PARIS : le Royaume des parfums (I)


AKHTAR GOPAUL, Conseiller Expert parfum

« Mon Dieu, mais que ça sent bon ! … »

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Je me souviens que, à chaque fois qu’une de mes clientes parisiennes, surexcitée, s’exclamait ainsi, je ressentais aussitôt cette secrète et électrisante petite célébration intérieure… Tellement ravi, et assez fier je l’avoue, de voir mon parfum faire autant d’effet ! Ce parfum que mon passionnant métier d’alors me demandait de présenter au mieux à chacun des clients que j’étais amené à rencontrer, à accueillir et à conseiller.

Car j’ai eu cette formidable chance et ce véritable privilège d’avoir été, pendant près de vingt-cinq ans à Paris — la plus belle ville du monde, je vous le confirme…, conseiller Expert et ambassadeur Maison en l’univers fabuleux des Parfums de luxe.

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J’avais quitté Maurice pour effectuer des études en art dans la capitale française car j’ambitionnais et je rêvais de devenir designer automobile ou styliste de mode.

Mais voilà que, dans la vie parfois, vous attendez patiemment ce bus qui ne vient toujours pas, et vous finissez par monter dans un autre. C’est ainsi que moi, un beau jour, j’ai pris cet improbable « bus du Parfum » qui s’est arrêté devant moi et qui m’a ouvert ses portes (…)

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Mon aventure débutant, en octobre 2003, chez SEPHORA. Dans le quartier chic et mode de l’Opera, là où se trouvent les fameux grands magasins du Printemps Haussmann et des Galeries Lafayette ainsi que le célébrissime et historique musée du parfum : Fragonard, de Grasse.

C’est en tant que conseiller junior que j’ai commencé chez SEPHORA, la première parfumerie occidentale multi-marques et forte de la puissance internationale du groupe LVMH, proposant les fragrances des plus belles Maisons de parfum ainsi que les signatures olfactives des plus grands noms de la haute couture, de la joaillerie et de la maroquinerie. De Guerlain à Versace, en passant par Hermès, Cartier et Armani, toutes ces prestigieuses marques sont représentées chez SEPHORA sous leur forme parfum.

Le Parfum en majesté, trônant fièrement au royaume universel du total Luxe — et sous toutes les intensités imaginables, allant des eaux fraîches aux extraits absolus, et décliné dans ses versions lait corps, bain moussant, crème mains, brume cheveux… Et ce, pour le plus grand émerveillement des Parisiens, des provinciaux et des touristes des quatre coins du globe et de toutes les cultures, avec autant de jeunes «Fashion victims» japonaises que de connaisseurs expérimentés et affirmés de New York ou de Milan.

Tous, autant passionnés que dépensiers, et à l’excès. Car l’empire du Parfum de luxe ne connaît ni limites, ni frontières…

Durant mes années SEPHORA, j’ai également connu ce bonheur inimaginable et tellement inestimable d’être convié aux Journées de formations des marques, d’y rencontrer les têtes pensantes actuelles, pour mieux plonger dans leurs merveilleuses histoires et m’en imprégner. Pour, ensuite, les raconter et les transmettre.

Pendant les formations parfum chez Hugo Boss ou Givenchy, le langage des odeurs se traduit par un discours au vocabulaire vestimentaire et couturier. Ce parfum frais et léger vous est raconté telle une robe d’été en coton, alors que cette autre fragrance plus sophistiquée et tellement puissante vous sera détaillée à l’image d’une très élégante veste en velours, vous enveloppant entièrement.

Chez Cartier ou Boucheron, votre parfum vous habillera autrement, et sous la forme d’une prestigieuse montre pour votre poignet ou sous les traits d’un sublime collier de perles à offrir à votre épouse.

Mais un parfum, c’est aussi le souvenir d’un lieu, d’un moment, d’une personne qui n’est plus…

Il nous transporte et nous fait voyager aussi bien dans le Temps que dans l’Espace en nous raccompagnant avec nostalgie vers nos si lointains souvenirs de l’enfance. BRUT de Fabergé, pour moi, c’est l’île Maurice. En août 1993, pour mes dix-sept ans. Cadeau d’anniversaire de ma grand-mère… Mon parfum préféré. À tout jamais.

Cependant, un parfum possède également le pouvoir de nous porter et nous élever, avec confiance et sérénité, vers l’avant. Vers notre Avenir. C’est l’essence de notre cœur, et le moteur de notre vie.

Sentir est une faculté extraordinaire concernant toute une panoplie de dimensions. L’odorat en premier lieu, suivi du visible, du gustatif, de l’auditif et du tactile.

Une fragrance, ça se sent et ça se goûte.

Ça se caresse, ça se contemple et ça s’écoute…

Car tout parfum s’exprime et rayonne en déployant son éventail multisensoriel pour nous apporter cette multitude d’émotions qui nous rendent si vivants à travers l’éveil de nos sens. Puisque c’est ainsi que notre parfum nous dévoile ses facettes et nous les offre.

Ma carrière prendra un virage décisif lorsque je découvrirai l’univers de la haute parfumerie, bien des années plus tard, en me retrouvant conseiller Expert et ambassadeur de la Maison NICOLAÏ, fleuron de la parfumerie de niche française.

Ici, dans ma boutique précieuse et très intimiste de Neuilly-sur-Seine — petite bourgade avoisinante et au charme exquis, nous recevons une clientèle de proximité, d’une élégance rare, et dotée d’une immense et riche culture générale. Des épicuriens auxquels nous prenons un sincère plaisir à proposer des créations artisanales et éco-responsables, nées d’ingrédients les plus naturels et de matières premières les plus nobles, fruits d’un savoir-faire traditionnel et véritablement unique en son genre.

D’une qualité incomparable, les créations originales et familiales de Madame Patricia de NICOLAÏ — arrière-petite-fille de Monsieur GUERLAIN, sont d’une distinction absolue.

Chez NICOLAÏ, on vous présente des parfums de peau tels de beaux habits sur mesure, et on vous fait découvrir des bougies parfumées et nos bambous odorants telles de précieuses fragrances d’intérieur pour délicatement sublimer et ambiancer aussi bien votre salon que vos chambres. Sans oublier la brume d’oreiller relaxante à la fleur d’oranger et le parfum à l’accent légèrement café pour la voiture. Cire de bougie végétale et flacons de parfum recyclables.

Puisque le style, le bon goût et le savoir-vivre à la française, ça n’a pas de prix…

Par la suite, je recevrai une offre qui me fera rejoindre une autre sphère, insoupçonnée, de la haute parfumerie.

En devenant responsable boutique et garant de l’image de la Maison ARABIAN OUD, à la Défense — le quartier ultra financier de l’ouest parisien avec sa clientèle internationale d’hommes et de femmes d’affaires tirés à quatre épingles, toujours très pressés et d’une exigence sans commune mesure, j’apprends au plus vite l’ensemble des stratégies et toutes les subtilités définissant la puissance économique de cette haute parfumerie «venue d’ailleurs».

Si le temps c’est de l’argent, alors nos ventes de parfums doivent obligatoirement se conclure en un temps record, mais sans rien sacrifier au service et à l’expérience Clients. Être irréprochable.

Numéro un incontestable de la parfumerie orientale à travers le monde, ARABIAN OUD propose des fragrances d’une autre époque et d’un autre charme : ceux des Mille et Une Nuits…

Des élixirs d’une richesse et d’une opulence enivrante, envoûtante à l’excès, précieusement gardés et protégés en des écrins à l’esthétique majestueusement sophistiquée. Des objets d’art en verre massif, telles les pièces de collection d’un musée lointain, habillés d’or et d’argent, et abritant secrètement leurs potions magiques. Des œuvres sculpturales en forme d’encrier royal, de lune féérique ou de dague.

Chez ARABIAN OUD, le parfum prend une dimension à la fois sensuelle et spirituelle. Ici, avec comme serviteurs dévoués : encens, copeaux de Oud à brûler et huiles intimes, tous vos fantasmes sont permis car aucun amour ni désir n’est interdit. Puisque, aux pays du Moyen-Orient, c’est dans la sublimation du corps et du cœur que s’élèvent l’âme et l’esprit. Le Sacré, sous toutes ses formes parfumées, et dans toute sa divine splendeur…

Tout au long de mon parcours, des rencontres et des échanges, j’ai pu mesurer l’importance inouïe de cet emblème tricolore. Bien plus qu’un joli symbole du patrimoine français, le parfum est une profonde et inamovible fierté nationale. En France en général, et à Paris en particulier, on EST parfum. Ici, on est Guerlain. On est Chanel. On est Dior… C’est ainsi que l’on se revendique. Car c’est une question d’identité et d’appartenance au-delà même de nos différences culturelles, sociales et économiques. Le Parfum, unissant tout un peuple «par la fumée»…

Quels que soient son âge et ses origines, il est inconcevable pour une Française de ne pas se parfumer avant de sortir !

Dans un pays bâti sur les fondations de l’art, du style et de toutes les formes du Beau, c’est tout naturellement que se sont imposées les valeurs esthétiques du parfum sur sa population venant de tous les horizons. Sans oublier ses bienfaits… Car si le parfum n’est point une science, et encore moins médicale, c’est bien un art magique qui peut nous procurer les soins de l’âme et le soulagement des maux. À la fois une fontaine de jouvence et une cascade de bien-être et de plaisir, abreuvant de ses dons surnaturels notre état d’esprit.

D’où notre fascination pour le Parfum, la divine Eau !

C’est au cours de toutes ces années que j’ai appris à mettre des mots sur ce que je sentais et sur ce que je faisais sentir à mes clients en magasin. Car «sentir», c’est une affaire de sensation, de sentiment et de sensibilité. Pour ce faire, libérons nos cinq sens.

Parler d’un parfum, c’est parler de l’Invisible…

Savoir le comprendre, le décrire, l’expliquer et le matérialiser. Pour, au final, parvenir à le rendre VISIBLE. Tel un vêtement. D’ailleurs, n’est-ce pas ainsi qu’on l’exprime souvent ? :

«Porter» un parfum…

À SUIVRE

 

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