Junaid Fakim, ancien commissaire de la Financial Crimes Commission, inculpé provisoirement en marge de l’opération Sov Lapo avec en toile de fond un Criminal Attachment Order de Rs 7,3 milliards, aura réalisé un exploit. Placé en détention provisoire le 30 octobre dernier sur ordre du magistrat Arun Rohamally, siégeant en Cour de district de Rose-Hill, ce maillon fort de la galaxie Mamy Ravatomanga n’aura pas passé une seule seconde en cellule policière. Pendant toute cette période, il avait été admis en clinique et hier, assis dans un fauteuil roulant qu’il a été remis en liberté sous caution.
Le milliardaire malgache aura eu moins de chance à ce jour car en deux occasions, Mamy Ravatomanga a eu à mettre les pieds dans une cellule de la police, soit à Alcatraz Detention Centre, soit à Vacoas Detention Centre. Même sommairement. Puis suite à des malaises, il a été admis dans des établissements de santé. Ainsi, en Cour de Rose-Hill, hier, l’ex-commissaire de la Financial Crimes Commission (FCC) a dû s’acquitter d’une caution de Rs 500 000 et signer une reconnaissance de dette de Rs 1 million. Il devra faire acte de présence au poste de police le plus proche de son domicile entre 6 h et 18 h. Un couvre-feu, entre 22 h et 5 h du matin, lui a également été imposé.
Junaid Fakim a été inculpé sous des accusations provisoires de Public Official using Office for Gratification et Breach of Confidentiality, en infraction à la Financial Crimes Commission Act, cela après une possible rencontre avec l’homme d’affaires malgache Mamy Ravatomanga le 14 octobre 2025 à Quatre-Bornes, où il lui aurait dévoilé des informations confidentielles relatives à l’enquête le concernant. Nommé au sein de la FCC en août dernier, il a dû soumettre sa démission dans le sillage de cette rencontre porteuse de risques de conflit d’intérêts.
Toutefois, la décision de le relâcher sous caution intervient dans des circonstances assez particulières. Dans un premier temps, mercredi, le magistrat Jonathan Vellien avait annoncé aux parties présentes qu’une décision du juge siégeant en référé était toujours attendue, suite à une demande de Me Urmilla Boolell, Senior Counsel, réclamant que le magistrat Rohamally se récuse de cette affaire.
Toutefois, hier, la décision du magistrat Rohamally est intervenue, celle de remettre Junaid Fakim en liberté conditionnelle, vu que la FCC avait changé son fusil d’épaule et ne s’opposait plus à sa remise en liberté conditionnelle.
Affaire à suivre.

