La Major Crime Investigation Team (MCIT) tentera d’établir le trajet emprunté par Bruneau Laurette (48 ans) le vendredi 4 novembre, date à laquelle la PHQ Special Striking Team (SST) avait perquisitionné le domicile que ce dernier loue à Petit-Verger. Son fils, Jean Luca Ryan (23 ans), a déjà donné une première indication à ce sujet en expliquant qu’il se trouvait en famille à Calodyne la veille. Il confirme que son père était présent, ainsi que d’autres proches.
Le lendemain, le jeune homme explique s’être rendu à son travail, à Goodlands. Ne se sentant pas bien, il dit avoir demandé un Sick Leave, après quoi il serait retourné à Petit-Verger où, dit-il, il pouvait se reposer « sans être dérangé ».
Entre-temps, la SST, qui a dit surveiller le quadragénaire depuis quelques jours, ne se serait pas rendue à Calodyne. Les policiers ont préféré « met tranpe » non loin du domicile de l’activiste, à Petit-Verger, en attendant des renseignements de leur informateur pour agir. Cette manière de procéder laisse perplexe l’entourage de Bruneau Laurette et ses avocats. « S’il s’était rendu dans un endroit en particulier pour prendre livraison de cette drogue, pourquoi la police ne l’a pas alors suivi pour mettre la main sur son présumé fournisseur et capturer les autres membres du réseau ? Pourquoi sont-ils restés à Petit-Verger ? » se demandent-ils.
La question intéresse également l’équipe du surintendant Ghoora, qui mène l’enquête. Les membres de la SST seront appelés à apporter des précisions sur ce point. La MCIT souhaite en tout cas que le sujet soit rapidement évoqué avec Bruneau Laurette, car elle pourra alors vérifier les images des caméras du Safe City Network pour vérifier son itinéraire de Calodyne à Petit-Verger ce 4 novembre.
Les images sont en effet sauvegardées dans un serveur un maximum de trois mois. D’où l’intérêt des enquêteurs à faire vite. Quant aux avocats de Bruneau Laurette, ils ont réclamé des clarifications aux enquêteurs avant l’interrogatoire de leur client concernant la drogue retrouvée, notamment une confirmation auprès du Forensic Science Laboratory (FSL) de la substance saisie ou encore un audit des colis de haschich saisis le 2 mai de l’année dernière sur un terrain à Pointe-aux-Canonniers.
En attendant de faire la lumière sur ces éléments, Bruneau et Ryan Laurette sont attendus au tribunal de Moka ce lundi pour l’extension de leur détention préventive. Les débats pour la motion de remise en liberté conditionnelle du jeune homme, présentée par Mes Sanjeev Teeluckdharry et Akil Bissessur, ne devraient en principe pas avoir lieu. Comme l’interrogatoire de Ryan Laurette a déjà commencé, même si ce n’est qu’à un stade préliminaire, les avocats comptent laisser le temps à la MCIT de recueillir sa version pour ensuite revenir avec ladite motion.
En ce qui concerne Bruneau Laurette, son panel d’avocat ne compte pas présenter de motion de remise en liberté conditionnelle pour le moment. De fait, l’interrogatoire de l’activiste social et de son fils devrait se poursuivre durant la semaine.