prouver leur légitimité.
Les enquêteurs cherchent aussi à établir si d’autres responsables de la MTPA ont pu être complices ou auraient pu fermer les yeux sur ces pratiques. D’où l’interrogatoire des anciens membres du board de la MTPA ces dernières semaines.
En parallèle, la FCC s’intéresse également à d’éventuels dysfonctionnements systémiques dans la gestion des fonds publics au sein de la MTPA. La multiplication des voyages à l’étranger, parfois dans des délais rapprochés, soulève en effet des questions sur la stratégie globale de l’institution et sur l’efficacité de ses dépenses. Des enquêteurs évoquent même un « tourisme institutionnel », où les déplacements auraient davantage servi des intérêts personnels que ceux du pays, avec les Ascot Guys, susceptibles d’être convoqués pour des explications sur des sorties de promotion touristique à Maurice et à l’étranger, les unes plus extravagantes que les autres.